AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782354580711
604 pages
Editions Eurocibles (01/06/2013)
3.17/5   3 notes
Résumé :
Cinquième tome d'une étude consacrée à la vie des habitants de la Manche pendant la Seconde Guerre mondiale. Le volume aborde la période de la Libération : ses principales phases, les batailles et la participation des Manchois aux combats, ainsi que leur bilan matériel, social et économique. Avec des reproductions d'archives et des données chiffrées.
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans le cadre de l'opération Masse Critique, les éditions EUROCIBLES m'ont envoyé cet ouvrage fort documenté sur les Manchois pendant la seconde guerre mondiale.
Comme j'habite depuis quinze ans un petit village près de La-Haye-du-Puits dans le Cotentin, j'étais très curieuse de connaître un peu mieux ce passé troublé, les Manchois étant taiseux par nature, ils ne confient pas leurs souvenirs à une Horsaine (quelqu'un qui n'est pas née ici). J'ai appris beaucoup de choses sur les Manchois de la fin des années 30 composés d'une majorité de ruraux, foncièrement conservateurs et votant pour la droite. Ils ont été très peu à s'enfuir sur les chemins de l'exode, et n'ont quitté leurs terres que contraints et forcés. La Manche a pourtant été un des territoires les plus densément occupés par les Allemands puis les plus dévastés par les combats de la Libération. J'ai été vivement intéressée par les passages concernant les départs pour l'exil forcé. Les départs pour la STO furent vivement critiqués par l'immense majorité de la population qui parla de déportation. Des rafles de jeunes gens par les Boches pour leur transfert en Allemagne, cela a nourri mon imaginaire depuis toute petite car mon père est parti ainsi en Allemagne et n'a pu revenir que grâce aux Américains qui avaient bombardé le train qui l'amenait ainsi que d'autres dans un camp d'extermination. Il est rentré comme le Bourvil de la Vache et le Prisonnier à pied dans son village vosgien et au lycée, le proviseur ne l'a pas reconnu tellement il avait maigri. C'était l'année de son bac et ils ont été très cléments avec lui.
En résumé, 600 pages consacrées à notre histoire toute proche, je les ai dévorées car c'était très intéressant (mis à part, les pages politisées qui m'ont ennuyées). Dommage que des coquilles de typographie émaillent un peu le texte et même la 4ème de couverture : « Pourqoui » au lieu de Pourquoi. Ou page 10 : « villes-cerrefours » au lieu de villes-carrefours. Page 51 : « il passe de Laigle à la Haye-du-Puits sans se battre. »Dans l'Orne, la commune s'appelle l'Aigle. Par contre, j'ai appris de nouveaux mots : un « aviso » c'est un petit navire de guerre à voile, armé, rapide et de faible tonnage. Des vaches « amouillantes » sont prêtes à vêler. Un « tobrouk » est un bunker individuel. Un « doris » est une embarcation que les terre-neuvas utilisent pour aller mouiller les lignes de fond. Je ne connaissais pas non plus l'organisation Todt (OT) qui est un groupe de génie civil et militaire du troisième Reich. Un tas de « bourrées », ce sont des fagots de bois. Faucher des « féveroles » c'est ramasser un genre de petites fèves utilisées majoritairement en alimentation animale.
Je remercie les éditions Eurocibles pour l'envoi de cet ouvrage historique que j'ai lu entièrement et que je relirai avec plaisir plus tard. Je le garde précieusement.
Commenter  J’apprécie          120
Reçu dans le cadre de masse critique, ce pavé de 600 pages m'a dans un premier temps refroidie, en choisissant ce titre je n'avais pas envisagé l'épaisseur du livre. Finalement, une fois commencé, il se lit très bien, sans doute en raison de courts chapitres et des documents qui aèrent l'ensemble.

Tout est dans le titre, on trouve une somme considérable de renseignements petits et grands. Au plus près de la vie du citoyen ordinaire, l'auteur nous fournit une quantité impressionnante d'informations, sur le prix du lait, les destructions , les réquisitions et le positionnement des hommes et des femmes pendant ces années.

Il faut savoir que la Manche, département rural, fut un point stratégique de par sa situation proche de l'Angleterre permettant un débarquement , la présence allemande y fut forte et contraignante et les bombardements nombreux.

C'est un livre à découvrir si l'on s'intéresse à la région car on y trouvera une histoire entièrement rattachée aux lieux et personnes.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
Commenter  J’apprécie          120
L'objectif de cet imposant ouvrage semble être de présenter, à l'aide de statistiques, les implications des manchois (à très grande majorité rurale), ainsi que de traiter tous les aspects de l'occupation allemande avec l'appui du régime de Vichy, collaboration, travail obligatoire, résistance, déportation, puis le débarquement des Alliés, ses bombardements sur des zones civiles, l'âpreté des batailles des deux côtés pendant 2 mois et ses dommages collatéraux sur les manchois. Pour conclure avec les lendemains qui déchantent : mines Allemandes, pénuries de toute sorte, exactions et provocations des armées américaines, et enfin l'épuration, le retour des prisonniers, la reprise de la vie sous le gouvernement de De Gaulle.Une somme.
Beaucoup d'aspects méconnus donnent de l'intérêt à ce livre de 600 pages, rébarbatif , au début, par son côté chiffres et statistiques. A conseiller évidemment à tout lecteur faisant des recherches sur cette époque.
Commenter  J’apprécie          21

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le 29 avril 1945, La Manche Libre consacre son éditorial au « scandale des mines » : « Quatre écoliers, quatre enfants dont le plus vieux avait onze ans sont morts hier, victimes de l’explosion d’une mine antichars, à Rémilly-sur-Lozon. Un village de chez nous prend à nouveau le deuil. A notre douleur se mêle une indignation légitime. Un an après la Libération, des engins de morts, abandonnés par l’ennemi, continuent à faire des victimes. Il ne se passe pas de semaine sans que s’allonge la liste » de nos martyrs. Il y a des champs et des prairies de chez nous où l’on n’ose plus s’aventurer. Nous dénonçons la carence des autorités compétentes. Il faut que le scandale des mines cesse. Pourquoi n’emploie-t-on pas les moyens de défenses dont on dispose maintenant pour le déminage à protéger nos populations ? Pourquoi ne pas utiliser les prisonniers allemands à nous débarrasser de ce qui a été leur œuvre ? ».
Commenter  J’apprécie          40
75 ans après la libération du département de la Manche, malgré les nombreux ouvrages et articles publiés sur l'histoire de ce département pendant les années 1939-1945, plus particulièrement sur l'été 1944, on peut soutenir que beaucoup reste à écrire en privilégiant les diverses sources contemporaines des événements continuant de s'ouvrir, en s'entourant des précautions d'usage à l'égard des témoignages à distance recomposés au fil du temps et au gré des circonstances, en s'émancipant des pressions médiatiques, des propagandes politiques, voire des décisions de justice dans la mesure où Thémis n'est pas Clio. On peut néanmoins prouver qu'il est possible d'aborder les sujets tabous et de souligner l'exceptionnalité manchoise de certains faits caractéristiques de ces années sombres d'un passé encore présent.
Commenter  J’apprécie          00
Le 3 juillet 1944, c’est-à-dire trois jours plus tard que prévu en raison du mauvais temps, les Américains, disposant avec le Cotentin d’une solide base arrière, tentent de rompre la ligne de défense allemande entre Portbail et Carentan. Mais, pour libérer le Coutançais et le Saint-Lois, ils doivent franchir une zone marécageuse de 10 à 15 kilomètres de profondeur entre Carentan et Gorges, ainsi qu’une ceinture de collines autour de la Haye-du-Puits et Saint-Lô.
Ces lieux stratégiques étant bien tenus par les Allemands passés maîtres dans l’art du camouflage, les Américains doivent imaginer une méthode pour gagner la guerre des haies.
Commenter  J’apprécie          00
Les marais de Carentan sont inondés. L'arrière-pays se couvre de grands pieux tendus vers le ciel, "les asperges de Rommel", afin d'empêcher le largage de planeurs et de parachutistes.
Commenter  J’apprécie          00
La première phase de l’opération Overlord doit permettre la prise rapide de Caen, Bayeux, Saint-Lô et Cherbourg, le seul port en eau profonde de la région.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : déportationVoir plus


Lecteurs (5) Voir plus




{* *}