Citations sur Et je danse, aussi (341)
Cette question : qui êtes-vous ? je la gardais pour mon courrier suivant, mais vous m’avez devancé. Vous avez eu raison. Il faut bien que la lumière se fasse. Je comprends ceci, maintenant, Adeline : nous ne sommes pas les héros de notre propre histoire. Nous n’en sommes, vous et moi, que les seconds rôles. Les deux personnages principaux sont plus fous, plus romantiques, plus passionnés, en tout cas plus passionnants que nous. Ils ont été capables de s’aimer éperdument, de brûler leur vie, de se séparer (pourquoi ? je l’ignore), de se saborder, de se retrouver après vingt-sept ans et de tout recommencer. Ils ont été capables d’être là, avec vous, avec moi, puis de nous quitter, de disparaître, ils ont été capables d’être cruels avec nous. Ils ne sont pas raisonnables. Les héros ne sont pas raisonnables. Ils ne peuvent pas se satisfaire de tisanes (pardonnez-moi) ni du Jeu des 1 000 euros à 12 h 45 ni du tic-tac de l’horloge quand les enfants ont quitté la maison. Il leur faut le feu et la déraison. Nous nous sommes trouvés sur leur passage, ils nous ont considérés, un peu, l’espace de quelques années, et ils se sont détournés de nous. Nous les aurons regardés passer dans nos vies
Moi non plus, je n’ai aucune envie de vous perdre, Adeline. Et pourquoi nous perdrions-nous ? Nous avons partagé nos secrets sans trop de dommages. Nous avons ouvert nos placards, nos caves, nous avons creusé la terre de nos jardins pour en faire remonter des choses enfouies. Mais rien ne semble pouvoir contrarier notre complicité. C’est comme si notre bonne entente était capable de tout absorber.
Ce qui me touche et me séduit dans les livres, les films, le théâtre, plus que les histoires elles-mêmes, c’est ce qui les habille. La façon dont on me les raconte, leur texture, le tissu dont elles sont tissées, leur grain comme on dit en photographie. Et ce grain-là, je le trouve dans vos mots, Adeline. Vos histoires me plaisent, et votre manière de me les raconter aussi.
Aussi, quand j’ai vu votre nom dans ma boîte, tout à l’heure, mon cœur a bondi. Merci d’avoir fait le premier pas vers nos retrouvailles, car de mon côté, plus les jours passaient et moins j’osais. Tenez, voici une raison de plus de trouver que la vie est belle, la cinquième je crois : retrouver quelque chose qu’on croyait perdu.
Pour tout vous dire, j’ai mis le Requiem de Mozart à fond dans mon cloître, et il règne chez moi une ambiance digne des meilleures boîtes de nuit parisiennes. Vous me verriez, Pierre-Marie, toute seule avec mon verre, devant mon écran, en train de mimer les gestes d’un chef d’orchestre imaginaire ! L’ampleur de cette musique me transporte au-delà de tout, je n’exclus pas un troisième schnaps. Voire un quatrième pour faire passer le précédent.
C’est moche de boire toute seule, Pierre-Marie. C’est décadent et obscène. Accompagnez-moi si vous êtes un homme !
Et dansez !
Et chantez !
Je vous embrasse et je vous accorde que la neige est une bonne raison de trouver que la vie est belle. Mais ici, devant ma fenêtre, il n’y a que de méchantes gouttes de pluie qui viennent casser les tiges de mes premières jonquilles. Les idiotes ont cru au printemps, et les voilà bien punies. Dans ma prochaine vie, j’irai vers le soleil et je planterai des cactus. Non ! Des fruits de la passion !
Même si on ne rattrape jamais le temps perdu, on peut décider de ne plus en perdre
Tu te souviens de ma prof de danse contemporaine au conservatoire de Lyon, Salima ?
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Elle avait une façon spéciale d'enseigner, une façon que j'adorais. Notamment, elle avait l'habitude de commencer son cours par un proverbe qu'elle nous disait d'abord en arabe, et ensuite en français. Il y en a une que je n'ai jamais oublié : "Ce que tu as enterré dans ton jardin, ressortira dans celui de ton fils. " Le jour où j'ai entendu ça, j'ai pleuré pendant le reste du cours. J'ai dansé en pleurant.
Chère Adeline,
Vous êtes déchaînée, ma parole !
Calmez vous,Je vous en conjure! Pensez à des choses neutres et tiedes: lisez le programme de Bayrou;regardez un documentaire sur les ecureuils; respirez par la ventre; buvez un verre de lait; rempotez vos petunias !
Je vous embrasse et je vous accorde que la neige est une bonne raison de trouver que la vie est belle. Mais ici, devant ma fenêtre, il n’y a que de méchantes gouttes de pluie qui viennent casser les tiges de mes premières jonquilles. Les idiotes ont cru au printemps, et les voilà bien punies. Dans ma prochaine vie, j’irai vers le soleil et je planterai des cactus. Non! Des fruits de la passion!