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EAN : 9782266327398
168 pages
Pocket (05/10/2023)
4.25/5   774 notes
Résumé :
Au sud du Chili, Angel Allegria, un assassin en cavale, a pitié de Paolo Poloverdo, un garçon dont il vient de tuer les parents. Il l'élève comme son fils et peu à peu expérimente des sentiments nouveaux pour lui : l'amour, la souffrance morale, le remords. Prix Sorcières 2004 catégorie romans adolescents.
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Critiques, Analyses et Avis (130) Voir plus Ajouter une critique
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Paolo est encore tout jeune quand Angel entre dans sa vie. Cet homme est un être brutal, pour qui ôter la vie est un acte banal et qui est recherché dans plusieurs villes du Chili. Quand il débarque dans la petite cabane du bout de la terre de Paolo, il tue d'abord ses parents avant de prendre possession de la maison. Mais au fil du temps, un lien se crée entre ces deux âmes blessées. Angel s'adoucit et se prend à aimer ce petit garçon qu'il considère comme son fils. Mais la vie n'est pas toujours facile, et chacun se fait rattraper par son destin...
Un très beau roman, tendre et dur à la fois. Une belle histoire d'amour, d'amitié et de besoin de liberté. Des personnages si attachants qu'on se prête à imaginer vivre à leur côté. Les larmes de cet assassin semblent tellement sincères qu'on les verse avec lui et qu'on lui prête notre épaule pour qu'il ne soit pas seul face a ses remords. Une magnifique découverte et une envie pressante de découvrir l'ensemble des ouvrages d'Anne Laure Bondoux.
Un grand merci à Verdorie qui m'a conseillé ce roman il y a peu de temps et dont la lecture restera dans un coin de ma tête pour longtemps...
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Au bout du monde, dans le sud extrême du Chili, juste avant la mer et le désert, se trouvait la ferme des Poloverdo. Aussi, personne ne s'aventurait jusqu'ici par hasard. Mais, ce jour-là de janvier, ce ne fut ni un scientifique, ni un géologue, ni un poète, qui vint à la rencontre de Paolo. C'était Angel Allegria, un truand et un assassin. Après avoir bu le vin que lui proposa la femme Poloverdo, il sortit son couteau et le planta dans la gorge de l'homme et de la femme. Après une errance de deux semaines, passées à fuir, se cacher, à dormir dehors, Angel avait trouvé le refuge idéal. Mais lorsque Paolo entra dans la maison, il découvrit ce que cet homme avait fait à ses parents. Par pitié ou par un inattendu sursaut d'humanité, Angel ne parvint pas à s'imaginer le tuer. Et c'est ainsi que, plus tard, l'enfant se trouva-t-il assis à table, en face de l'assassin de ses parents, tous deux mangeant la soupe qu'il venait de préparer. Étonnamment, au fil des jours puis des semaines passés ensemble, un lien de complicité va se créer entre Paolo et Angel, ce dernier s'étonnant de s'attacher à ce garçon sans âge que la vie n'a pas épargné. Mais bientôt, Luis Secunda, qui avait quitté Valparaíso pour faire le tour du monde, frappa à leur porte...

L'assassin sans coeur qui a, tant de fois par le passé, ôté la vie sans l'once d'un remords, va, en épargnant celle de Paolo, ce petit gamin chétif et sans âge, contre toute attente, se découvrir un coeur capable d'aimer, de ressentir, allant même jusqu'à verser quelques larmes. de cette rencontre inattendue et improbable va, peu à peu, naître une relation pleine de tendresse, de reconnaissance et d'amour. Un amour qu'un père et son fils peuvent partager. Un amour inavouable et mis à rude épreuve par l'arrivée de Luis Secunda. Ces trois personnages portent haut ce conte à la fois cruel, tragique et beau. Angel Allegria, aux côtés de Paolo, va se métamorphoser, bouleversé par l'innocence du gamin quand celui-ci va grandir, s'endurcir, connaître des joies et des peines, la trahison et comprendre la dure réalité de la vie. Magnifique ode à l'amour, au pardon, à l'innocence, à la complexité des relations humaines, ce roman d'Anne-Laure Bondoux nous envoûte, nous étreint, nous émeut de par la force, les émotions, le souffle et la sensibilité qu'il dégage.
Un roman bouleversant, poignant, porté par une plume à la fois réconfortante et déchirante...

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J'ai lu ce livre quand j'avais onze ans et il m'a profondément marqué. Je ne saurais pas raconter l'histoire en détail aujourd'hui mais il me reste encore la trace de cette atmosphère particulière. C'est vraiment un livre à part, beau et révoltant. Une ambiguïté règne tout au long de l'intrigue. Pour la gamine que j'étais ça a été une excellente manière, tout en poésie, de m'interroger et remettre en question la vision manichéenne que j'avais du monde.
Je le conseille et le reconseille à tous, n'ayez pas peur de la mention "jeunesse", il n'y a pas d'âge pour lire un aussi beau roman !
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Je suis totalement sous le charme de ce conte qui est à la fois poétique, philosophique et profondément humaniste.
Un conte qui nous parle de la façon dont le manque d'amour crée les monstres ,mais aussi comment la rédemption peut s'opérer.
Le petit Paolo se retrouve face à l'assassin de ses parents et celui ci l'épargne, contre toute attente. Ce qui va se construire entre eux est tout simplement bouleversant.
Un troisième personnage les rejoint rapidement et va contribuer, sans le vouloir à une incroyable alchimie relationnelle.
Anne-Laure Bondoux est une magicienne qui utilise des oppositions apparentes comme nature/culture,mal/bien,violence/amour, pour mieux opérer la métamorphose et mettre à mal toute vision manichéenne. Je n'en dirai pas plus sur la trame de l'histoire car il faut la lire et la vivre,elle est merveilleuse. Paolo m'a émue comme l'avaient fait le petit Zézé du roman "mon bel oranger" de j.m de vasconcelos et le petit prince de St Exupery. Mais Angel ,l'assassin et Luis le 3ème élément ! M'ont tout autant ébranlée. Un magnifique coup de coeur, mais etait- il utile de le préciser !?
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La vie terne et sans éclats de Paolo, petit garçon à l'âge incertain, bascule le jour où Angel Allegria assassin de profession, débarque chez lui, dans la ferme de ses parents située au bout du bout du Chili. A la mort des parents, le gamin et l'assassin vont s'apprivoiser puis s'entraider pour survivre dans ce milieu aride et hostile.
Lorsque mourra la dernière chèvre, lorsque les légumes du jardin ne seront plus qu'un lointain souvenir, il faudra trouver une solution pour se nourrir et celle- ci pourrait venir grâce au second voyageur échoué chez Paolo, le pseudo aventurier Luis.
Les larmes de l'assassin bouleversent le lecteur par l'ingénuité et l'intelligence sensorielle du petit garçon qui ne demande qu'à apprendre et à aimer. Paolo est touchant dans sa découverte de la ville, il s'émerveille devant les intérieurs doux et confortables, les bibliothèques aux rayonnages garnis de promesses, un simple bonbon au papier doré. Ce roman d'initiation présente la particularité de mettre face à face un enfant et un assassin, qui n'a pas encore renoncé au tranchant de son couteau. Cet homme qui n'accorde pas d'importance à la vie va devoir faire face aux émotions qui le submergent lorsqu'il découvre l'amour qu'il voue à ce petit garçon.
Le talent d'Anne Laure Bondoux est de malmener le lecteur comme elle malmène et bouscule ses personnages. J'ai tremblé de peur, j'ai été dépitée, j'ai encaissé des déceptions, j'ai eu faim et soif, je me suis indignée, j'ai changé d'avis…
J'ai été surprise de la tournure des évènements et j'ai acclamé l'auteur qui m'a laissé dans l'expectative du dénouement.

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Citations et extraits (106) Voir plus Ajouter une citation
Ici personne n'arrivait par hasard. Car ici c'était le bout du monde, ce sud extrême du Chili qui fait de la dentelle dans les eaux froides du Pacifique
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Ici, personne n'arrivait jamais par hasard. Car ici, c 'était le bout du monde, ce sud extrême du Chili qui fait de la dentelle dans les eaux froides du Pacifique. Sur cette terre, tout était si dur, si désolé, si malmené par le vent que même les pierres semblaient souffrir. Pourtant, juste avant le désert et la mer, une étroite bâtisse aux murs gris avait surgi du sol : la ferme des Poloverdo.

Les voyageurs qui parvenaient jusque-là s'étonnaient de trouver une habitation. Ils descendaient le chemin et frappaient à la porte pour demander l'hospitalité d'une nuit. Le plus souvent, il s'agissait d'un scientifique, d'un géologue avec sa boîte à cailloux, ou d'un astronome en quête de nuit noire. Parfois, c'était un poète. De temps en temps, un marchand d'aventure en repérage.

Chaque visite, par sa rareté, prenait une allure d'évènement. La femme Poloverdo, mains tremblantes, servait à boire avec une cruche ébréchée. L'homme, lui, se forçait à dire deux mots à l'étranger, pour ne pas paraître trop rustre. Mais il était rustre tout de même, et la femme versait le vin à côté du verre, et le vent sifflait tant sous les fenêtres disjointes qu'on croyait entendre hurler les loups.

Ensuite, quand le voyageur était parti, l'homme et la femme refermaient leur porte avec un soupir de soulagement. Leur solitude reprenait son cours, sur la lande désolée, dans la caillasse et la violence.

L'homme et la femme Poloverdo avaient un enfant. Un garçon né de la routine de leur lit, sans amour particulier, et qui poussait comme le reste sur cette terre, c'est à dire pas très bien. Il passait ses journées à courir après les serpents. Il avait de la terre sous les ongles, les oreilles décollées à force d'être rabattues par les rafales de vent, la peau jaune et sèche, les dents blanches comme des morceaux de sel et s'appelait Paolo. Paolo Poloverdo.

C'est lui qui vit venir l'homme, là-bas, sur le chemin, par un jour chaud de janvier. Et c'est lui qui courut avertir ses parent
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- Je veux mon père.
La femme s'accroupit devant lui. Elle soupira :
- Ton père est mort, tu sais.
- Angel ...
- Angel n'est pas ton père.
- Il m'aime.
- Je crois que non. Il t'a fait beaucoup de mal.
La femme pensait que Paolo était traumatisé par ces années passées avec l'assassin. Elle avait lu des rapports d'expertise psychiatrique qui expliquaient très bien ce processus d'attachement qui lie les victimes à leurs bourreaux. Elle avait lu beaucoup de choses, mais elle ne savait rien des sentiments qui liaient vraiment Paolo à Angel.
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Un jour, il demanda s'il pouvait rendre visite à Angel en prison. On lui expliqua que ce n'était pas possible. Le règlement du quartier des condamnés à mort ne prévoyait pas la visite d'un enfant. Et puis, il ne fallait plus qu'il aime cet homme, cet assassin. Ce n'était pas normal.
Alors, Paolo alla s'enfermer dans sa chambre. Il ne comprenait pas quel sens cela avait, tout ça. Il se prit la tête entre les mains et attendit, attendit, attendit. À force d'attendre, peut-être que son cœur allait s'arrêter de battre, de lui-même, comme une mécanique usée ? Comment faire, sinon, pour cesser d'aimer quelqu'un ?
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Il y avait tant de raisons de pleurer, après tout ! Cette cruche brisée, le froid, la faim, l'abandon, l'exil, les naufrages, les mères qui s'en allaient un beau jour au bras de leurs amants, les pères qui donnaient des bourses pleines d'or en croyant faire plaisir, les nuits face à la mer de Valparaíso, l'absence des femmes, les rêves inaccessibles, les poèmes fabuleux dont on ne se souvient plus, les enfants trahis, les renards morts, la peur de vivre, tout cela et bien d'autres choses encore constituaient un ensemble infini de raisons valables pour se sentir triste.
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#12marsjelis Le Centre national du livre (CNL) en collaboration avec le ministère de l'Education nationale et de la Jeunesse et l'ensemble de ses partenaires invite, pour la troisième édition, tous les Françaises et Français à un « quart d'heure de lecture » national, le mardi 12 mars 2024.
Le CNL remercie les ambassadeurs de cette 3e édition du Quart d'heure de lecture national : Mokhtar Amoudi, Anne-Laure Bondoux, Pomme, le Professeur Rufo et Arthur Teboul, qui ont accepté de partager leur goût pour le livre et la lecture.
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