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Ce court roman a d'abord été publié en 1970 en samizdat (auto édition clandestine). Vania Tchmotanov, un petit voleur formé au goulag, trouve moyen de dérober, dans son mausolée, la tête momifiée de Lénine. Panique à la tête de l'Etat : la disparition ne doit pas fuiter. Mais tout se sait d'autant plus que Vania ressemble à s'y méprendre au grand Vladimir Illitch. S'en suivent quiproquos et rebondissements rocambolesques qui mettent le pays sans dessus dessous.

J'ai apprécié la lecture de cette farce dans laquelle Nicolas Bokov se moque de façon féroce du régime soviétique et de la terreur qu'il fait régner. C'est amusant à lire.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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J'ai une affection aussi particulière qu'inexplicable pour tout un pan de la culture et de l'Histoire de la Russie: Boulgakov, Prokoviev, Eisenstein, Dostoievski ou encore, last but not least Trotski, sont des figures qui restent attachées à ma propre culture.
J'ai retrouvé dans ce petit roman fort drôle toute la verve des grands auteurs appliquée à démonter sciemment un régime qui, encore à l'époque, vivait sur son passé vermoulu.

La tête de Lénine, malgré ses 40 ans, n'a pas pris une ride et résonne encore avec force dans le contexte sociopolitique d' aujourd'hui.
Une autre vision d'un mythe boiteux et complètement dépassé lui par contre!
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Ce texte qui a été "publié" illégalement sous forme de samizdat à l'époque soviétique est une satire un peu potache du régime soviétique. Il se moque violemment du conservatisme et de l'autoritarisme des dirigeants par opposition à l'innocence d'un peuple maintenu dans l'ignorance .
Seule la personnalité de Vania, le voleur de la tête, qui est un révolté un peu veule, profiteur et assez conventionnel est développée. Les autres personnages font plutôt de la figuration et restent très caricaturaux. Par exemple les deux généraux qui s'affrontent sans très bien savoir pourquoi s'appellent bigleux et sourdingue.
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Vania Tchmotanov est un pickpocket qui a appris son métier en prison où on l'a envoyé pour avoir volé du levain dans cette URSS qui manque de tout. Voler du levain, ça aurait pu être presque pardonné, même si c'est le pain du peuple qu'il vole. En revanche, sa ressemblance frappante avec le camarade Vladimir Oulianov, c'est impardonnable ! Un vulgaire voleur ne peut pas ressembler au grand Lénine, père de la nation. Il en prendra pour dix ans. Mais les portefeuilles commencent à l'ennuyer, ça ne rapporte pas assez, ils sont souvent assez vides et c'est trop facile. Il suffit simplement de se glisser dans les longues files d'attente à l'entrée des magasins, aussi vides que les poches. Vania a l'idée d'un gros coup alors qu'il s'est glissé dans la file d'attente du Mausolée de la Place Rouge : il va voler la tête de Lénine, il pourra en tirer des millions s'il la vend à Rockefeller (et tant pis si Rockefeller est mort il y a plus de trente ans, il n'est de toute façon pas au courant). Son larcin va déclencher une série de catastrophes et de décisions absurdes.

La première des décisions est d'opposer le secret absolu autour du Mausolée. Et pour cacher l'odieux vol de la tête de Lénine, le Gouvernement choisit de faire appel à un acteur. Il jouera son meilleur rôle, celui de l'illustre mort. Et il n'a guère d'autre choix que d'accepter. Il se substitue à la royale momie et se met dans le rôle grandiose de Lénine. Mais sa moustache le trahit : il éternue devant un parterre de petites gens du peuple, convaincu d'avoir assisté au miracle suprême : Lénine est ressuscité ! Se sachant perdu, l'acteur joue son va-tout et annonce au peuple médusé qu'il est revenu, torturé par l'inachèvement de son grand oeuvre, pour guider les prolétaires et faire tomber la bureaucratie. de quoi faire trembler le Politburo… le peuple, lui, que l'on a habitué à vénérer une momie comme une idole, ne remet guère en cause le miracle, pire, il abat ceux qui en doutent. Lénine est capable de tout, même de revenir de la mort !

La situation vire à l'émeute. Dans les faubourgs où Vania s'est réfugié pour retrouver sa compagne, le petit peuple le prend pour le grand Lénine. Pas le choix pour le voleur, il se moule dans ce rôle providentiel, promettant des lendemains qui chantent, mais d'abord, c'est la vodka et le saucisson qui coulent à flots, de quoi calmer une foule affamée. Au moins pour quelques jours. Car quand les réserves sont à sec, et que le peuple gronde, Vania s'enfuira, la Révolution, très peu pour lui. Pendant ce temps, le Gouvernement décide d'organiser une grande assemblée de sosies pour trouver le prochain Lénine qui trônera fièrement dans son Mausolée. Vania sera raflé pour participer à cette grand-messe, qui réunit des milliers de personnes : Lénine a beau être Unique, beaucoup de monde lui ressemble.

La tête de Lénine est une satire politique écrite dans les années 70, alors que le régime se préparait à fêter le centenaire de la naissance de Lénine. Elle dénonce l'idolâtrie organisée par le système soviétique autour de la figure fondatrice de l'URSS. Une propagande absurde pour cacher la misère et tenir un peuple qui manque de tout, et en premier lieu de libertés. En prenant comme point de départ le vol d'une tête, Nicolas Bokov s'amuse à imaginer les conséquences ubuesques qu'il aura sur les autorités, montrant toute la machinerie d'un État policier, de la paranoïa de ses membres, du ridicule de son discours officiel, de sa désinformation systémique et de son obsession du secret, au moins aussi importante que celle du « suicide » de ses hauts responsables. La caricature est outrancière, poussée à l'extrême mais plutôt savoureuse dans son ensemble.
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HILARANT

Publié en 1970 sous forme d'un "samizdat"*, "La tête de Lénine" raconte comment un pickpocket, revenu d'un séjour dans un camp de l'archipel du Goulag, décide, afin de gagner beaucoup d'argent, de voler la tête de l'icône soviétique. le coup réussit. Mais notre personnage ressemble trait pour pour trait à Vladimir Illitch...Il s'en suit une débâcle de la caste communiste, des émeutes populaires et une chute très bien trouvée. L'ambiance des meetings populaires, les états d'âme de la foule, le désordre qui s'en suit sont autant d'épiodes picaresques.

Il fallait oser écrire et publier ce texte réussi, drôle et très satirique. A lire !

* le samizdat était un système clandestin de circulation d'écrits dissidents en URSS et dans les pays du bloc de l'Est, manuscrits ou dactylographiés par les nombreux membres de ce réseau informel
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Un texte important pour ce qu'il a été et pour ce qu'il demeure... Les idoles ne sont que des fétiches!
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Une bonne surprise que ce texte publié clandestinement, dans un premier temps, en 1970, dans l'ancienne Union soviétique.
J'ai bien aimé. Des situations cocasses, de l'humour et une caricature du régime soviétique bien présente.
A découvrir.
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La Tête de Lénine est un texte court paru en 1970 en URSS sans mention de l'auteur et qui passait discrètement de mains en mains.
Vania Tchmotanov, un cambrioleur récidiviste, décide de voler la tête de Lénine dans la Mausolée de la Place Rouge. Vania avait commencé sa carrière de voleur en dérobant du levain dans une boulangerie industrielle. Après avoir purgé sa dernière peine de prison, il veut taper un gros coup. Il a comme projet de vendre la tête de Lénine à Rockefeller. Il parvient sans encombre à voler la tête mais les choses se gâtent grandement par la suite.
Le récit est terriblement moqueur et burlesque. Cependant l'auteur sous-entend que les faits, tous plus improbables les uns que les autres, auraient pu se réaliser tant le système social et politique du pays est absurde. L'auteur se gausse autant des réactions cyniques des dirigeants que de la crédulité des gens.
L'histoire peut paraître légère et amusante de nos jours en France. Mais il ne faut pas perdre de vue le contexte du livre pour comprendre ce que ce récit pouvait avoir de si subversif. L'auteur avait peur d'être arrêté et a dû s'exiler à cause de ses écrits.
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