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3,42

sur 176 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Elle insiste c'est à lui qu'elle veut parler elle a choisi elle est là et " aimerait pouvoir fonctionner"
Elle inventerait un bouton reset pour "gommer son visage s'effacer"
La tristesse roule sur un chemisier rouge et un thérapeute derrière un arbre d'imaginer d'autres vies que la sienne
Des parents ont rendu invisible la petite fille à elle-même
La douleur des fleurs s'amasse et l'aplomb de se briser
les psaumes chiffonnés capitulent
Finalement les mots capturent et le gâteau de paix chuchote :
"Tu existes (...) j'écoute quand tu joues, juste de l'autre côté du mur."
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Paris, 1948. le narrateur est un psychanalyste en fin de carrière. Il a soixante-douze ans et il compte, inlassablement. Il compte le nombre d'entretiens qu'il lui reste à faire avant de partir à la retraite. Quatre-vingt-huit séances. Lorsqu'il a commencé, il était enjoué, plein d'illusions et persuadé de pouvoir faire une différence. Aujourd'hui, les patients se succèdent et lui, il décompte. Il s'ennuie et n'écoute que d'une oreille distraite, tout en pensant à l'après… quand il sera retraité, que les douleurs due à son arthrose s'amplifieront au point de l'empêcher de se déplacer avec sa simple canne, quand il sera seul, reclus dans sa maison.

Lorsqu'Agathe apparaît dans son cabinet, il est furieux. Une nouvelle patiente, quelques mois avant son départ ? C'est impensable ! Il n'aura jamais le temps de l'aider, quant à la guérir, n'y pensez même pas ! Pourtant, Agathe arrive et avec son attitude froide et distante et, pourtant, beaucoup de grâce, c'est tout le monde de ce psychanalyste au bout de rouleau qui est chamboulé. Et alors qu'elle se dévoile, expose ses émotions et ses failles au grand jour, mais toujours avec beaucoup de pudeur, ce sont toutes les certitudes du psychanalyste qui volent en éclat. Soudainement, il ne s'agit plus d'un médecin et de sa patiente qui se retrouvent dans ce cabinet parisien, mais deux êtres humains qui, au fil de leurs échanges, s'aident mutuellement.

La relation de soin peut-elle s'inverser ? Un patient peut-il, même malgré lui, aider un praticien à avancer, à panser ses blessures ? On dit que la thérapie et la vraie vie ne doivent jamais se mélanger… mais sont-elles réellement dissociables ?

Ce court récit soulève de nombreuses questions qui, en tant que patiente et en tant que soignante, me questionnent et me fascinent depuis des années… et nous montre que rien n'est figé et que tout est possible, lorsque l'on touche à l'humain.

Le premier roman d'Anne Cathrine Bomann est aussi doux et poétique qu'il est intelligent et profond, tout en oscillant délicieusement entre onirisme et réalité grâce à une prose délicate et maitrisée.
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Ce livre, c'est un peu comme si on suivait une psychanalyse, mais pas comme patient, plutôt comme observateur. Comme si on entrait chez un psychanalyste et qu'on s'installait, écoutant et observant tout avec attention. le narrateur de ce livre a l'air tellement détaché de ses semblables qu'on peut le trouver antipathique. Mais si ce n'était qu'une carapace ? Il suffira d'une seule patiente pour changer les choses.
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Anne Cathrine Bomann, Agathe - 2019 - ⭐️⭐️⭐️⭐️

Traduit du danois, ce roman aux courts chapitres présente un psy en fin de carrière. On se demande après quelques dizaines de pages où cette histoire nous mène, puis on s'abandonne et c'est là que tout commence : une rencontre avec les êtres et un personnage qui se rencontre lui-même peut-être pour la première fois. Pas de suspense, juste la vie que l'on questionne et qui répond quelquefois. le style est fluide, les instants sont petits et révélateurs. Un homme ordinaire, une histoire ordinaire. Mais d'où nous vient donc cet attachement au monde de Bomann ? Il n'y a peut-être que notre propre vie qui sait...
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Agathe est un livre aussi curieux que court. Un psychanalyste est à 5 mois, soit 688 consultations de la retraite. Son carnet de rendez-vous est plein et le compte à rebours a commencé. Il n'est pas follement sympathique ce praticien. Sa vie est sans surprise, voire carrément ennuyeuse mais c'est sans compter sur l'insistance d'Agathe, une patiente déterminée qu'il accepte sur le fil et qui va rompre son quotidien si bien réglé.

Je ne sais plus comment ce livre est arrivé dans ma PAL et je ne saurais dire si j'ai aimé ou pas. J'ai été décontenancée et même agacée par cet homme solitaire, ses douleurs articulaires, ses incertitudes et l'oreille peu attentive qu'il prête à ses patients. Je me suis presque ennuyée et parallèlement j'ai été charmée par l'atmosphère surannée qui se dégage de ce court roman.

L'écriture est sobre et l'autrice aborde le thème de la solitude avec intelligence. Un livre plus profond qu'il n'y parait, étrange rencontre entre un vieil homme emmuré dans sa solitude et une jeune femme dépressive. Un premier roman d'une autrice danoise non dénué de charme.
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Agathe ou la rencontre entre Agathe et un vieil homme qui n'a même pas de nom.
Agathe, une jeune femme née au début du XXe siècle, atteinte d'une drôle de maladie qui la rend triste et lui donne des idées suicidaires … soignée par l'éther !
Le narrateur, un vieillard qui compte les jours pour terminer sa carrière de psy, qui n'a d'autre but dans sa vie que d'aller au bout de ses rencontres avec des inconnus qu'il ne supporte plus et qu'il n'écoute plus … pour faire quoi de ce qui lui reste à vivre ? … il ne le sait pas !
Un curieux psychanalyste qui voit ces derniers mois d'activités comme une vie qui doit être vidée par le décompte des dernières consultations.
Une jeune femme à la recherche d'une oreille pour lui confier ce que personne n'a j'allais voulu entendre.
Ce livre est l'histoire de la rencontre entre deux individus qui ont en commun le vide de leur existence et qui peut être trouveront ensemble comment lui donner enfin une consistance.
Un roman étonnant, sobre, à l'écriture limpide qui nous invite à la réflexion.
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Le narrateur est un psychiatre de 72 ans qui compte chaque jour le nombre de rendez-vous qu'il devra encore honorer avant de prendre sa retraite. La retraite ?
Chaque jour, des patients névrosés arrivent à convaincre Mme Sirrugue la secrétaire que seul son patron peut les sauver. Parmi eux, Agathe, hospitalisée n'en peut plus de cette camisole qui l'emprisonne. Elle est tellement convaincue que le Docteur va la guérir.
Ce roman, structuré par de courts chapitres comportant un titre, offre au lecteur, à partir ou au prétexte de parler de personnes névrosées ou porteuses de handicap, une narration conduite et organisée par le psychiatre, autour de la communication, des échanges verbaux ou des non-dits, de tout ce qui peut devenir le vecteur de relations.
Les personnages interpellent par leur étrangeté ou simplement par leur normalité. Malgré un intérêt assez relatif, je n'ai pu lâcher ce livre avant la fin, et sans émotion vive à la lecture, je l'ai refermé avec un sentiment d'apaisement.

Lien : https://mireille.brochotnean..
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Psychologue et romancière danoise, Anne Cathrine Bomann raconte avec délicatesse dans ce premier roman paru en 2017, et traduit du danois par Inès Jorgensen pour les éditions La Peuplade (2019), l'histoire du retour graduel vers l'existence de deux êtres, un psychanalyste vieillissant et l'une de ses patientes.

Le narrateur, un praticien contemplatif usé par l'âge et la pratique, sent que « le temps s'écoule en lui comme l'eau au travers d'un filtre rouillé que personne ne se décide à changer » ; il rêve de partir en retraite et calcule le nombre d'entretiens avec ses patients, fardeau fastidieux, qui lui reste à mener dans cette expectative. Et pourtant l'on pressent que sa retraite n'aura d'autre contenu que le vide, le corps qui déraille et l'angoisse de la mort qui approche.

« Vieillir, pensai-je, pendant que l'amertume se déversait, consistait surtout à observer comment la différence entre son moi et son corps grandissait et grandissait jusqu'à ce qu'un jour on soit complètement étranger à soi-même. Qu'y avait-il là de beau ou de naturel ? »

Il accepte à contrecoeur de prendre en consultation une nouvelle patiente, Agathe, petit nuage qui se mue subtilement en un miracle intime.

« – Je suis venue, dit-elle alors avec son accent distinct et une application qui faisait nettement ressortir chaque syllabe, parce que j'ai de nouveau perdu l'envie de vivre. Je ne nourris aucune illusion d'aller bien, j'aimerais simplement pouvoir fonctionner. »

Jeune femme allemande, Agathe Zimmermann évolue sur la corde raide, risquant de chuter en dehors de la vie. Et pourtant sa volonté pour obtenir un rendez-vous avec le psychanalyste est inflexible, révélant une force intérieure qui contraste avec l'extrême pâleur de son teint et avec son incapacité à poursuivre son existence. Les séances avec Agathe entraînent des modifications infimes dans la vie du thérapeute, comme si le monde distant qui l'entourait reprenait vie tandis qu'Agathe parle, s'ouvre et laisse derrière elle un parfum de pommes.

Le roman se déroule en France dans les années 1940 mais sa portée est universelle. Anne Cathrine Bomann réussit par la voix du thérapeute à dire les changements minuscules qui sont l'essence de l'existence-même, à évoquer la question de la mort, des angoisses de deux êtres qui se côtoient et du tabou auquel le psychanalyste se retrouve confronté, sa préférence pour cette malade.

Tout avance doucement dans ce petit livre, poids léger de la littérature en apparence, et qui porte en lui avec tendresse les sujets les plus profonds, de la solitude, du désespoir, de la condition humaine et de la manière de renouer le fil de l'existence.

Retrouvez cette note de lecture et et beaucoup d'autres sur le blog de Charybde ici : https://charybde2.wordpress.com/2019/09/22/note-de-lecture-agathe-anne-cathrine-bomann/
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Un roman court. Un roman qui interroge, qui s'interroge. Un roman qui prend son temps. Un roman qui comble. « Agathe » est un roman surprenant par son personnage, ce psychanalyste qui a voué sa vie à son métier, et par Agathe, l'autre personnage de ce roman, cette jeune femme au passé déjà perturbé vu son jeune âge. L'auteure, Anne Cathrine Bomann, a mis beaucoup de sensibilité dans son roman et plonge son lecteur dans le questionnement de lui-même, des autres, des rapports avec les autres, de ce qu'il peut attendre des autres. Mais cette réflexion n'est pas brutale, bien au contraire. Il y a beaucoup de douceur, de pudeur, de tendresse, d'amour, de patience.

Dès le début du roman, j'ai ressenti que le psychanalyste était en panne: panne de motivation, panne de vouloir « aider » ses patients, panne tout court. Il avait des gestes routiniers, robotisés et son obsession était devenu le décompte des séances qui lui restait avant d'enfin prendre sa retraite. Mais Agathe va le réveiller, l'intriguer, le faire avancer. Elle va, de part sa venue dans son cabinet, son passé, sa demande particulière, l'intriguer et va le mener à se questionner. « Agathe » est une jolie réflexion sur nos angoisses, nos peurs, nos actions, sur la regard que nous posons sur autrui. Il y est également question de vieillir: vieillir fait peur, vieillir inquiète… « Agathe » interroge aussi sur le désir, ce désir enfouit, ce désir qui se réveille, se désir qu'il faut ou pas assouvir. « Agathe » est un roman avec lequel il faut prendre son temps, où la tendresse est dans la plume de l'auteur, où la couverture donne envie de s'y plonger. « Agathe » est un joli premier roman.
Lien : https://unbrindesyboulette.w..
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Elle me regarde sans me voir. La femme en couverture d'Agathe, roman qui tient dans la main, paré de couleurs pastels. L'auteure est danoise. Je ne lis même pas qu'elle est psychologue et championne de tennis de table. Je cherche le propos du livre sis sur un rabat intérieur de la couverture. Ça me botte, même si j'ai un goût de déjà vu, familier suis-je de Yalom et de ses entretiens sur le divan. L'écriture d' Anne Catherine Bomann est plus subtile, plus sensuelle que celle du célèbre thérapeute. Elle nous fait sentir et ressentir les humeurs d'un psychanalyste proche de la séance finale. C'est l'heure des bilans, de l'interrogation sur le sens de l'existence, sur l'utilité de ce que l'on a fait, sur les regrets de ce que l'on a négligé. Et cette phrase angoissante, de celui qui décompte et recompte le nombre de patients restant : je n'avais plus que 448 fois à parler à ces gens que peu à peu je n'essayais même plus de comprendre.
Agathe, une dernière nouvelle patiente ajoutée à l'agenda par une secrétaire fine mouche, va redonner de l'élan au septuagénaire anxieux. Et de s'empêtrer dans l'éternelle confusion entre vie vraie et thérapie.
La succession de tranches de vie construit crescendo une mélodie alerte avec juste assez de soupirs pour reprendre haleine et continuer à humer la beauté de la vie à pleins poumons. Merci aux éditeurs de la Peuplade d'avoir serti cette perle dans l'océan de la rentrée.
Lien : https://cinemoitheque.eklabl..
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