Les Allées sombres

Ce recueil comporte plus de trente nouvelles alors je leur ai laissé leur chance, à chacune d'entre elles. elles ont presque toutes exactement la même thématique : celle du premier amour, de la première fois, de l'amour de vacances et de la nostalgie, la mélancolie qui en découle. C'est donc plat, ennuyeux, rébarbatif le tout agrémenté de très longues et très précises descriptions, chaque chose mentionnée ayant une couleur bien précise à chaque fois. Et c'est LONG. Pour couronner le tout, on trouve des jeunes femmes violées qui tombent amoureuses de leur agresseur, des enfants abandonnés tragiquement, le tout flairant bon les fantasmes de l'auteur. Cet écrivain est le premier Russe à avoir reçu le prix Nobel mais je ne pense pas lire ses romans car ses nouvelles me laissent sur une très mauvaise impression.

C'est d'une telle constance et tellement affligeant, qu'on fini par se demander si, comme un Nabokov raté, il tente là une critique. Mais le doute persiste fichtrement : là ne sont que fantasmes, éculés, certes, pour notre époque, mais qui ne décollent pas du sol.

C'est en effet un thème qu'on voit dans ses nouvelles, on ne peut pas lui enlever ça, ces pauvres lingères ou femmes de chambre, peu éduquées qui sont violées et tombent miraculeusement amoureuse de leur riche violeur qui les abandonne de surcroit. Bon, je caricature à peine le déroulement d'une nouvelle sur quatre. Cet amoncellement de ces mêmes thèmes d'amour maudits, ratés, ou carrément malsains, de cette nostalgie de vieillard qui a un souvenir brumeux de sa vie d'avant, comme j'en soupçonne l'auteur, me donne l'impression de regarder une très vieille carte postale onirique dont l'aquarelle s'est estompée. Ces thèmes semblent conférer à l'obsession. Une série de textes mineurs qui ne donnent vraiment pas envie de découvrir celui qui fût un grand écrivain.
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