Tendrement, il effleure ma cicatrice du bout des doigts.
- Tu me parleras de ça, un jour ?
- Quand le passé sera devenu du passé, oui.
- Vraiment ?
Je souris.
- Vraiment.
Kenzie et moi, c'est un "nous". On se conjugue ensemble. On est deux, ou on n'est rien. Je l'ai dans la peau, dans les veines et dans les tripes.
Mon premier, et mon toujours.
Il a abandonné la partie.
Je ne lui en veux pas.
J'ai compris ses adieux.
Il y a un truc que tu dois saisir, Mackenzie Rowe. Je suis à toi, et tu es à moi. Tu pourras te créer mille murs et te persuader du contraire, l’évidence te reviendra toujours comme un boomerang en plein cœur. On est deux, ou on n’est rien.
Ce que nous sommes l'un pour l'autre est une énigme. Mais je ne peux pas nier les faits : je m'inquiète pour elle et elle cherche ma présence. Qu'on le veuille ou non, un lien invisible, et de plus en plus puissant, nous unit.
- Ne pars plus.
Je me penche sur lui, tout près, oubliant pratiquement ma cicatrice, et le bandage de fortune que Dana m’a aidée à faire avant de partir.
- Si je pars, Kenzie, ce sera avec toi.
- On est deux, ou on n’est rien.
- Je t’en fais la promesse.
Et moi je suis heureux.
C'est là que ça me percute.
Bordel, je suis pleinement heureux.
Je ne sais pas à quoi ressemble un "vrai" baiser. Mais je peux jurer que, si celui-ci est faux, je suis prête à vivre dans le mensonge jusqu'à la fin de mes jours.
- Il y a un truc que tu dois saisir, Mackenzie Rowe. Je suis à toi, et tu es à moi. Tu pourras te créer mille murs et te persuader du contraire, l’évidence te reviendra toujours comme un boomerang en plein cœur. On est deux, ou on n’est rien.
Le premier jet de spray émet un bruit que je reconnaîtrais entre tous. Mon monde. Mon univers. L’odeur de la peinture pénètre dans mes narines, malgré la protection. Je trace le premier trait avec le stress de me faire attraper, et l’euphorie de retrouver, enfin, la seule chose que je suis capable d’aimer.
Quelques minutes hors du temps. C’est ça, l’effet qu’à le graff sur moi.
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