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sur 405 notes
Chambre 2, de Julie Bonnie, est de ces livres très particuliers qui parlent différemment aux lecteurs que nous sommes, selon nos histoires et nos ressentis, selon que l'on soit un homme ou une femme, jeune, vieux, parent ou pas.

Dérangeant ou salvateur, ce cri de douleur de Béatrice, auxiliaire de puériculture, ne peut en aucun cas laisser indifférent. le cri d'une femme et mère qui ne peut assumer son métier.

Ayant un bébé de 4 mois, j'ai démarré cette lecture avec une certaine appréhension, parce que la maternité, c'est un lieu que j'ai fréquenté récemment; que je les ai vues sans les voir, ces dames en rose bonbon qui peuvent paraître si proches et si lointaines.

Je n'ai pas eu de plaisir à lire ce roman, parce qu'il est difficile, parce qu'il fait écho à mes propres souffrances de femme, de ce corps et cette âme malmenés, tellement bien décrits par Julie Bonnie, qui a certainement laissé des fragments de son âme au passage dans son livre. J'ai eu mal parce que j'aime rêver et m'évader en lisant, souffrir parfois aussi quand c'est nécessaire, mais le sujet me touche ici de trop près, comme ce doit être le cas pour de nombreuses femmes.

De manière assez paradoxale, je suis pourtant contente de l'avoir lu, et je remercie Julie Bonnie d'avoir eu le courage de pousser son cri déchirant, qui n'est pas que douleur parce qu'elle parle aussi du lien animal qui peut relier une mère à ses enfants.

Avec ses mots crus, elle est vraie, dérangeante, égratigne au passage ce qui doit l'être et me permet de me dire, ouf, je ne suis pas la seule à avoir détesté mes séjours à la maternité, mon corps et mes doutes exposés à la vue d'humains plus vraiment humains, et surtout à la vue d'une société qui t'imagine seulement bonheur et joie de donner la vie.

Merci Julie Bonnie de permettre aux futures mamans de ne pas idéaliser les premiers jours de ce chemin douloureux et merveilleux qu'est la maternité (pas le lieu pour cette fois, mais l'état) et de rendre un peu de leur dignité à celles qui ont connu la nudité de l'hôpital, ou pire encore, ne pas donner la vie.
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Béatrice est auxiliaire de puériculture, maintenant. Avant elle était danseuse, dans le Cabaret de l'amour. Elle parcourait les routes avec Gabor (son grand amour), Pierre et Pierre et dansait les soirs, nue. Ce livre est construit autour de l'alternance, la confrontation de maintenant et d'avant.

Norma est née de cet amour, une belle petite fille mais l'accouchement pratiqué par une vieille gitane a failli coûter la vie à Bénédicte.
La vie ne sera pas plus clémente par la suite, elle accouchera de Jésus, seule, un bébé préma mort né.
Son corps si beau sur scène l'a trahi pour la maternité.

« Je ne sais pas si c'est un passage obligé, mais quand on a perdu un bébé on se rend compte qu'on peut donner la mort.
C'est une possibilité. Donner la vie/donner la mort. Donner la vie donner la mort.
Le corps peut fabriquer l'un ou l'autre. Par forcément par notre faute, pas du tout notre décision.
[…] Pourtant, quand on a perdu un bébé, la mort reste en nous pour toujours tel un organe vital, et on sait, mieux que quiconque, ce qu'est la vie ».

Elle retrouvera le bonheur de porter la vie avec Roméo.

La vie de bohème s'arrête, contrainte et forcée de se sédentariser à Paris, les amis sont morts. Elle devient auxiliaire de puériculture. le lecteur la suit de chambre en chambre. Elle ne s'extasie pas devant les beaux bébés, ce n'est pas un livre dégoulinant de bonheur, loin de là. Elle voit des femmes violées, battues, excisées, anxieuses, capricieuses, stressées, angoissées, inaptes, terrifiées. Elle décrit une maternité différente de celle qu'on a l'habitude de lire, de voir, une maternité où rien n'est facile, rien n'est acquis, rien n'est inné.

Ses mots, ses maux sont durs, réalistes, jamais exagérés, elle ne sort pas du descriptif, fait preuve d'une grande empathie. de toute façon elle n'a pas le droit de penser, on ne lui demande pas de penser.
Elle fait faire le ménage aux stagiaires auxiliaires de puériculture, comme elle l'a fait, elle fait remarquer à une maman obnubilée par l'allaitement que son bébé est beau « C'est mieux pour ton bébé d'en arriver à même plus le voir tellement tu veux allaiter ? ».
L'hôpital est présenté comme un lieu impersonnel, où la tournée des chambres ne touchent pas, glissent sur les soignants. Béatrice, meurtrie, n'a pas sa place.

Je comprends la frustration de cette soignante qui ne pouvait pas l'être comme elle le souhaitait, de ces mamans toutes différentes à qui on répète tout le temps la même chose.

Un livre sombre mais qui met la vie à l'honneur car Béatrice tout le long s'obstine à vivre. Un livre qui peut déranger, j'en ai aimé la lecture,
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Un livre poignant sur la maternité et sur le corps des femmes.
A chaque chambres de cette maternité on découvre une femme, une mère, un enfant, une douleur,...
Ces destins, parfois brisés, c'est Béatrice qui nous les montre. Auxiliaire de puériculture, chaque chambre la replonge dans son passé de danseuse nue. Sur les routes elles faisait partie des gens hors-normes, mais dans la maternité existe-t-il une norme?
Ce livre nous montre que nous réagissons toutes différemment à la maternité et que l'éducation joue beaucoup sur la façon dont on appréhende le corps des femmes.
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La vie d'une auxiliaire de puériculture n est pas si simple et ce livre très réaliste reflète très bien le monde de ce que peut être le travail ou sème, l amour, la tendresse, l écoute et l empathie tout le long des journées et cette femme perdu qui m'a emue et touchée. Je vous le recommande fortement
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La chambre 2, c'est celle par laquelle commence la journée de travail de Béatrice, auxiliaire de puériculture dans un hôpital de Paris. Et puis il y a les autres chambres, dans lesquelles se trouvent d'autres femmes venant d'accoucher. Toutes différentes, avec des histoires complexes : déni de grossesse, enfants morts nés, difficultés d'allaitement… Entre deux chambres, son passé de danseuse nue dans un spectacle ambulant , le « cabaret de l'amour » revient la hanter. Si elle a rompu définitivement avec cette vie de voyages, Gabor son amoureux et d'autres compagnons de route lui manquent…

Chambre 2 est un joli livre autour de la maternité, qui surprend par un ton qui alterne douceur et violence. le livre ne porte pas uniquement sur l'acte de mettre au monde, il renvoie aussi à la féminité, au corps, au désir, à la vie tout simplement. Julie Bonnie porte un regard tendre et plein de compassion sur des femmes que la vie a parfois amochées. Elle a un regard beaucoup moins tendre sur l'hôpital, cet univers stressant où le temps manque.

En lisant quelques éléments de biographie, je découvre que ce roman est un peu un miroir de la vie de l'auteur. En effet, « Julie Bonnie a donné son premier concert à quatorze ans et chanté dans toute l'Europe pendant plus de dix ans ». Elle a travaillé dans un hôpital, tout comme Béatrice son personnage, la narratrice du roman. Je comprends mieux les passages très réalistes sur les hôpitaux.

En insérant dans le livre l'histoire singulière de Béatrice qui raconte sa vie passée d'artiste, Julie Bonnie mélange deux univers, un monde cloitré entre des murs aseptisés et un autre où la liberté règne mais qui marginalise. Deux parcours de vie que l'auteure choisit d'alterner, ce qui permet au lecteur de s'évader au gré d'une tournée artistique tout en plongeant régulièrement dans un quotidien difficile.

J'ai aimé suivre ces trajectoires de vie que la plume de Julie Bonnie, sensible et écorchée, rend attachants. Un très beau roman.

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Lorsque j'ai croisé Chambre 2, sur les étagères de ma bibliothèque, la couverture m'a fait tilt. Il me semblait bien en avoir lu une critique positive, je me suis laissée tenter.

Je m'attendais à un énième roman sur la maternité, sur les difficultés périnatales que trop de mamans connaissent, sur ce qu'on appelle parfois le "mal de mère". Je m'attendais à me reconnaître dans les descriptions, à sourire en coin à l'évocation de ces moments difficiles qu'on oublie pourtant vite. Je m'attendais à être émue par des histoires plus dures, plus tristes.
Mais je ne m'attendais vraiment pas à ce que j'ai lu. Je ne m'attendais pas à être chamboulée par l'auxiliaire de puériculture, cette personne si précieuse et pourtant transparente. Celle qui est là, pour nous, celle qu'on voit comme une "professionnelle", comme une sorte de robot aux mots bien huilés, mais jamais comme une "personne". Celle qui pourtant a une vie, une vraie vie, une vie pas toujours rose (contrairement à sa blouse synthétique qui gratte). Celle qui derrière son sourire cache ses sentiments à vif, suffoquée par l'empathie.

Je me suis tellement reconnue en Béatrice. Certes, je n'ai jamais dansé nue dans des festivals underground. (Quoique. Je n'en étais parfois pas très loin dans ma jeunesse...) Mais cette impression d'être inadaptée à la société, de ne pas oser exprimer mes sentiments, combien de fois je l'ai ressentie ?! Se sentir tellement impuissante. Mentir pour paraitre normale. Faire semblant, parler de la pluie et du beau temps quand on hurle à l'intérieur. Béatrice finalement, c'est presque moi. Et je crois que c'est cette rencontre en miroir qui m'a tant bouleversée.

Vous l'aurez compris, Chambre 2 aura été pour moi plus qu'un coup de coeur, un véritable coup au coeur, qui m'a prise par surprise. Attention cependant, ce roman est ouvertement négatif, chaque chambre de la maternité héberge un drame. Alors si vous le lisez – ce que je vous conseille vivement – surtout, n'oubliez pas que dans la vie, il y a aussi tant de belles histoires !
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Je ne sais pas si on peut aimer ce livre si on n'a jamais porté d'enfant. Pour moi qui l'ait fait deux fois, ça a été rude et perturbant de faire connaissance avec l'héroïne. Je ne le regrette pas mais je garde une forme de malaise. Je fais partie de celles qui ont eu la chance que tout se passe bien à la maternité...
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pfiouuu comment critiquer ce petit roman, "chambre 2", de moins de 200 pages qui est le premier roman de Julie Bonnie. Compliqué... à plusieurs titres.
Tout d'abord par la violence ressentie au travers de certaines pages. Ça met limite mal à l'aise et surtout ça fait l'effet d'un coup de fusil!
Certains passages sont d'ailleurs glaçants - la mort de Pierre et Pierre, la fin de vie de l'occupante de la Chambre 2, la perte de Jesus le deuxieme enfant de Béatrice...

Puis par le sujet: la maternité et tout ce qui transite autour: les joies, les peines, les "il parait que..", "c'est mieux de...". L'auteur produit un récit souvent émouvant et qui dépeint de manière très convaincante la vie d'une auxiliaire puéricultrice.
Prendre du recul tout en restant femme, et donc en ayant vécu ce que vos patientes vivent. Rester professionnelle tout en ressentant parfaitement leurs craintes ou leurs espérances.
C'est narré sans superflux, sans propos mielleux et souvent de manière convaincante.

Enfin par le choix de l'auteur de l'agencement de son livre: alterner l'avancement dans les chambres, qui propose un cas différent, et la vie même de Béatrice. La j'avoue que j'ai été un peu moins convaincu. Un ordre chronologique ne m'aurait pas déplu.
Heureusement les chapitres sont très courts, ce qui fait que le dynamisme du livre empêche de trop perdre la trame.

Il n'empêche ce premier roman sur le corps de la femme (l'accouchement, la danse nue, ...) est une réussite et je vous encourage à le lire. Il ne vous prendra pas beaucoup de temps tellement il se dévore rapidement. Mais il ne vous laissera pas indemne en refermant la dernière page.

3/5
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J'étais très enthousiaste à l'idée de lire Chambre 2 car je n'ai lu sur ce roman que des avis élogieux. J'ai été déçue pour des raisons que je n'identifie pas clairement car en pensant à cette chronique, je ne recense que des choses positives à déclarer.

Hier, Béatrice était danseuse nue. Sa vie était faite d'amour, de liberté, de fêtes, de bonheur et de danse.

Aujourd'hui, Béatrice est auxiliaire puéricultrice dans une maternité. On la sent déprimée et mal à l'aise dans sa blouse étriquée.

On suit Béatrice alors qu'elle exerce son métier en passant de chambre en chambre. Elle a pour chacune des mamans des paroles très professionnelles et réconfortantes même si à l'intérieur elle bouillonne. Chacune de ces visites évoque un événement, une sensation de son passé. Un récit entrecroisé entre passé et présent se met donc en place par des chapitres très courts. Cette alternance et le phrasé très vif de l'auteur dans le récit est très agréable et fait de ce roman un livre qui se lit très rapidement.

Julie Bonnie ose parler de la naissance sans tabous. Certains mots sont très justes cependant je ne les avais jamais entendues. de ce point de vue, le livre est rafraichissant.

Même si je n'ai pas toujours compris les réactions de Béatrice, je l'ai trouvée très touchante. Je l'ai sentie différente, perdue dans ce monde hospitalier déshumanisé, magnifiquement décrit par Julie Bonnie. Elle apparaît donc comme la seule personne ayant du coeur.

Mais alors pourquoi, je ressors de ce roman avec un gout amer. Sans doute à cause de la noirceur, de la violence de ce récit. le monde de la naissance est décrit comme un monde de souffrance. Un monde dans lequel personne n'est à la hauteur, ni les mamans, ni les papas, ni le personnel hospitalier. Tout cela m'a mis mal à l'aise (je me rends compte que c'est également ce que j'ai dit de Béatrice). J'ai souvent été fâchée contre les magasines pour futures mamans qui prônent l'allaitement prolongé, les couches lavables, le co-sleeping et le partage car aucune personne « normale » ne peut suivre tous leurs conseils et qu'une jeune maman est toujours soucieuse du meilleur pour son nouveau-né. Bref, je n'égare mais cela m'a fait le même effet dans le sens contraire, de telle sorte que quoique l'on fasse, la maternité est vouée à l'échec.

Je n'ai pas non plus été sensible à l'allégorie sur le corps de la femme qui fait pourtant l'essentiel du roman.

Un livre hors commun à propos duquel je me demande s'il est bon d'être mis entre toutes les mains.
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Béatrice est aide-puéricultrice dans une maternité. Chaque jour, elle visite des chambres d'accouchées, elle réconforte, conseille, soutient ces femmes fortes ou fragiles, ces femmes déchirées, perdues ou heureuses, tristes fatiguées vidées étonnées, des mères d'enfants sages hurlants affamés endormis bavards silencieux parfois morts comme son petit Jésus né trop tôt, enterré sous un rosier au Père Lachaise. Béatrice n'est plus heureuse, Gabor a fui en emportant le bonheur.
Avant elle dansait nue au son du violon de Gabor son amour et de la batterie de Paolo, son ami, ils parcouraient les routes d'Europe de festival en festival, de scènes en scènes, Maria Rose et Roméo Fares, ses enfants adorés, blottis contre son sein. Mais un jour, tout s'est effondré. D'abord la mort de Pierre le rouge et Pierre le bleu, le départ de Phiphi qui ne croyait plus en eux. Et finalement, Paolo parti jouer dans un groupe de rock.
Alors avec Gabor et les enfants, Béatrice s'est installée dans le petit appartement parisien prêté par ses parents et a trouvé du travail, et les enfants sont allés à l'école. Mais la vie "normale" tant espérée par Béatrice a fait fuir Gabor et depuis, les enfants ont grandi et Béatrice est seule et triste dans les couloirs de la maternité.

Bouleversée par ce livre, si intime, si émouvant, j'ai senti les odeurs décrites, entendu les cris, perçu la musique mais surtout j'ai ressenti la vulnérabilité, le chagrin, la détresse de Béatrice. J'ai été touchée par la justesse de l'écriture de Julie Bonnie.

http://levoyagedelola.wordpress.com/2014/09/01/lola-lit-chambre-2/
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