Qu'il est difficile de se faire une petite place sur la toile, de gagner en notoriété à travers les réseaux et de recevoir quelques subsides sur cette toile! Alors, pour se démarquer , certaines repoussent les limites. Et c'est comme cela que s'est développé le réseau des cam girls, ces filles qui font commerce à distance de leur corps et auquel des fans ont un accès visuel et virtuel exclusifs pour quelques euros par mois. En "live", ils leur formulent des demandes plus personnalisées et payent pour cela, beaucoup plus, ce qui poussent certaines cam girls, où des limites qu'elles ne pensaient franchir. C'est cette escalade en terre paloise que nous laisse entrevoir
Jeremy Bouquin dans
Carlos, son roman paru aux editions Cairn dans la collection du noir au sud.
Carlos connaît Pau et ses environs comme sa poche. Il vaut mieux pour sa profession car il est taxi depuis de nombreuses années. Il a ses clients réguliers en capitale du Béarn, comme Clem, jeune fille pétillante et apprêtée, qui est ce qu'on appelle une cam girl. Tous les vendredis, pour ses abonnés, elle propose un live à suivre avec le hashtag pause sexy friday où
Carlos l'emmène dans les endroits chauds de Pau. La nuit avançant, les situations sont de plus en plus glauques et cette nuit-là Clem ne va pas contrôler ce qui va lui arriver, entraînant
Carlos dans une suite d'évènements que l'on pourrait qualifier d'emmerdant.
Avec "
Tableau noir du malheur", nous avions laissé il y a quelques mois
Jeremy Bouquin en banlieue avec le malaise des profs en toile de fond. de toile il est toujours question mais ici numérique dans ce trépidant polar où le rythme et l'intrigue cohabitent à travers les pages en même temps que les descriptions locales satisfaisant au cahier des charges de la collection. L'auteur a construit deux personnages assez forts pour ce polar bien différent maos attaché à l'autre pour des raisons bien différentes. La construction des livres est souvent tout assez classique mais cela n'empêche en aucune manière le lecteur d'accrocher facilement et de s'étonner à ne pas lâcher le livre. Que pourrait-on reprocher à "
Carlos" sans déflorer le dénouement? Pas grand chose finalement à part peut-etre le background familial comme celui de Clem, assez peu explorés. Après
Moktar paru dans la même collection en 2020,
Carlos vous emmènera découvrir Pau mais pas forcément sous ses plus beaux atours. A noter que l'actu de l'auteur est riche puisqu'il sortira dans quelques jours Macadam Graffiti aux éditions du Loir.
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