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Citations sur Les larmes de l'assassin (113)

Je ne suis qu'un assassin, mais il y a une chose que je sais... Quand on est triste, et qu'on a la chance d'avoir une épaule pour pleurer dessus, il ne faut pas hésiter.
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- Je veux mon père.
La femme s'accroupit devant lui. Elle soupira :
- Ton père est mort, tu sais.
- Angel ...
- Angel n'est pas ton père.
- Il m'aime.
- Je crois que non. Il t'a fait beaucoup de mal.
La femme pensait que Paolo était traumatisé par ces années passées avec l'assassin. Elle avait lu des rapports d'expertise psychiatrique qui expliquaient très bien ce processus d'attachement qui lie les victimes à leurs bourreaux. Elle avait lu beaucoup de choses, mais elle ne savait rien des sentiments qui liaient vraiment Paolo à Angel.
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Ici, personne n'arrivait jamais par hasard. Car ici, c 'était le bout du monde, ce sud extrême du Chili qui fait de la dentelle dans les eaux froides du Pacifique. Sur cette terre, tout était si dur, si désolé, si malmené par le vent que même les pierres semblaient souffrir. Pourtant, juste avant le désert et la mer, une étroite bâtisse aux murs gris avait surgi du sol : la ferme des Poloverdo.

Les voyageurs qui parvenaient jusque-là s'étonnaient de trouver une habitation. Ils descendaient le chemin et frappaient à la porte pour demander l'hospitalité d'une nuit. Le plus souvent, il s'agissait d'un scientifique, d'un géologue avec sa boîte à cailloux, ou d'un astronome en quête de nuit noire. Parfois, c'était un poète. De temps en temps, un marchand d'aventure en repérage.

Chaque visite, par sa rareté, prenait une allure d'évènement. La femme Poloverdo, mains tremblantes, servait à boire avec une cruche ébréchée. L'homme, lui, se forçait à dire deux mots à l'étranger, pour ne pas paraître trop rustre. Mais il était rustre tout de même, et la femme versait le vin à côté du verre, et le vent sifflait tant sous les fenêtres disjointes qu'on croyait entendre hurler les loups.

Ensuite, quand le voyageur était parti, l'homme et la femme refermaient leur porte avec un soupir de soulagement. Leur solitude reprenait son cours, sur la lande désolée, dans la caillasse et la violence.

L'homme et la femme Poloverdo avaient un enfant. Un garçon né de la routine de leur lit, sans amour particulier, et qui poussait comme le reste sur cette terre, c'est à dire pas très bien. Il passait ses journées à courir après les serpents. Il avait de la terre sous les ongles, les oreilles décollées à force d'être rabattues par les rafales de vent, la peau jaune et sèche, les dents blanches comme des morceaux de sel et s'appelait Paolo. Paolo Poloverdo.

C'est lui qui vit venir l'homme, là-bas, sur le chemin, par un jour chaud de janvier. Et c'est lui qui courut avertir ses parent
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Dans ce monde, sur cette terre perdue, seuls les morts connaissaient le repos. Les vivants, eux, n'avaient qu'à serrer les dents pour supporter l'existence.
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Un jour, il demanda s'il pouvait rendre visite à Angel en prison. On lui expliqua que ce n'était pas possible. Le règlement du quartier des condamnés à mort ne prévoyait pas la visite d'un enfant. Et puis, il ne fallait plus qu'il aime cet homme, cet assassin. Ce n'était pas normal.
Alors, Paolo alla s'enfermer dans sa chambre. Il ne comprenait pas quel sens cela avait, tout ça. Il se prit la tête entre les mains et attendit, attendit, attendit. À force d'attendre, peut-être que son cœur allait s'arrêter de battre, de lui-même, comme une mécanique usée ? Comment faire, sinon, pour cesser d'aimer quelqu'un ?
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Il y avait tant de raisons de pleurer, après tout ! Cette cruche brisée, le froid, la faim, l'abandon, l'exil, les naufrages, les mères qui s'en allaient un beau jour au bras de leurs amants, les pères qui donnaient des bourses pleines d'or en croyant faire plaisir, les nuits face à la mer de Valparaíso, l'absence des femmes, les rêves inaccessibles, les poèmes fabuleux dont on ne se souvient plus, les enfants trahis, les renards morts, la peur de vivre, tout cela et bien d'autres choses encore constituaient un ensemble infini de raisons valables pour se sentir triste.
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Les poètes aussi (...) savent transformer les choses. Ils posent leurs yeux sur le monde, puis ils l'absorbent comme un breuvage. Quand ils se mettent à parler, alors, plus rien n'est pareil. C'est une forme d'enchantement. Je m'applique chaque jour à regarder le monde avec ces yeux-là. C'est ce qui me sauve.
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S'il y a une chose que la vie m'a apprise, c'est accepter le bonheur, même le plus fou, le plus impensable qui soit. Acceptez le bonheur et faites silence. Toutes les questions que vous vous posez sont vaines....
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Certaines choses se produisent quand on regarde longtemps la mer. Le ciel, par une nuit claire et sans nuage, peut avoir le même effet, mais il faut se concentrer de longues minutes sur les étoiles, se représenter les soleils, les planètes, leur rondeur, et cela demande beaucoup d'imagination. Avec la mer, l'immensité est là, devant soi, tangible. Et alors, certaines choses se produisent.
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Il y a des métamorphoses très discrètes (...). Celles qui se passent dans notre âme, par exemple, ne sont pas toujours visibles.
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