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Citations sur Stefan Zweig (40)

Zweig n'est jamais fat, jamais comblé, les lauriers de la société seront toujours peu de chose en comparaison de son ambition, qui se joue sur un plan exclusivement individuel, son jardin secret, dont il possède seul les clés. Réussir à tirer de soi le meilleur, il le comprend très tôt, c'est le seul pari qui l'intéresse, et le seul but qu'il se donne dans la vie. Les gens qu'il admire, ceux avec qui il se liera et sur lesquels il écrira des livres, ne sont pas des gagneurs au sens où la société l'entend, mais souvent les perdants -du moins en apparence-, les gens que leur siècle n'a pas compris, dont il n'a su récompenser le talent, mais qui ont été fidèles à leur premiere passion, fidèle à eux-mêmes, sans aucune concession aux médailles, aux titres, aux honneurs. Pour Zweig, seule faut la qualité intrinsèque et profonde d'un être. Tout le reste, succès compris, n'est que poudre aux yeux.
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Avec la Torah (l’Ecriture), la Ménorah (le Chandelier) est l’emblème sacré qui a toujours accompagné l’exode. Sa perte offense un peuple durement éprouvé. « Pourquoi Dieu nous traite-t-il avec tant de rigueur parmi les peuples ? », s’interroge le rabbin Eliezer dans le récit de Zweig. […]. « Pourquoi nous jette-t-il sous les pieds des autres peuples… ? poursuit-il. Pourquoi détruit-il tout ce que nous construisons, pourquoi brise-t-il nos espérances ? Pourquoi nous chasse-t-il de tous nos asiles ? … Pourquoi attise-t-il la haine de tous les peuples à tour de rôle … ? Quand les juifs se réunissent, ils se plaignent de leur sort, mais plus que les humiliations, l’exil leur paraît la plus insupportable des souffrances.
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Ecrivain de l’amour, des sentiments troubles, des passions ambiguës, les femmes de quinze à quarante-cinq ans sont les héroïnes de ses œuvres, qui est une formidable étude du cœur féminin. Dans la fraîcheur et la maturité, dans le balbutiement ou dans l’éclat de son mystère, la femme est le cœur de ses livres. Il la met en scène à tous les âges de la séduction. Fasciné et amoureux de chacun de ses visages, elle est pour lui une énigme. Farouche, brutale ou dévouée, tendre, sensuelle, dévorante, irrationnelle, elle est toujours dangereuse. […]. La femme, pour Zweig, est toujours une sorcière. Elle est orgueilleuse et forte, dissimulée, insaisissable. L’homme est sa proie et son jouet.
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Se souvenait-il lui (Zweig) de Friderike Maria von Winternitz ? Rien n’est moins sûr. Le coup de foudre n’aura pas été réciproque ; Mais la lettre en revanche, l’intéresse et même au-delà. Elle provoque sa curiosité, excite son désir d’aventure, et choque à l’évidence, ce qui n’est pas pour lui déplaire, son code des conventions. Il y voit une expérience à faire, il est émoustillé. Tenté, bientôt séduit, et l’objet de mille attentions, il se verra pris au piège de la belle inconnue. Car c’est elle qui des deux a voulu l’autre, et pris les devant de son désir. Plutôt moderne dans un monde qui voue la femme à l’obéissance, à l’effacement et à la discrétion, elle s’excuse de commettre une inconvenance, mais la commet quand même, car des deux c’est elle qui sait clairement ce qu’elle souhaite. « Je n’y vois pas scandale », lui écrit-elle.
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Par tradition monarchique, catholique et romain, l’Etat autrichien, véritable conglomérat de races et de cultures évoque un arbre qui aurait été greffé de branches issues de sèves différentes. Le nom de famille du jeune homme, Zweig, signifie « petite branche » ou « rameau ».

A la frontière où l’Europe hésite entre l’orient et l’Occident, l’autorité des Habsbourg maintient une unité, prodige ou tour de force, parmi les multiples nationalités, souvent antagonistes, qui cohabitent sur son territoire.
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Celui qui incarne, en 1900, cette pérennité du royaume, tellement ancrée au cœur des Autrichiens, est l’empereur François-Joseph. Monté sur le trône en 1848, à l’âge de 18 ans, il règne depuis cinquante-deux ans et règnera plus de seize ans encore. Homme à l’allure militaire, sec et discipliné, il a connu les pires déboires, politiques et familiaux mais il a le génie de traverser les orages imperturbable et droit comme un i. S’il n’a pu mettre un frein à l’essor irréversible de la Prusse, s’il a perdu son fils l’archiduc Rodolphe, qui s’est suicidé en 1889 à Mayerling, et sa femme, l’impératrice Elisabeth ― Sissi ― , assassiné à Genève en 1898, s’il a connu bien des défaites militaires et diplomatiques et bien des catastrophes d’ordre privé, il demeure contre vents et marées « Sa Majesté apostolique, notre très gracieux Empereur et Seigneur ».
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Le joueur d'échecs

Voici son dernier trésor. Cadeau posthume à ses lecteurs, ce n'est pas un roman inachevé, mais une nouvelle, admirablement ciselée, chef d'œuvre de concision dramatique auquel on serait bien en peine de changer un accent ou une virgule.

Exceptionnellement ancrée dans l'histoire contemporaine, cette nouvelle est encore une fois prémonitoire. L'auteur y plaide, à travers ce face-à-face entre deux cerveaux, contre les procédés de déshumanisation nazis, les tortures et la volonté de détruire. Avant même que l'on ne connaisse, jusque dans leurs pires détails, les camps de concentration et leurs atrocités, Zweig écrit pour protester, au nom de l'humain.
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Il y a chez lui une compassion innée, et une incomparable intuition des souffrances.
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C'est dans ce profond malaise autrichien qu'il conçoit et rédige son Fouché : le portrait de l'homme politique "tel qu'il ne devrait pas être".
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désormais les personnages de ses livres, pièces de théâtre, biographies ou nouvelles, lui ressemblent. Tous jusqu'à Erasme et Marie-Stuart, en passant par Jérémie et par le Kekesfalva de la Pitié dangereuse, seront des vaincus, des humiliés de la vie. C'est de leur côté qu'il se range, à rebours du destin brillant et pur des vainqueurs. Ces anti-héros zweiguiens, forts de leur fragilité et capables de dépasser en conscience les préjugés contemporains, il les a choisis et il les aime parce qu'il retrouve en eux ses blessures à peine conscientes, ses faiblesses et ses peurs. Il admirera toujours ces perdants qui savent assumer leurs souffrances et portent sur la vie un regard sceptique.
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