Récits d'un jeune médecin

La serviette brodée d'un coq

Pour qui ignore ce qu'est un voyage à travers les chemins de campagne les plus reculés, il est inutile d'en entendre le récit: de toute façon, il ne comprendrait pas .Quant à celui qui sait de quoi il s'agit ,je ne tiens pas à le lui rappeler.( page 8)

A ceux qui n'ont jamais voyagé en voiture à cheval par les chemins de traverse perdus dans la campagne, je n'ai rien à raconter sur le sujet: de toute manière ils ne comprendraient pas. Quant à ceux qui ont vécu l'aventure, je préfère ne pas leur en rappeler le souvenir.

La serviette brodée d'un coq

Maudites soient les guerres, aujourd'hui et dans les siècles des siècles!

Les Aventures singulières d'un docteur

Bon réfléchissons... Le nombre de consultations, disent-ils, est en ce moment insignifiant. Dans les villages, on broie le lin, et en cette saison les chemins sont impraticables... "C'est bien pourquoi tu ne verras arriver que des hernies, tonna une voix sévère au fond de ma cervelle, quand les chemins sont impraticables, personne ne ferait la route pour se faire soigner un rhume , tandis qu'une hernie, on la traînera bien jusqu'ici, sois tranquille, cher collègue médecin."

Il était un peu plus d'une heure du matin lorsque je reviens chez moi.Dans mon cabinet ,le Doderlein, ouvert à la page 《 Les dangers de la version》,était tranquillement posé sur la table,dans la tâche de lumière de la lampe.Pendant près d'une heure encore, je restai à le feuilleter,avalant mon thé refroidi .Une chose intéressante se produisit alors: tous les passages restés obscurs devinrent tout à fait clairs comme en pleine lumière ,et ,là, près de la lampe,dans mon trou perdu,je compris cette nuit-là ,la valeur de la véritable connaissance.
《 On peut acquérir une grande expérience à la campagne,, pensais-je en m'endormant; seulement ,il faut lire ,lire.....lire davantage....》

Être un intellectuel ne signifie pas du tout forcément être un idiot...

Quelque part dans les tréfonds de mon âme, qui ne s'était pas encore émoussée face à la souffrance humaine, je trouvai des paroles chaleureuses.

" qu'a - t - il donc à s'entêter sur son idée ? pensai-je avec déjà quelque impatience. Je lui parle de syphilis, et lui, il me parle de sa gorge "

Le voilà, le document. Lumière dans ma tête.

la fatigue fredonnait :
" Va-t-en dormir, Esculape au sort funeste. Dors tout ton saoul, demain tu y verras plus clair. Calme-toi, jeune neurasthénique. Regarde l'obscurité derrière la vitre est tranquille, les champs sommeillent, transis de froid, aucune hernie nulle part ! Demain tu y verras plus clair. Tu vas t'en sortir... Dors... Laisse tomber cet atlas... De toute façon, à cette heure, tu n'y comprendras goutte. Collet herniaire..."