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Citations sur La Vie d'Arseniev (71)

“Tout allait pour le mieux : j’étais reçu et j’avais trois longues semaines de liberté devant moi ! Cela aurait dû m’épouvanter : moi qui n’avais connu depuis ma naissance que la liberté la plus totale, je devenais soudain une sorte d’esclave que l’on relâchait pour trois semaines seulement de permission.”
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Savez-vous ce que disent les paysans ? «La mort, c'est comme le soleil, on ne la regarde pas en face...» Oui, il ne faut pas la regarder en face, sinon on ne peut plus vivre...
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Je suis né il y a un demi-siècle en Russie centrale, dans le domaine paternel.
Nous n’avons pas la notion de notre commencement ni de notre fin. Et je regrette que l'on m'ait dit à quelle date précise je vins au monde. Si je ne l'avais pas su, je n'aurais maintenant aucune idée de mon âge – d’autant plus que je n'éprouve point encore le poids des ans - et je ne souffrirais pas de penser que dans dix ou vingt ans il me faudra mourir. Si j’étais né sur une île déserte et si j’y avais passé ma vie, je n’aurais même pas soupçonné l’existence de la mort. « Quelle chance ! » suis-je tenté d’ajouter. Mais, qui sait ? Peut-être, au contraire, une grande malchance. Et d’ailleurs, est-il si sûr que je ne me serais douté de rien ? N’avons-nous pas dès la naissance le pressentiment de la mort ? Sans cette conscience de ma condition mortelle, aurais-je pu aimer la vie comme je l’ai aimée et l’aime encore ?

(Incipit)
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Sans aucun doute, ce fut précisément ce soir là que je pris conscience d'être russe et de vivre en Russie et non pas seulement à Kamenka, dans tel district ou dans tel canton, et je sentis soudain cette Russie, je sentis son passé et son présent, ses particularités sauvages, effrayantes et pourtant captivantes, je sentis le lien de sang qui m'unissait à elle....

page 84
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Tout allait pour le mieux : j’étais reçu et j’avais trois longues semaines de liberté devant moi ! En fait, cette perspective aurait dû m’épouvanter : moi, qui n’avais connu depuis ma naissance que la liberté la plus totale, je devenais soudain une sorte d’esclave que l’on relâchait pour trois semaines seulement de permission. Mais je ne voyais qu’une seule chose : trois longues semaine, Dieu soit loué ! – Comme si ces trois semaines ne devaient jamais prendre fin.

(Livre I - Chapitre XIX)
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Toute destinée humaine se construit au hasard, en fonction des autres destinées qui l’entourent. Ainsi se décida le sort de ma jeunesse, et par suite mon existence toute entière. Comme le dit un vieux poème :
Je retrouverai le toit natal,
Le calme et la solitude de la steppe
Les douces habitudes, les chers compagnons,
Et la ferveur d’une âme extasiée…

(Livre II – Chapitre XVI)
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Une dame, placée au milieu de la table, discourait sans arrêt et fort bien ; elle me tendit comme une patte de phoque une main dodue dont les bourrelets luisants portaient encore les marques dentelées laissées par les coutures du gant.

(Livre V – Chapitre XV)
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Quiconque en effet osait « marcher contre le tsar » soulevait dans l’opinion publique russe de l’époque des sentiments qu’on a peine à imaginer aujourd’hui ; le tsar représentait encore, malgré la chasse incessante qu’on avait livrée à Alexandre II, malgré l’attentat dont il fut victime, l’image de « Dieu sur terre », suscitant dans les cœurs et les esprits une vénération mystique. C’est aussi avec une terreur toute mystique que l’on prononçait le mot « socialiste » ; il renfermait l’opprobre et l’épouvante car il était associé à toutes sortes de crimes. Quand la nouvelle se répandit que les « socialistes » avaient fait leur apparition jusque dans notre province – les frères Rogatchev, les demoiselles Soubbotine –, nous en fumes consternés comme si la peste, ou quelque autre fléau biblique, s’était abattue sur nous.

(Livre II – Chapitre XII)
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Je pressentais enfin, sous-jacent à la vie, quelque chose qui semblait contenir l'essence de cette vie, sa signification et sa finalité, quelque chose d'important que l'on ne pouvait ni saisir ni exprimer, objet d'une attente perpétuelle : l'attente du bonheur, certes, et de sa plénitude particulière, mais plus profondément encore l'attente de ce qui pourrait nous révéler soudain (quand l'heure serait venue) cette essence, cette signification. "Comme disent les oracles, vous visez trop haut…"
Et en effet, j'étais secrètement tendu vers ces vastes interrogations. Pourquoi ? Peut-être afin d'y trouver un sens à la vie ?
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Soudain la cuisine s’ouvrit, lumineuse, chaude, bondée, dégageant une forte odeur de viande grasse salée et de moujiks attablés.

(Livre III – Chapitre XI)
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