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Voici un petit roman entre saga et biographie familiale qui a fait mon plaisir.

Etre la descendante d'une famille de marionnettistes est bien original !
On imagine une roulotte, des forains allant de ville en ville, dressant un chapiteau éphémère. On imagine aussi des yeux d'enfants émerveillés et des spectateurs fascinés par un spectacle qui rompt leur quotidien de labeur, y apportant magie et évasion.

Il y a de la « commedia del arte » dans notre imaginaire collectif.

La descendante des Pitou qui interroge son grand père instituteur, découvre par les souvenirs du vieux monsieur un passé inconnu et un savoir-faire insolite. Car il s'agit ici de marionnettes à fils, dont l'utilisation requière doigté, force et complexité pour imiter au plus près le naturel.

De l'ancêtre Auguste en 1850 qui quitte un avenir tracé d'épicier normand pour partir faire la route avec un saltimbanque itinérant, à Emile son fils, aux doigts d'or pour imaginer trucages, ce sont trois générations qui se racontent, parlant mise en scène, costumes, décors, et têtes de bois. Une famille qui tient le cap en dépit des guerres et de la discrimination due à leur statut de forains. Quand la sédentarisation arrive au 20ème siècle, les spectacles ne peuvent concurrencer le cinéma et une page se tourne dans un théâtre suranné à la mort annoncée. le Grand Théatre Pitou a vécu…

J'ai aimé ce livre empli de poésie, de liberté, de créativité. L'atmosphère est dépaysante, prend son temps pour nous embarquer dans une roulotte brinquebalante. La narration est intimiste et véhicule de jolies émotions. Elles sont vivantes et attachantes, ces marionnettes ! On se désole d'imaginer notre société avancer beaucoup trop vite pour ces talents artistiques dépassés, qui réunissaient petits et grands dans les mêmes rires et émerveillements.

J'ai moi-même retrouvé avec nostalgie le souvenir de séances de Guignol où mon grand-père riait plus fort que moi et me faisait un peu honte !
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Au milieu du XIXe siècle, les ancêtres de l'auteur étaient saltimbanques. Se déplaçant en roulotte, ils présentaient des spectacles de marionnettes à fils. Des pièces d'inspiration religieuse d'abord, plus fantaisistes et satiriques ensuite avec leur personnage vedette : Crasmagne. Malgré la concurrence de Guignol (marionnette à gaine d'origine lyonnaise) dans la région, ce Grand Théâtre Pitou avait du succès, et l'affaire se transmettait d'une génération à l'autre, évoluant au fil des années pour s'adapter aux attentes du public.

Ce témoignage d'un vieillard - retranscrit artistiquement par sa petite fille - est superbe, sans nul doute. On est très loin des épanchements nombrilistes et creux de certains auteurs en mal d'inspiration qui s'essaient maladroitement à l'autofiction.
Je suis donc particulièrement désolée de ne pas avoir su l'apprécier comme il le mérite. le style de Lucile Bordes n'a rien de banal, il est riche, mais il peut dérouter et décourager. Je n'ai pas réussi à m'y installer, j'ai trop souvent décroché, d'autant plus que les personnages – pourtant consistants – m'ont semblé insaisissables, froids, déprimants.

Je précise que j'avais des a priori négatifs dès la couverture : elle m'évoque les cadavres des épouses de Barbe-Bleue. Les marionnettes à fils ont d'ailleurs tendance à me rebuter d'une manière générale, je trouve leurs visages figés sinistres, macabres et effrayants.

Bref, mon rejet à l'égard ce livre est une conjonction de réticences personnelles.

- 4/5 pour la beauté du livre - 1.5/5 pour l'ennui tout au long de ma lecture
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Un après-midi, une jeune femme entreprend de questionner son grand-père. Elle aimerait comprendre pourquoi, lorsqu'elle était gamine, il était interdit de toucher au piano de l'appartement familial, aux vieilles partitions de films muets. Et pourquoi il a vécu dans une roulotte jusqu'à l'âge de onze ans... Elle exhume en l'écoutant un passé insoupçonné : ils sont les descendants des Pitou, une célèbre dynastie de marionnettistes qui sillonna la France à la tête d'un théâtre d'une surprenante modernité.
A son tour dépositaire de cette histoire insolite, la narratrice imagine les temps forts de leur parcours de saltimbanques : la fondation par Auguste, premier du nom, qui abandonne sa place de garçon d'épicerie en 1850 pour suivre les marionnettes ; le succès au tournant du siècle, porté par Émile, metteur en scène de génie qui intègre les progrès techniques de l'époque ; la mutation enfin, lorsque la famille installée dans la Loire tente de se reconvertir dans le cinéma.
En contrepoint, elle esquisse un portrait sensible de son grand-père (l' arrière-petit-fils d'Auguste Pitou), de ses derniers jours, de ses regrets peut-être... En privilégiant l'art de l'ellipse sur la précision historique, Lucile Bordes réussit le tour de force de brosser en un court récit empli de fantaisie poétique un siècle de la vie d'une famille hors du commun, la sienne.
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L'histoire s'ouvre sur les paroles enregistrées qu'un grand-père laisse à sa petite-fille pour lui raconter qui était sa famille. Puis nous remontons au coeur du XIXe siècle, pour suivre une troupe de marionnettistes, les Pitou, qui sont les ancêtres de la narratrice. de père en fils, cette troupe sillonnera la France, vivra de hauts et de bas pour faire survivre une tradition chère à la famille, passera du spectacle de marionnettes au cinéma muet. le sujet est intéressant, mais j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire. J'aurais aimé pouvoir m'attacher aux personnages, mais le temps file et les uns meurent, les autres prennent leur place, tout va trop vite. J'aurais aimé me remplir de ces spectacles de marionnettes, mais ils ne se sont pas imprimés en images dans ma tête, faute de descriptions plus détaillées. Un peu déçue, donc, au terme de cette lecture.
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La narratrice raconte l'histoire d'une partie de sa famille, à partir d'Auguste, garçon épicier, qui décide un jour de quitter la boutique pour suivre des montreurs de marionnettes sur les routes. Son fils va continuer la tradition, mais la troisième génération se tourne vers le cinéma et se sédentarise. le grand-père de la narratrice constitue le dernier représentant de la famille à avoir connu la roulotte puis le cinéma, avant de devenir instituteur. Entre faits et rêves, réalité et reconstitution Lucile Bordes nous dresse une galerie de personnages, et aussi en filigrane des époques qu'ils ont traversées.
Un très joli livre, dont le charme tient en grande partie à l'écriture, toute à l'économie, qui va à l'essentiel, sans grandiloquence, mais avec un rythme, une cadence bien à elle. Et le spectacle, et les marionnettes, forcément liées à la magie de l'enfance, sont une belle façon de voyager dans le temps et dans l'espace. Un livre très court (140 pages) mais très dense, où rien n'est de trop.
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Une jeune femme enquête sur les zones d'ombres de l'histoire de ses ancêtres, suite à la mort de son grand-père, instituteur veuf à la retraite. Elle remonte le temps et découvre que ses ancêtres appartenaient à une lignée de grands marionnettistes et de gens du spectacle à la fin du XIXème et au début du XXème siècle dans la région de Lyon. le Grand Théâtre Pitou a en effet fait vivre plusieurs générations d'artistes, les hommes adaptant « le tour du monde en 80 jours », fabriquant de nouvelles marionnettes, les femmes créant des costumes, jouant de la musique, prêtant leurs voix aux personnages.

Pourquoi cette histoire familiale qui peut sembler prestigieuse a-t-elle été occultée par les générations suivantes ? Telle est la question que se pose la narratrice.

La suite de ma critique sur le Salon littéraire : http://livre.expeert.com/fr/rentree-litteraire-2012/content/1798807-enquete-familiale-au-pays-des-marionnettes-je-suis-la-marquise-de-carabas-de-lucile-bordes
Lien : http://livre.expeert.com/fr/..
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Bof bof bof l'idée de départ m'a séduit mais l'écriture sautait ... et quelque pistes sont restées ouvertes.
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"Ce sont elles qui tirent les ficelles."
Il me semble qu'au-delà de l'histoire, du dépaysement de cette vie de nomades, c'est bien le point le plus important du roman. L'auteur décrit avec aisance comment une passion peut devenir envahissante, pas seulement dans sa vie mais aussi dans celle des autres qui vivent avec vous.
Lorsqu' Auguste, garçon épicier rejoint Chok, le patron d'un théâtre de marionnettes en 1850, il ne se doute pas que cet engagement va entraîner plusieurs de ses descendants dans l'aventure.
On découvre alors la vie en roulottes, la passion du spectacle, les routes et les villages traversés.
La vie continue, Emile le fils reprend le métier finalement encore plus épris de la marionnette fétiche, Crasmagne.
Les femmes et les enfants ont chacun leur place dans cette entreprise. Pas question d'avoir d'autres velléités. Si certains se rebellent, ils finissent par suivre le mouvement familial.
" Elle tend le bras vers le théâtre, vous êtes à leur service à toute heure du jour et de la nuit ! C'est de l'esclavage ! Elles auront votre peau."
Le récit est entrecoupé de visions actuelles, celle d'un vieil homme qui n'a plus que ces souvenirs. C'est le grand-père de la narratrice, Mimile, petit-fils d'Emile. La dernière génération a du faire face aux difficultés de la seconde guerre et à la concurrence sévère du cinéma.
L'auteur a souhaité raconter cette vie peu ordinaire de ces ancêtres avec beaucoup de respect et encore quelques paillettes dans les yeux, tout comme les spectateurs du théâtre de Pitou.
C'est un très beau premier roman qui manque, selon moi, de points d'ancrage. L'auteur balaie une longue période, donne beaucoup de détails intéressants sur la vie de saltimbanques, sur la création des spectacles mais il m'a été difficile de m'attacher aux personnages. Les passages sur la vie actuelle de Mimile sont trop flous. Je n'ai d'ailleurs compris qu'à la fin qui était ce personnage actuel. Un lien plus émotionnel, plus détaillé entre ce personnage et l'auteur aurait permis de mieux entrer dans le monde merveilleux de cette famille.

Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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L'auteure nous conte l'histoire vraie de sa famille depuis 1850 et tout au long du XXème siècle, sur les routes de France.

L'histoire commence avec Auguste Pitou qui tourne le dos à sa situation de garçon épicier, pour suivre Monsieur Chok et Joséphine et leur spectacle ambulant de marionnettes. Nous suivrons ensuite plusieurs générations avec notamment Emile, Eugénie, Paul, Clémentine et leur fils Emile 2ème du nom. Ce deuxième Emile c'est lui, qui à la veille de sa mort raconte à sa petite fille, la narratrice de ce roman, l'histoire familiale.

C'est un joli roman, une belle histoire tendre, où les marionnettes sont bien plus que des bouts de bois au bout de ficelles mais bien des personnages à part entière.

L'histoire de cette famille est chaotique, emmenant le lecteur de périodes fastes à des périodes creuses voir sombres desquelles il faut bien des efforts et de la volonté à nos protagonistes pour se relever.

C'est un joli voyage dans le temps qui donne terriblement envie de retrouver la magie des spectacles de rue qui animaient autrefois la vie quotidienne des villages.

J'ai beaucoup aimé ce voyage tout en nostalgie.

A reprocher parfois la narration qui a un style bien particulier, auquel le lecteur accrochera ou pas.

A découvrir.
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Quelle belle surprise que ce roman au titre intrigant qui aurait pu être décévant mais heureusement non.

C'est un plaisir de parcourir les routes avec la famille PITOU, les personnages sont attachants et vrais, leur vie d'artiste nous fait rêver et on ne peut qu'admirer le soin et l'energie qu'ils mettent dans la réalisation de leurs spectacles.

On retrouve dans ce roman la valeur des choses simples, l'attachement familial a son heritage, l'amour du travail bien fait.

Un très bon moment que je vous recommande.
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