– Vous cherchez quelque chose ?
La vendeuse du quatrième établissement que je visite m’adresse une moue aimable.
– Des tenues sexy, mais pas trop, fais-je en réfléchissant aux goûts de Valentin. Juste assez pour suggérer, mais sans en faire des tonnes. Un peu subtil, délicat, féminin.
– Je vois…, opine-t-elle lentement, perplexe. Ça risque d’être compliqué, nous proposons essentiellement des vêtements qui tiennent chaud.
– Et du chaud langoureux, vous n’avez pas ?
On ne dit je t’aime qu’aux gens à qui l’on tient. On ne se livre qu’à ceux en qui on a confiance. On a peur, parfois. On ne sait pas comment seront reçus nos sentiments. On doute, on hésite, on appréhende de ne pas recevoir de sourire en retour. Mais on y va quand même. Parce qu’il y a un moment où ce sentiment est tellement fort, comme tu dis, que le risque de souffrir ne compte plus.
Ça n’a jamais été comme ça avec toi. Tu m’as montré tes défauts avant tout le reste. Tu as été insupportable, râleuse, butée, maladroite. Tu n’as cessé de me mettre en rogne. Tu m’as fait chier, Chloé. Mais tu es quelqu’un qu’on ne peut pas oublier.
Je porte malheur. Je suis un grigri à merdier.
« Quel est l’idiot qui a prétendu que pour être heureux, il suffisait de vivre d’amour et d’eau fraîche ? Cet adage, c’est un ramassis de mensonges. Je vais vivre de solitude et de bière, et je m’en porterai très bien. »
« Il va vraiment falloir que je me décide à engloutir moins de six kilos de nourriture par jour si je veux cesser d’être l’orange dans le filet de clémentines. »
Son regard est trop doux pour me laisser de marbre. Trop doux, et trop intime.
Si un jour je décide d'avoir un mioche, je l'adopterai directement au stade d'adulte responsable.
Les piques innombrables que j'ai reçues pourraient faire office de cure-dents pour les tomates cerises d'un banquet.
Il y a anguille sous roche, cocotier sur le sable, épine dans le sapin.