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3,68

sur 679 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un petit livre par la taille, 190 pages en format poche, deux heures de lectures, pour un dépaysement assuré.
Un premier chapitre qui raconte une histoire extraordinaire sur la mort du capitaine Morgan, un flibustier de la grande époque des gentilshommes de fortune. Raconté dans le plus pur style de la nouvelle.
Nous savons maintenant qu'il y a un trésor quelque part, non loin de cette exploitation agricole d'une île des Caraïbes.
Trois siècles plus tard, l'auteur nous plonge à travers l'histoire de trois générations de ces exploitants, la famille Otero. Surtout les filles.
Serena Otero cherche son propre trésor, l'amour avec un grand A, mais cette recherche sera difficile ; Elle croisera Severo Bracamonte qui recherche l'or et les pierres précieuses de Morgan et qui réussit avec Serena de lancer la plantation de rhum dans la modernité du XXe siècle.
Serena sauvera une jeune enfant des flammes et la nommera Eva Fuego, dont le destin à la fois grandiose et tragique épousera celui de son propre pays et constituera la deuxième moitié du livre, la plus réussie à mon avis !
Quant au trésor ! Et bien, il est là. On le découvre à un moment donné du roman mais il n'est qu'un prétexte.
Miguel Bonnefoy, en vérité, raconte par ce court roman, par cette fable, ce conte, les mirages, les bénédictions et les maléfices qu'un trésor peut apporter au peuple qui le découvre. Cette fable se rapporte à son propre pays le Venezuela et le trésor c'est l'or noir, le pétrole qui apporte bénédiction et malédiction à sa patrie et à son peuple.
Comme c'est un conte, l'auteur va donc à l'essentiel. Pas de description, pas de décor, pas d'explication, pas de message. Juste les personnages qui vivent leur rêves, leurs amours, leurs folies, leurs malédictions dans un lieu que notre imagination construit à coup de mots évocateurs : rhum, canne à sucre, caraïbes, plantation, etc.
Si on recherche une saga familiale, il faut passer son chemin, ce n'est pas ici le propos. C'est en revanche, une très belle fable sur la nature humaine, ses passions et ses tragédies, en quelques tableaux très évocateurs, en peu de mots, cette lecture nous fait quand même réfléchir sur ce que peut-être un véritable trésor pour chacun de nous et sur ce que nous en ferions.
Le style de Miguel Bonnefoy est celui d'un nouvelliste. Il va droit à l'essentiel. Peu de dialogues. C'est rythmé avec des chapitres courts pour un roman court. Et cette brièveté, lié à ce style est une qualité. Pas sûr que j'aurai apprécié une dilatation de ce récit autant que je l'ai aimé dans cette version coup de poing.
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« Le jour se leva sur un navire naufragé, planté sur la cime des arbres, au milieu d'une forêt. C'était un trois-mâts de dix-huit canons, à voiles carrées, dont la poupe s'était enfoncée dans un manguier à plusieurs mètres de hauteur. A tribord, des fruits pendaient entre les cordages. A bâbord, d'épaisses broussailles recouvraient la coque. »

Ce sont les premières phrase, fixant l' image extraordinaire de cette frégate de flibustier perché en pleine mangrove dans les Caraïbes, celle du célèbre pirate britannique, Henry Morgan, avec un trésor à bord. Miguel Bonnefoy convoque l'imaginaire collectif de la piraterie en le croisant avec celui de la forêt, magnifique collusion terre-mer qui surprend et charme d'emblée.

Le premier chapitre introduit de façon très astucieuse la suite du récit. le deuxième chapitre puis les suivants propulsent trois siècles plus tard, dans le village où le bateau pirate est tombé de sa cime, enfouissant son trésor. Les images de ce bateau perché, du vieux pirate agonisant, perdureront dans tous les chapitres, jamais le lecteur n'oublie qu'il y a un trésor, là quelque part, à portée de la famille de planteurs, les Otero qui vit dans ce village.

Derrière la maitrise de la narration, on devine que Miguel Bonnefoy vient de l'univers de la nouvelle. Chaque chapitre est construit comme une nouvelle, avec une chute qui permet d'introduire le chapitre suivant, créant une structure narrative en petites boucles qui se déploient en seulement deux cent pages sur plusieurs décennies. En quelques phrases, il sait dessiner un univers atemporel et universel que l'on n'a plus envie de quitter.

Et puis il y a ces deux personnages féminins absolument superbes : Serena Otero et sa fille Eva Fuego. Serena, on la découvre adolescente, néo-Emma Bovary qui refuse de s'effacer derrière ses ternes parents, qui rêve à d'autres horizons, suffisamment forte pour faire passer des messages à la TSF en espérant que le monde lui réponde et s'ouvre à elle : «  Maria Dolores annonce qu'elle a noyé son coeur dans un tonneau de rhum. Récompense à qui viendra le boire » y dit-elle comme une bouteille à la mer.

Sa fille, Eva Fuego, fait irruption dans la deuxième moitié, apparition quasi magique d'un bébé sauvé des flammes. de sa flamboyante naissance, elle semble porter en elle une malédiction biblique ( référence métaphorique à la découverte destructrice du pétrole au Vénézuela d'où est originaire l'auteur ), enfant sauvage devenant une autocrate redoutée, prospère, vivant dans la démesure.

L'écriture pleine de vie et de sensualité brille dans la description des personnages, entre métaphores subtiles et licences poétiques réussies. Elle parvient à créer des images aussi fortes que celle du bateau pirate échoué en pleine forêt, comme celle de la petite vieille, ancienne propriétaire de la propriété des Otero, qui revient tous les 1er novembre honorer la mémoire de son mari décédée dans une pièce condamnée dont elle a seule l'accès, arrivant ainsi avec un seau vide à remplir de larmes.

Ce roman a un charme fou, entre légende très incarnée et Conte philosophique sur le sens à donner à sa vie, en quête d'un trésor dont il revient à chacun de trouver la définition. Emplie de réalisme magique, il a du souffle et du coeur, le talent de conteur de Miguel Bonnefoy laissant l'imaginaire du lecteur courir au-delà des mots.
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Toute une vie , Serena s'est languie de mots d'amour , à demi-susurrés , mi-dits , ceux-là mêmes qui font chavirer les esprits .

" Pour combattre la monotonie de son quotidien , elle eut l'idée d'adresser elle aussi des messages à un inconnu .
Bien que l'homme n'existât pas , sa confiance ingénue la porta à croire qu'elle pouvait le faire apparaître par la seule force des mots .
(... )
elle entendait le speaker lire son annonce qui n'était adressée à personne d'autre qu'à elle et , devant le miroir de la nuit , rêvait d'un homme à son image . "

Peu de gens côtoient la famille Otero .

Seule , la vieille et ancienne propriétaire apparaît une fois par an et reste enfermée dans l'habitation du fond pendant quelques heures pour pleurer , dit-elle , son époux défunt .
Ce pacte fait partie de la vente de la maison et semble normal aux nouveaux habitants .

C'est ainsi que Serena attend toujours son prince charmant .

Il faut croire que ses prières sont exaucées avec l'arrivée de Severo Bracamonte .
Il est courageux .
Il propose son aide au père Otero pour charger des cannes à sucre sur un chariot .
Le travail fini , on scelle une nouvelle amitié par quelques verres de rhum .

La fille l'observe . Il est laid . Elle ne lui trouve aucun attrait .
" En quelques minutes , il avait dressé un portrait accablant qui disait tout de lui . Ce n'était pas le bel inconnu qui avait écouté ses lettres à la radio , mais un homme aux désirs avares , cupides , un jouisseur qui vivait au hasard , sans discernement , mû par ses propres passions .
Il ne voulait pas être aimé , il voulait être riche ."

Quel endroit plus seyant que ce lieu de légende , où transpirent les exploits du capitaine Henry Morgan , pouvait gonfler aussi fort la fougue de l'aventurier .
Bardé de cartes minières , de dessins d'orpailleur , de parchemins et même de planisphères , Severo s'incruste dans leur foyer .

Récalcitrante au début , Serena est plus en plus troublée par l'ardeur , la force et la sensualité de ce locataire forcé .
Une certaine intimité , mêlée de curiosité et de pulsions émotionnelles , va rapprocher ces deux êtres que tout oppose .
" Cette peau vierge brûlait la sienne .(.. )
A présent , elle était là devant lui , rendue au suc de son corps .
Serena , comme possédée, ne parvenait pas à contrôler ses mouvements . "

Le mariage vient renforcer leur complicité .

A la mort de ses parents , Serena unit ses connaissances au savoir-faire de son mari .
Ils s'enrichissent grâce à la fabrication du rhum .
" Severo Bracamonte comprit qu'il aimait la terre plus que l'or . "

Si le travail calme l'ardeur du mari à la recherche d'un trésor , il n'empêche pas sa femme de soupirer malgré la gentillesse et le courage de celui-ci .
elle a besoin de cet amour que jamais elle n'a connu .
Si encore , elle était mère !

Le destin veille .
Il n'a pas son pareil pour modifier les vies .

Notre auteur " Miguel " possède un appétit d'ogre où tous ses sens sont en alerte .
Il savoure l'amour comme il déguste le rhum , sans retenue .
On le sent dans ses descriptions , ses portraits si colorés , si vrais , notamment lorsqu'il met en valeur le travail de la terre par tout un peuple qui suit l'étranger qui les a enrichis .
Mais il excelle , lorsqu'il pénètre le coeur de la belle qui pleure cet amour inconditionnel que jamais elle ne ressentira , telle Emma Bovary .

Le souffle de la poésie a caressé cette romance pour porter l'amour à sa quintessence .
Et pourtant : " Avec le temps , va , tout s'en va ! "
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le célèbre pirate Henry Morgan était aussi craint qu'il était mauvais navigateur. Pas étonnant que Miguel Bonnefoy ait débuté son roman avec l'embarcation de Morgan échouée dans une mangrove caribéenne. Les dialogues sont ciselés et l'écriture de Miguel Bonnefoy nous remplit déjà d'émotions.
L'histoire débute vraiment au XXème siècle quand un aventurier à la recherche du trésor de Morgan, Severo, échoue chez les Otero, propriétaire d'une ferme proche de l'endroit estimé du susdit trésor. Proche du but, la fille de la maison, Serena, l'empêche de toucher à un magnifique arbre. le trésor cherché va alors apparaitre dans le regard de la belle.

Très beau roman porté par une écriture magnifique, poétique, tirant parfois sur le conte philosophique. Un roman sur la quête du bonheur ,où les femmes sont grandioses dans leurs faits, dans leurs têtes, là où les hommes sont plus, disons, terre à terre.
L'auteur nous plonge aussi dans l'évolution de la société à travers la propriété des Otero, résumant un siècle fou qui a vu les petites exploitations devenir des marques internationales. Comme un film où les images seraient accélérées , où les nuages courraient plus vite qu'une antilope, porté par des mots que l'on n'imaginaient pas si beaux quand ils se jouxtent.
On se laisser porter donc avec ses femmes formidables , Serena ou Eva Fuego dont je tairai l'histoire, on navigue, mieux que Morgan !, au milieu des mots, du rhum, en quête d'un trésor peut être enfoui au fond de notre coeur et que seul l'oeil amoureux pourrait dévoiler.
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J'ai passé un bon moment à écouter Miguel Bonnefoy raconter cette histoire insolite, d'un monde réel et fantastique en même temps. Fantastique dans le sens où les personnages pleins de grandes qualités et de grands défauts sont tous terriblement flamboyants, hors norme. Fantastique aussi car les lieux sont tous décrits de façon minutieuse, colorée, parfumée parfois.

J'ai dit écouter ? Oui, c'est vrai. C'est tellement plaisant de lire cet auteur que j'ai eu l'impression de plonger dans le passé, ce temps où notre mère allumait la radio pour que nous écoutions des histoires, assis religieusement dans la cuisine, attentifs à ce que disait le monsieur (ou la dame) dans le poste.
L'attente d'une bonne histoire, quel plaisir ! Surtout quand le conteur sait appâter son public avec des histoires de pirates, de trésor disparu, d'aventuriers de tous poils, de rhum aussi et le subjuguer par une pirouette finale : boucler la boucle, quel panache !

Sous cet air de fable aux accents de « travaillez, prenez de la peine », l'auteur vous invite à trouver la définition la plus adéquate au mot « trésor ». Bien entendu, chaque personnage a la sienne...
Quelle sera la vôtre ?

Voilà une saga qui vous fera découvrir une famille sur trois générations, une famille perdue dans un petit village des Caraïbes, où le progrès tarde à venir, et dans lequel flotte une histoire de trésor disparu, attirant maints explorateurs.
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J'étais très tentée par ce récit d'aventure et de chasse au trésor. Miguel Bonnefoy, dans ses interviews (notamment celle pour Babelio), parle très bien du Vénézuela et de la canne à sucre. Et je n'ai pas du tout été déçue !

S'il est bien question de chasse au trésor, Miguel Bonnefoy réussit à voir plus loin. Il interroge le lecteur sur la place qui doit être laissée à l'argent, sur la façon dont l'avidité et le pouvoir peuvent corrompre les coeurs.

Il utilise pour ce faire deux personnages féminins, Serena et Eva Fuego, liées par la même soif de liberté et d'indépendance. Mais si l'une choisit la manière douce (elle gagne sa liberté en se laissant guider par son coeur et par l'amour qu'elle porte à la nature et aux êtres), l'autre choisit la manière forte (ambition, richesse, réussite sociale). Je vous laisse le soin de découvrir où cela va les mener... Doit-on parler de progrès ou plutôt de régression lorsque les vies humaines et la nature sont reléguées au second plan ?

L'écriture de Miguel Bonnefoy est un régal de justesse et de poésie. Sa plume est parfois un brin farfelue, ironique, à l'image de l'histoire d'ailleurs (l'incipit est majestueux avec cette scène très sensuelle de bateau pirate échoué à la cime d'un arbre et envahi par la verdure environnante : éclats de couleurs, de senteurs...).

Et pour parfaire tout cela, sachez qu'on apprend beaucoup de choses sur la culture de la canne à sucre et sur la distillation de rhum. Le décor est planté. A l'abordage !
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Coup de coeur pour la plume de Miguel Bonnefoy, à la fois précise et poétique. Une écriture qui va droit au but, sans circonlocution, sans à-peu-près, sans alanguissement. Une écriture tendue, rythmée, prégnante. Un vrai tourbillon, où je me suis plongée avec beaucoup de plaisir.

Coup de coeur aussi, bien sûr, pour l'histoire qui a des allures de conte, à cause du flou géographique (longtemps on ne sait où se déroule l'histoire), du flou temporel (ici aussi des informations pour nous situer dans le temps sont disséminées très parcimonieusement), et bien sûr, à cause du thème de la chasse au trésor. Je pourrais aussi citer la jeune fille esseulée qui attend le prince charmant, la vieille veuve qui visite la chambre interdite aux propriétaires tous les 1er novembre, ou encore l'enfant trouvé miraculé des flammes … Plusieurs fois d'ailleurs, je me suis demandé si ce n'était pas une réécriture du fameux conte de l'homme qui court après sa chance …

Un peu comme cette statue qui « se dressa à l'entrée de la maison, livrée aux pluies et à la moiteur des saisons tropicales, le front sur l'oubli, avec ce mystère qu'ont les choses trouvées sans les avoir cherchées », je me suis retrouvée avec cette merveille entre les mains, sans l'avoir cherchée.

Je n'en dirai pas plus pour ne pas tuer le mystère. Juste un mot : foncez, découvrez cette belle plume et plongez dans cette histoire, exotique et savoureuse à souhait.
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COUP DE COeUR!!!
Un vrai, un véritable coup de coeur pour le second roman de Miguel Bonnefoy. Un très grand merci aux éditions Rivages et à Babelio pour cette découverte.
Il était une fois au XVIIIème siècle un capitaine de navire qui s'appelait Henry Morgan. Richissime, pirate hors pair il fait naufrage dans la mangrove des Caraïbes. Trois cents ans plus tard son trésor perdu dans les forêts vénézuéliennes fait encore rêver. A l'endroit supposé du naufrage plusieurs familles se sont installées. Elles vivent surtout de la récolte de la canne à sucre et de la fabrication de rhum. Parmi elles , la famille Otero , le père, la mère et leur fille unique Serena.
Un beau jour débarque un jeune homme Severo Bracamonde, sans un sou mais persuadé de devenir riche quand il aura mis la main sur le trésor de Morgan....
Roman, conte philosophique ? qu'importe chacun y trouvera son compte. Quant à moi je me suis laissée porter par l'écriture luxuriante de Miguel Bonnefoy. C'est à un festival de couleurs, de saveurs, de senteurs auquel j'ai été conviée. J'ai profité , savouré, freiné même pour ne pas lire trop vite . Bref vous l'aurez compris j'ai aimé , que dis-je j'ai adoré Sucre noir merci Monsieur Bonnefoy
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Ce roman laisse sur mes papilles de lecteur un goût de miel...
J'ai dégusté ce Sucre noir de Miguel Bonnefoy avec un plaisir incroyable.
Je ne lis (ou qu'exceptionnellement ) jamais les 4ème de couv, alors, je ne savais pas à quoi m'attendre avec ce roman, ce fut une belle surprise.
Toute proportion gardée et sans faire aucune comparaison, ni entre les livres, ni entre les auteurs, Sucre noir a ramené à ma mémoire Cent ans de solitude, lu il y a quelques années.
Ça  commence comme ces livres que je dévorais enfant.
Un bateau pirate.
Oh, il ne sillonne pas les mers ni les océans celui-là.
Non.
Il est perché dans les arbres. C'est une tempête qui l'a déposé là. En pleine forêt Caribéenne.
À son bord ?
Le capitaine Henry Morgan et son équipage.
Et surtout, surtout.... un fabuleux trésor...
Trois siècles plus tard, la légende attire les explorateurs. À commencer par Severo Bracamonte dont le regard croise celui de Serena Otero, héritière d'une plantation de canne à sucre...
De la chasse au trésor jusqu'à la fabrication d'un rhum d'exception, Bonnefoy nous entraine dans une saga familiale au coeur des Caraïbes.
Alors, ce trésor, mythe ou réalité ?
En tout cas, le destin d'une région, d'un village, d'hommes et de femmes va se trouver bouleversé.
Si vous aimez le bon vieux rhum, le pur, le fabriqué maisons, si vous rêvez de trouver le trésor du Capitaine Morgan, faites votre paquetage, n'oubliez pas votre détecteur de métaux  et embarquez sur le premier navire pour la mer des Caraïbes avec ce roman de Miguel Bonnefoy, émotion garantie.



 
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Toute sa vie, Severo Bracamonte a cherché le trésor d'Henry Morgan. le fameux pirate aurait enterré son trésor sur les côtes du Venezuela, cela laisse espérer que ses rêves les plus fous pourraient devenir réalité. Alors il cherche, et cherche encore, mais le trésor qu'il trouve n'est pas celui qu'il attendait. Pas le genre de trésor qui permet de réaliser des rêves mégalos, mais bon, il se réinvente et n'est pas malheureux pour autant. Tant pis pour ses rêves.

Entre conte philosophique, fable et parabole biblique, Miguel Bonnefoy a su renouveler son style tout en restant lui-même. le résultat est tout simplement époustouflant. Avec la simplicité qui le caractérise l'auteur parvient aussi bien à nous faire voyager, réfléchir ou nous toucher avec la poésie de sa prose.
Les personnages qu'il dépeint et la construction narrative sont bien plus aboutis que dans son roman précédent. Avec Sucre noir, pas une seule fausse note.

Je préfère ne pas trop dévoiler l'intrigue, ni les personnages qui peuplent ce récit si bien pensé et mis en scène.
Tout ce que je peux dire c'est que derrière cette superbe simplicité , c'est un roman très riche dont on déguste chaque mot.. avec un petit verre de Diplomatico, claro !

On pourrait encore en parler pendant longtemps, que ce soit sur la portée du message, les personnages secondaires, les petits indices subtils que Miguel Bonnefoy sème tout au long de son récit, .... Mais le mieux est encore de ne pas gâcher ce livre en faisant un inventaire exhaustif de ce petit trésor : mieux vaut le découvrir soi-même pour se laisser surprendre et éblouir.

Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Payot et Rivages pour ce partenariat Masse Critique.
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