Alfie. Depuis le temps que j'en entendais parler de cette IA et de ce livre drôle et intelligent. Alors moi aussi j'ai voulu tester
Alfie.
L'IA : c'est elle, enfin lui, qui donne au roman (court) sa saveur, puis que c'est
Alfie qui raconte. C'est Alexia XXL, croisement entre la bonne, l'ami, votre mémoire et vos données collectées. J'ai aimé son ton : brut, de décoffrage, informatique, neutre. Très haché. ce qui donne lieu à un langage presque informatique, fait tourner très vite les pages, et crée un contraste assez saisissant entre des humains compliqués et une IA basique. les vannes sont attendues, mais elles fonctionnent toujours très bien et c'est connement drôle, pointant l'absurde de la situation.
J'ai apprécié que le roman aille plus loin que simple constat d'une société hyper connectée blablabla et ses dérives blablabla. Non,
Alfie raconte une histoire captivante, renouant avec les bons polars classiques tout en vous entubant royalement. Chapitres courts, révélations, fausses pistes, soupçons, cadavres ? ou pas cadavres ? Bref, bon thriller très prenant.
Malgré tout, quelques petites réserves : sur les personnes très stéréotypés, tant dans leurs actions et caractères que dans leur langage. de ce fait, la réflexion fort passionnante au demeurant sur le langage, son sens, sa portée, ses limites… largement inspirée de Barthes perd un peu de sa force tant les langages de chacun sont exagérément caricaturaux.
D'autre part, je regrette un peu le format très court du roman : d'un côté tant mieux, parce qu'à la longue, les blagounettes ont un air de déjà vu. Mais d'un autre côté, j'ai trouvé la fin très abrupte, me laissant sur ma faim. Alors que je trouvais le roman fort original dans son propos et sa structure, voilà qu'on en revient à des choses très terre à terre, très… humaines, finalement. J'en étais presque attristée, tiens… !
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