Sucre noir

J'ai trouvé des accents de 100 ans de solitude dans ce roman. Est-ce un hasard? Je ne crois pas. Cette histoire de famille, de village, balloté à travers l'histoire. Cette langueur, avec en fond un trésor que tout le monde recherche.
Je me suis laissée transporter au milieu de la jungle, et les personnages sont bien développés.
Alors bien sûr, ce ne sera pas un prix nobel, mais c'était suffisamment poétique pour que je le lise quasiment d'une traite.

🌳 « Si les étoiles étaient en or, je creuserais le ciel. »
(P.95)

🌳 Dans un village des Caraïbes, la légende veut qu'un trésor se cache depuis plus de trois cents ans, après le naufrage du bateau du capitaine Henry Morgan. Depuis des années, les explorateurs se succèdent pour enfin mettre la main sur le butin tant prisé et croisent le chemin de la secrète Serena Otero, héritière de la prospère plantation de cannes à sucre, quand un beau jour arrive Severo Bracamonte, dont l'ambition et l'avidité n'ont d'égales que le lyrisme et la poésie de Serena. Si tout semble les opposer, leurs quêtes intimes les unissent pourtant, et si leur amour ne réussit à leur apporter le trésor tant espéré, la nature et le feu leur livreront le miracle d'une vie, livrant avec lui un destin inattendu…

🌳 A travers la plume toujours aussi riche et lyrique de Miguel Bonnefoy, j'ai découvert avec émerveillement un univers sauvage indomptable, où se mêlent la grandiloquence et la décadence des hommes aveuglés par leur ambition, le mystère et la beauté d'une nature insaisissable, la fougue et les élans des coeurs en mal d'amour, régis par une fatalité bien que certaine, pourtant inattendue. L'auteur manie son texte et le lecteur d'une main de maître, nous plongeant dans un décor délicieusement parfumé, aussi entêtant que l'odeur du grain de papier, aussi enivrant qu'un vin puissant, et nous surprendre en tout dernier lieu…

🌳 Qu'il s'agisse d'épices ou de plantes, de paroles ou de promesses, une seule chose est bel et bien certaine : l'on récolte toujours ce que l'on sème…

Il était une fois, dans les arbres, un bateau pirate échoué.
À son bord, le célèbre capitaine Henry Morgan et son équipage désoeuvré,
des bagnards, esclaves et officiers.

Après plusieurs semaines, pour seuls compagnons,
Animaux et verdure à profusion ,
Une tempête les frappa,
Et le navire s'effondra.

Trois cents ans plus tard naquit la légende du trésor perdu,
Alors qu'un village fut construit au-dessus...

Dans Sucre noir, Miguel Bonnefoy nous entraîne dans une fresque familiale sur fond de chasse aux trésors dans un petit village des Caraïbes. Pas de réelles indications géographiques et temporelles, seulement quelques indices distillés tout au long du récit. le lecteur suivra sur un peu moins de 200 pages, trois générations d'Otero, des exploitants de canne à sucre et fabricants de rhum, qui évolueront au rythme des chercheurs d'or aux abords de leur propriété. Parmi eux, il y a le jeune Severo Bracamonte, persuadé de bientôt dénicher le butin tant recherché. Mais ses désirs vont prendre une tout autre voie, lorsqu'il croisera le chemin de l'héritière Otero, Serena.

J'ai aimé me plonger dans ce conte/ cette fable moderne et découvrir la plume de Miguel Bonnefoy. Un roman d'aventures, avec une pointe de réalisme magique, qui dénonce appât du gain, cupidité humaine et exploitation des ressources naturelles. Un parallèle avec la situation au Vénézuéla, pays de l'auteur. Si j'ai aimé l'histoire j'ai eu néanmoins quelques réserves, puisque je n'ai pas eu de réels attachements aux personnages mais ce n'est finalement pas ce qui importe dans ce roman 😉.
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J'avais aimé découvrir l'auteur-conteur avec "Le voyage d'Octavio", j'ai aimé le retrouver ici avec "Sucre noir".

Un voyage délicieux, une fable comme j'en lis peu et qui m'a littéralement transportée dans ces contrées ensoleillées, douces et enivrantes des Caraïbes, où les trésors de la nature y sont multiples, embaumant les lieux, réjouissant nos yeux, et où bien sûr le rhum coule à flot grâce à l'or noir local : le jus de la canne à sucre ;-)
De même que l'amour est une richesse inestimable, la naissance d'un enfant apporte aussi son lot de merveilles...La vie regorge de trésors, à saisir, à bâtir, à ne pas bouder.
Les légendes, aussi, riment souvent avec trésor ! Et quand elles sont chargées de promesses d'un véritable trésor, celui bien palpable du coffre-fort renfermant les piécettes dorées, les bijoux incrustés de pierres précieuses et autres biens luxueux, elles sont capables d'enlever chez un homme toute pensée rationnelle et la quête peut s'avérer sans merci. C'est à peu près ce qui arrive à Severo Bracamonte; l'espoir de dénicher un trésor vieux de trois siècles lui a, parfois, fait quitter le chemin de la raison.
« ... il parla de son destin, de sa passion, rappelant qu'il était un chercheur d'or et que, comme tout chercheur d'or, il ne serait un homme que lorsqu'il aurait sorti un trésor du fond de la terre.
Serena le fixa longtemps, sans ciller et lui répondit avec une sagesse orgueilleuse qui n'était pas de son âge :
– Imbécile. Tu seras un homme quand tu sortiras un trésor du fond de mes yeux. »
J'ai particulièrement aimé le personnage de Serena, qui « lit dans les grimoires de la nature », et pour qui la terre est une ressource, un trésor à préserver, à écouter, à aimer. D'ailleurs, pour être tout à fait honnête, même si j'ai été complètement embarquée dans cette histoire, j'ai déploré la quasi absence de Serena dans le dernier tiers du roman. J'aurais aimé l'accompagner encore un peu plus...

"Sucre noir" est une histoire de famille, sur trois générations, et vous l'aurez compris, une histoire de quêtes, celles de tout un chacun, celles qui donnent un sens à notre vie.
« Depuis ce jour où ils s'offrirent la joie douloureuse du passage, pendant dix ans, Severo Bracamonte n'imagina pas qu'il y eût au monde un homme plus enviable que lui et comprit peut-être, dans ses plus téméraires réflexions, que son trésor avait toujours été où son imagination n'avait jamais cherché. »
La langue est belle, fluide, savoureuse ; je m'en suis délectée et je conseille, à ceux qui aiment les romans d'aventures, épiques et poétiques à la fois, les fables contemporaines aux personnages bien campés porteuses d'une belle morale, de ne pas hésiter à venir la déguster.

Beaucoup aimé le clin d'oeil à Flaubert et à La Fontaine...

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« Dans un village des Caraïbes, la légende d'un trésor disparu vient bouleverser l'existence de la famille Otero. À la recherche du butin du capitaine Henry Morgan, dont le navire aurait échoué dans les environs trois cents ans plus tôt…».
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Un premier chapitre absolument fabuleux, propulsée sur une île des Caraïbes "sur un navire naufragé, planté sur la cime des arbres, au milieu d'une forêt. C'était un trois-mâts de dix-huit canons, à voiles carrées, dont la poupe s'était enfoncée dans un manguier à plusieurs mètres de hauteur."
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. Dans ce roman à tiroirs, les petites histoires s'imbriquent dans l'Histoire, la nature est luxuriante et donne tant, l'amour est poétique et sensuel, et enfin les croyances sont à la limite de la magie… comment ne pas y voir une métaphore des pillages de l'or par les Conquistadors ou encore du pillage de l'or noir vénézuélien qui a plongé le pays dans le chaos… Cette cupidité qui détruit la nature. Rhum,pétrole, sucre noir.
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. Nos destins sont façonnés par nos rencontres, Severo cesse de chercher le trésor du flibustier car son trésor il l'a trouvé en Serena, et puis une autre rencontre fait basculer le récit: « L'enfant qu'ils avaient trouvée sans l'avoir cherchée naquit donc une seconde fois sous le signe du Cancer, dans la chaleur des manguiers, et ils lui donnèrent le prénom de la première femme et du premier élément : Eva Fuego ». le feu, la passion, l'appât du gain.
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. Entre chasse aux trésors et conte philosophique, un court roman qui me donne très envie de découvrir les autres livres de l'auteur.

Lecture très agréable aux allures de conte philosophique. Nous nous laissons porter tout au long du roman par la très belle plume de Miguel Bonnefoy.

Tout est histoire d'un trésor, un trésor caché, enfoui on ne sait où depuis des siècles et dont les hommes sont avides d'en trouver l'endroit.

Les personnages sont très ntéressants, notamment les femmes. Serena est une jeune fille aux sentiments intenses, désirant vivre avec ardeur, aimer et être aimée avec passion. Mais voilà, ce petit bout de terre sur lequel elle vit est trop loin de tout, isolé, arriéré. Elle devient femme, s'accomode tant bien que mal de son existence avant de tout laisser tomber.
Eva Fuega, quant à elle, femme masculine, dure en affaires, n'a qu'un désir : s'enrichir. Mais peut-être cela cache-t-il une cause beaucoup plus profonde que la cupidité, cela prend peut-être racine dans son sentiment d'insécurité, lié à l'abandon qu'elle a vécu.

J'ai aimé la force tranquille de Severo, sa resignation ainsi que son goût peu à peu plus prononcé pour le travail, la satisfaction procurée par ses récoltes et son quotidien simple. À quoi bon un trésor finalment ?

J'ai adoré l'ambiance du roman, qui donne à l'histoire des allures de conte. La plume de l'auteur est très agréable et nous donne envie d'écouter/de lire d'autres romans de lui.

une lecture assez intéressante : l'écriture est fluide; l'histoire est plutôt prenante sans pour autant être trépidante; c'est une galerie de personnages au caractère trempé, c'est le portrait d'une époque (un coin reculé sur une île des Caraïbes au début du XX°s), c'est aussi l'histoire de la confrontation des rêves et de la réalité, de l'amour du travail et de la terre, de la cupidité et de l'amour du pouvoir qui dévastent tout, des espoirs satisfaits et ceux déçus, de la fidélité et du souvenir.
en bref : un bon moment.

Offert en cadeau de noël, j'ai flash sur la couverture de l'édition de poche de chez Rivages que l'on doit à James Nuun. Pour le reste, je n'avais jamais lu Miguel Bonnefoy et de fait, Sucre noir, son roman sorti en 2017. Allez savoir, une envie de Caraïbes et de chaleur peut-être. L'envie de transpirer.

Pour l'aventure, à part le prologue, on repassera. Sucre noir, c'est plutôt une histoire de famille, version minimaliste. Et c'est peut-être ce qui est un point faible à mon sens car Miguel Bonnefoy développe un personnage, sur quelques chapitres et avant qu'on ai pu le cerner, le comprendre, l'aimer aussi, il passe à un autre. Ce postulat de l'auteur a le tort de diluer l'empathie et coupe l'évolution des évènements par un départ presque à zéro.

Je ne me suis pas spécialement ennuyé avec Sucre noir mais il m'a manqué une intrigue plus resserrée, plus cohérente.

Je suis quand même content d'y trouver une fin qui ne s'affranchit pas des éléments distillés tout au long du roman, ce que j'appelle une fin « boucle. »
La suite sur le blog…
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Une légende raconte qu'un bateau pirate rempli d'or a fait naufrage sur une côte caribéenne. Trois siècles plus tard, Severo Bracamonte arrive dans la ferme des Otero. Pour lui, cette ferme est construite sur les lieux du naufrage et il est décidé à trouver ce fabuleux trésor.

Encore une fois, l'auteur m'a embarquée avec lui. Dès les premières lignes, on croit à cette légende et on cherche le trésor avec Severo. Même si l'histoire est moins prenante que pour Héritage, Miguel Bonnefoy est un conteur hors pair et il nous fait prendre des vessies pour des lanternes.

J'aime son style, ses mots, le parfum d'aventure et de merveilleux qu'il insuffle à ses romans.
Un roman d'aventures, certes, mais aussi de destins malheureux, de mirages, d'amours contrariées et de rêves inassouvis.

Un très bon moment de lecture qui fait voyager et rêver aux trésors encore à découvrir.

Vous connaissez ?

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Quelle maîtrise de la langue et de la phrase. Elle se détache successivement pour asséner ses vérités implacables et emporter le lecteur/la lectrice dans la tête de ces générations de femmes boulonnées à leur terre comme des statues. Les hommes simples faire-valoir se laissent entraîner dans des recherches infructueuses et une lassitude imprégnée de rhum et dilettante. Les êtres humains cohabitent avec la nature qu'ils exploitent et ravagent. Tout est intense, flamboyant, sensuel et merveilleusement surprenant. Cette facilité apparente dans la construction de l'histoire de ces femmes étonnantes est tout à fait désarmante. Mais quels bons moments de lecture!