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Citations sur Histoire universelle de l'infamie - Histoire de l'étern.. (7)

Une de ces ténèbres, parmi les plus belles sinon les plus obscures, est celle qui nous empêche de préciser la direction du temps. La croyance commune veut qu'il s'écoule du passé vers l'avenir, mais la croyance contraire n'est pas plus illogique, celle que Miguel de Unamuno définit ainsi dans ces vers :
"Nocturne, le fleuve des heures coule,
depuis sa source qui est le lendemain Éternel."
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Le temps est pour nous un problème inquiétant, exigeant, le plus vital peut-être de la métaphysique ; l'éternité, un jeu ou un espoir lassé.
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On sait que l’identité personnelle réside dans la mémoire et que perdre cette faculté entraîne la stupeur. On peut penser la même chose de l’univers. Sans une éternité, sans un miroir sensible et secret gardant ce qui s’est passé dans les âmes, l’histoire universelle n’est que temps perdu – et avec elle notre histoire personnelle, ce qui nous réduit de façon désagréable à l’état de fantômes.
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Son el irresponsable juego de un tímido que no se animó a escribir cuentos y que se distrajo en falsear y tergiversar (sin justificación estética alguna vez) ajenas historias.
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Au cours du languide printemps de 1702, l'illustre seigneur de la Tour de Ako eut à recevoir et à traiter avec magnificence un envoyé impérial. Vingt-trois mille ans de courtoisie ( dont certains mythologiques) avaient compliqué d'angoissante façon le cérémonial de bienvenue.
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Les deux qui rêvèrent

L'historien arabe El Ixaqui relate cet évènement : «Les hommes dignes de foi racontent (mais seul Allah est omniscient et puissant et miséricordieux et ne dort pas) que vécut au Caire un homme possesseur de grandes richesses, mais si magnanime et si généreux qu'il les perdit toutes à l'exception de la maison de son père, si bien qu'il dut travailler pour gagner sa vie. Il travailla à tel point qu'un beau jour le sommeil s'empara de lui sous un figuier de son jardin. Il vit en songe un homme tout mouillé qui sortit de sa bouche une pièce d'or et lui dit : «Ta fortune est en Perse à Ispahan. Va la chercher.» Au matin, il se réveilla, entreprit le long voyage, et affronta les périls des déserts, des navires, des pirates, des idolâtres, des fleuves, des bêtes féroces et des hommes. À la fin, il arriva à Ispahan.

La nuit le surprit dans l'enceinte de la ville et il s'étendit pour dormir dans la cour d'une mosquée. Contre la mosquée, il y avait une maison et, par déxcret du Dieu tout-puissant, une bande de voleurs traversa la mosquée et entra dans la maison. Les gens qui dormaient se réveillèrent à cause du vacarme que firent les voleurs, et appelèrent au secours. Les voisins crièrent aussi, l'officier du guet accourut avec ses hommes et les bandits s'enfuirent par la terrasse. L'officier fit fouiller la mosquée. On trouva l'homme du Caire que l'on rossa si fort à coups de bambou qu'il faillit en mourit. Deux jours après, il reprit connaissance en prison. L'officier le fit amener et lui dit :
«Qui es-tu ? et quelle est ta patrie ?». L'autre déclara: «Je suis de l'illustre cité du Caire et mon nom est Mohammed el Magrebi.».
L'officier lui demanda:
«Qu'est-ce qui t'a attiré en Perse ?».
L'autre choisit de dire la vérité :
«Un homme m'a ordonné en rêve de venir à Ispahan, parce que là était ma fortune. Me voici à Ispahan et la fortune qu'il m'a promise doit être ces coups de bâton que vous m'avez fait donner si généreusement».

En entendant ces mots, l'officier rit à se découvrir les dents de sagesse et finit par dire :
«Homme insensé et crédule, j'ai rêvé trois fois d'une maison au Caire, au fond de laquelle il y a un jardin, dans le jardin un cadran solaire, derrière le cadran solaire un figuier, après le figuier une source, et sous la source un trésor. Je n'ai pas accordé le moindre crédit à ce mensonge. Mais toi, né de l'accouplement d'une mule avec un démon, tu as erré de ville en ville sur la seule foi de ton rêve. Que je ne te revoie pas à Ispahan ! Prends ces monnaies et va-t'en !»

L'homme les prit et retourna dans sa patrie. Sous la source de son jardin (qui était celle du rêve de l'officier), il déterra le trésor. Ainsi, Dieu le bénit, le récompensa et l'exalta. Dieu est le Généreux, le Caché.

(Du livre des Mille et une Nuits, nuit 351)
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Enfin, il semble que, pour les biographies qui constituent l'Histoire universelle de l'infamie proprement dite, la part de l'invention personnelle de Borges soit, dans certains cas au moins, fort étendue. Pour Hakim de Merw, personnage qui m'intéressait pour d'autres raisons, j'ai fait les recherches nécessaires. Il peut être instructif d'en indiquer ici les résultats. On constate alors que les chroniqueurs arabes ou persans donnent des évènements une version qui, dans le détail, diffère du tout au tout de celle de Borges. Celui-ci ne parait guère n'avoir conservé que le cadre de l'histoire. En particulier, aucun texte, à ma connaissance, ne signale que Hakim est lépreux. Je me demande si Borges, par contamination hardie, n'a pas délibérément conjugué l'aventure de Hakim avec le conte de Marcel Schwob intitulé le Roi au masque d'or, où un monarque porte en effet un masque, parce que son visage est rongé par la lèpre.
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