Citations sur L'Hôpital (22)
J’ai le naturel un peu fouineur, j’aime assez écouter les gens, leurs lubies, leurs aventures, le pourquoi de leur comment…
On signe toujours des pétitions, et ça ne coûte pas grand-chose, pour ceci, cela, libérer untel, relâcher trucmuche… toujours tout ça à sens unique remarquez bien, toujours pour porter de l’eau à son joli moulin.
Je préfère tout de même l’existence d’artiste aujourd’hui que je me suis recyclé dans les belles lettres. On se figure mal la vie voyoute du dehors. Le cinoche et les romans ça vous améliore, restaure considérable le tableau. Ça vous stylise le fait divers… que c’est tout tendu, que ça saigne noble… que c’est de la révolte, mais oui mesdames, contre l’ordre établi bourgeois…
L’étude de Bergson sur le rire, je devrais la lire, elle est on ne peut plus pertinente… en voici l’illustration. On s’amuse toujours plus ou moins des malheurs, des tares d’autrui. Le vrai civilisé, le sage ne rit pas…
Les minables pour tenir la barre ils mythomanent dur, ils se montent des bateaux, ils s’enjolivent les souvenirs, leurs tringlettes, leurs prouesses guerrières. Le mieux c’est de faire semblant d’y croire, c’est de la poésie après tout, une façon de s’évader un peu des mornes crachoteries. Je me suis cloqué au diapason.
Les fêtes quand on est bouclé par la maladie ou par les ordres de Justice, ça vous remue le couteau dans la couenne.
En prison, on finit par se foutre dans la tronche qu’on est seul… à l’hôpital, en plus, on s’accoutume à l’idée de la mort. On est seul et on va crever, tout le reste c’est pour attendre, supporter… on se berce, on jouit un peu, on oublie. Je vioquis, je m’épure vers l’essentiel…
On s’y évade de la règle de trois, des participes vraiment passés. On se conjugue plutôt dans le futur… mentir, voler, arnaquer, maquereauter…
Je déteste la mode, le goût du jour, flirter avec les pétillants d’esprit tout parisien. Je manque sans doute de dispositions pour leur donner la réplique. L’équipe à Tatave c’était pas la crème… l’intelligentsia de l’hosto.
La raison des médiocres est toujours triomphante.