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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le rythme de ce texte fait qu'on le lit dans un état quasi hypnotique. Il y a du chamane chez cet auteur qui rappelle à lui tous les esprits des morts (sa mère, Babania sa grand-mère dont il sera séparé, son grand-père qui songe devant le feu aux neiges de Finlande où il s'est battu....), qui évoque des épisodes cruels de sa vie, des souvenirs plus ou moins lointains entre rêve et réalité, des animaux (Ami le chien, les chats, un renard, un faucon...) Surgissent par jets, par saccades des scènes qui l'ont marqué, qu'il éructe, vomit et d'autres qu'il murmure, empreintes d'une grande douceur et de tendresse. Il souffle le chaud et le froid. Brûlure à chaque fois, brûlure du chaud, brûlure du froid.

Je l'imagine se balançant tout en scandant son texte dans une sorte de transe. Captée par ce chant heurté, j'ai poursuivi cette lecture violente, envahie d'une infinie tristesse et d'une grande poésie, dans un mélange d'angoisse et de fascination. On en ressort étourdi, sonné, vidé.
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Les premières phrases en rebuteront certainement plus d'un (« Je me masturbai quand mon père a appelé. J'avais pas la force e me lever pour baisser le son du porno. Il y avait même un chien joyeux comme un jeune ours et une femme qui avidement gobait son sperme »). Pourtant, derrière cette entrée trash se cache un long monologue où les morts se mettent à table et bousculent les paysages : de la steppe aux faubourgs parisiens, le narrateur convoque les fantômes de son univers familial, leurs pourritures, leurs blessures à vif.

Les tableaux s'enchaînent sur un rythme saccadé, syntaxe violée, vocabulaire craché, créant, à grand renfort d'ombres, un univers étrange où réel et cauchemars se culbutent joyeusement. Au lecteur de se le laisser guider, non par le fil du récit (il n'y en a pas), mais bel et bien par la langue qui l'entraîne, syncopée, haletante au plus loin de la folie et de l'enfance du narrateur. Une lecture difficile, donc, pour le plus grand nombre, mais qui propose une expérience stylistique intéressante qui ne pourra que saisir viscéralement ceux qui parviendront à s'y abandonner.
Lien : http://www.delitteris.com/in..
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J'en suis encore sans mots....J'ai eu l'impression de voir des tableaux de Bosch tout au long de la lecture....Des mots crachés, violents et la réalité à cru...
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C'est un roman long à lire malgré si peu de pages. Il faut dire que l'auteur a réinventé la ponctuation (vraiment.) Si au début on y entre comme un train dans un tunnel, à force, ça fatigue, on perd le fil, faut s'habituer à ce rythme haché. Essoufflé.
C'est vulgaire et tumultueux. On est perdu dans les pensées de l'auteur (ou du narrateur ? Est-ce biographique ? Disons autofiction ?) et ses idées ne sont pas très nettes. Est-il totalement défoncé ? Est-ce l'effet voulu, cette insaisissable impression ?

En tout cas, voilà, je tente de décrire un OVNI total. C'est assez gore, il ne recul pas pour nous montrer du sang, ou des choses baissements humaines. le narrateur nous trâce sa vie de manière très crue, si bien qu'on s'y perd en chronologie : il joue avec les associations d'idées, bien que le récit semble garder une cohérence temporelle. Parfois, on se demande s'il ne raconte pas des faits qui se sont produits avant lui, l'Histoire de son père ? Une histoire familiale ? On ne sait que trop, on saisi des premiers amours, la guerre, l'hôpital, sa grand mère… Une certaine peur de mourir, ou serait-ce l'inverse ? La peur de ne pas rejoindre assez vite ceux partis trop tôt ?
Dans toute cette vie qui semble pauvre et sale, on a du mal à comprendre comment il a réussi à sortir de son gourbi pour aller à Paris. On ne suit pas vraiment ce qu'il se passe, on suit le parcours brumeux, sans ce questionner, pas le temps, le rythme haché du roman nous presse.
Lorsqu'on le termine, on n'est pas sûr de l'avoir compris, c'est moins que sortir d'un rêve, plutôt ressortir d'un instant sous acide. Et ce narrateur, personnage principal dont on vient d'accompagner la vie, reste une ombre noire. Comme toutes les ombres qui l'entourent, ses morts, ses fantômes, ses souvenirs, et avec lesquels on a voyagé et à qui il semble rendre un certain hommage, seulement en écrivant ce livre, et racontant leurs histoires communes.
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