Elle avait des yeux marron foncé, intelligents, purs et transparents comme ceux d'une petite fille, mais ces yeux-là en savaient déjà long sur la vie, sur ses chagrins et son mystère... Qu'ils peuvent être beaux les visages et les yeux des gens malheureux, on peut y lire jusqu'au fond de leur âme ! (Livre V - XIII - page 407).
Ah ! ces chutes de neige, la Russie, la nuit, la tempête et le chemin de fer ! Quel bonheur, ce train tout blanc, tout saupoudré de neige, cette bonne chaleur dans le wagon, ce bien-être, le tacotement des martelets dans la bouillante chaufferie, et dehors le gel et la tourmente impénétrable, puis des sons de cloche, des feux, des voix dans une gare que l'on distingue à peine à cause des tourbillons de fumée neigeuse soulevés du sol et des toits ; de nouveau, le cri déchirant de la locomotive prête à s'enfoncer dans les ténèbres, dans les tempêtes lointaines, dans l'inconnu, la première secousse du wagon qui redémarre, et sur les vitres gelées, scintillantes de diamants, défile la lumière du quai qui s'éloigne (Livre II - XVII - page 174).
Je découvris cet hiver-là "l'éternel fossé qui sépare le rêve de la réalité", je découvris l'éternel leurre de l'amour absolu, et ce fut une révélation violente, comme le choc d'une terrible injustice.