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Nina Bouraoui relate les derniers jours de son père. Elle décrit par le menu ses journées passées à son chevet à Jeanne Garnier, entrecoupées de brefs moments auprès de A. , son amour, qui lui permettent de tenir.
Un récit intime, où la poésie et la beauté de la langue ont leur part, qui s'impose comme une nécessité pour l'auteur, et c'est en cela que Nina Bouraoui nous touche.
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Un témoignage émouvant d'une élégance rare.

Nina Bouraoui nous raconte les 10 derniers jours de son père, entré aux soins palliatifs de la maison médicale Jeanne Garnier, dans l'étage nommé le Sacré Coeur, celui des mourants.
C'est l'occasion d'évoquer la vie de cet homme toujours digne et élégant, de convoquer les souvenirs, d'Alger à Paris, de celui qui n'hésitait pas à réarranger les présentoirs de livres dans les magasins pour mettre en valeur celui de sa fille.
Nous suivons le quotidien "hors la vie normale" de la famille qui l'entoure dans cette chambre pleine d'amour et de tendresse.

C'est un très beau livre, aux mots justes, ciselés, toujours empreints d'une grande pudeur, d'une grande délicatesse, à l'image de Nina Bouraoui qui m'a beaucoup touchée et émue lors de son passage dans La Grande Librairie. J'ai eu la chance d'assister à l'enregistrement de l'émission à Marseille, au Mucem et je suis repartie, sûre que je lirais ce livre.
C'est un livre touchant, parfois bouleversant même, forcément, mais ce n'est pas un livre morbide.
A l'image du Livre de ma mère d'Albert Cohen, c'est un livre d'amour et de gratitude pour le parent disparu.
Ceux qui ont déjà vécu cette perte inconsolable seront touchés en plein coeur.
"La maladie, la mort bâtissent une communauté, celle des Inconsolables qui se reconnaissent, s'entraident, avancent main dans la main dans une obscurité étrangère à celui que le sort n'a pas frappé."

Merci Nina Bouraoui de nous avoir confié cette part si intime de votre vie, qui donne envie de vous étreindre.
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Il y a les souvenirs qui reviennent, les souvenirs de l'enfance, de celle de son père, les moments racontés et ceux dont on ne se souvient plus vraiment alors on brode, on invente les parties oubliées.
Il y a les moments de bonheur qui reviennent, et aussi ces instants plus tristes.
Il y a les derniers mots que l'on glisse au creux de l'oreille, les derniers mots avant de partir, les derniers mots avant qu'il ne soit trop tard. Les confessions que l'on ne veut pas oublier de chuchoter pour ne pas avoir de regrets.
Ces très belles pages, sont les derniers jours d'un homme, d'un père raconté par sa fille. Ces derniers jours avant de dire adieu. Ces derniers jours accompagnés de toute sa palette d'émotion, de la tristesse à la colère, du rire aux larmes, de l'espoir au déni.
Au fil des pages, le passé et le présent s'entremêlent. Les souvenirs d'enfance se juxtaposent au dernier instant dans cette chambre, le dernier lieu. Une chambre dans un quartier parisien, au milieu des arbres et des fleurs. La vie qui continue à l'extérieur. La vie entre deux dimensions temporelles. Une partie qui est suspendue dans cette chambre, pour les derniers jours. Une partie qui continue à vivre lorsqu'on franchit la porte. La vie en sursis s'oppose à la vie en mouvement.
Le portrait d'un homme. Un père, à la carrure imposante, au regard fier, à la volonté tenace. Un père face à la maladie. Un homme plus faible. Les membres frêles, la fragilité se ressent dans ce corps diminué. Un corps que l'on veut à la fois envelopper pour protéger et en même temps que l'on ose toucher de peur de faire mal.
Un roman aux mots doux et sensibles.
De la tendresse tout le long des pages.
Les mots pour faire son deuil, pour chasser sa tristesse, pour apaiser sa peine.
Une force de l'écriture et de très beaux mots pour conter le lien qui unit un père et sa fille.
Une magnifique déclaration d'amour d'une fille à son père.

Lien : https://www.quandleslivresno..
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Grand Seigneur de Nina Bouraoui



Premier livre que je lis de Nina Bouraoui, auteur très médiatique, invitée des plateaux à chaque parution d'un de ses nouveaux ouvrages. le livre, plutôt un récit qu'un roman ou un essai, relate avec émotion sa relation intime avec son papa en fin de vie, admis dans une maison de soins palliatifs à Paris.
Premier livre pour moi et première déception. J'ai trouvé le livre mal construit, très décousu et maladroit dans sa rédaction et son propos, avec un style d'écriture certes de qualité, mais où la patte de l'écrivain professionnel est trop voyante. Si je comprends parfaitement qu'elle ait eu besoin de coucher sur papier sa relation, ses impressions, sa terreur de voir partir son père, de donner un grand coup d'oeil dans le rétroviseur de sa vie, mon sentiment est que son récit, mal cadencé, mal rythmé, part dans plusieurs directions successives. Si la place du père est centrale, une partie non négligeable du propos est lié à son homosexualité, comme si elle-même ne l'avait pas complètement intégrée, avec « le presque besoin » de faire accepter sa « singularité » par son père, si cela n'était pas déjà fait. J'ai été très surpris par sa démarche. Beaucoup de détails concernant le reste de sa famille (sa maman, peu présente au fond) et d'autres personnes intimes déconstruisent une part de son histoire au fond peu captivante pour le lecteur. Ce qui aurait dû nous émouvoir, les derniers jours de son père, dont finalement on apprend peu de choses sur la biographie, la place des soins palliatifs et sa façon de les vivre, de les ressentir et d'en témoigner est très peu abordé. L'émotion n'est pas au rendez-vous, pour moi lecteur, et j'ai refermé le livre avec le sentiment d'avoir lu par erreur une histoire familiale privée qui ne me concernait pas. Je suis resté étranger à un livre trop personnel et trop égocentré, et je le regrette, à un propos, qui n'a rien d'universel ce qu'il aurait dû être et donc, dans lequel on ne peut ni s'identifier ni même se retrouver. Dommage.

PS : Cela ne m'empêchera pas de faire, un jour, une autre tentative avec cet auteur.
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Pourquoi ai-je eu envie de lire ce texte ? Ayant manqué d'une figure paternelle petite, je suis avide de vivre cette relation si particulière par procuration. Epaulant, ces derniers temps, ma vieille maman qui perd de sa force et s'étiole, semaine après semaine, j'ai eu envie de découvrir comment d'autres percevaient ce changement de statut, ce passage de l'enfant à l'adulte aidant.

Parce que, quoi qu'on en pense, on reste un enfant tant que nos parents sont encore là ; leur fin constitue un nouveau passage à l'âge adulte. C'est aussi ce que nous explique Nina Bouraoui dans ce roman : elle nous parle de son père, certes, mais elle nous parle surtout d'elle (et donc de nous), de cette peur qu'elle a de perdre une partie de son « toit », d'avoir à se reconstruire une maison sans LE patriarche qui a fait d'elle ce qu'elle est.

J'ai aimé les remontées, très désordonnées, dans les souvenirs d'enfance, qui donnaient une image éclatée de cet homme présenté davantage comme une idole que comme un papa-gâteau. J'ai moins aimé les retours sur certaines relations de la jeunesse de l'autrice, relations avec lesquelles elle a apprivoisé son homosexualité. Je conçois cette souffrance passée, ce besoin de rendre des comptes (on en vient encore à se dire que la disparition des parents fragilise, remet en question beaucoup de notre construction et de nos choix passés, oblige à un recul sur ce qu'on a vécu), mais je trouve que ce livre, bel hommage au père et, à la fois, au corps médical qui accompagne, n'était pas le lieu.

Mais c'est mon humble avis et je m'en veux de juger cela : on sent que Nina Bouraoui a traversé une étape difficile de sa vie, que ce roman l'a aidée, qu'il lui a permis de dire ce qu'elle n'a pas forcément su dire au père. Forcément, la complexité des sentiments ressort et ne peut pas toujours être cadrée dans un tel moment. Comment le vivrais-je, moi ? M'en sortirais-je aussi bien?
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Nina Bouraoui nous livre un récit très intime, celui de son vécu et de ses sentiments face aux événements ayant mené au décès de son père.
Très personnel, ce livre est une façon pour l'autrice de décrypter et de comprendre les derniers mois avec son père, de l'évolution de sa maladie, à sa prise en charge dans un centre de soins palliatifs, jusqu'à son décès. L'écriture est cathartique ; elle lui permet de réaliser et de s'y confronter. L'espoir, l'amour, les doutes, l'appréhension, l'incompréhension, le déni, les souvenirs et la nostalgie s'y mêlent.
Cette confidence nécessaire à l'autrice est émouvante mais trop personnelle à mon goût. J'ai été gênée par cette lecture, trop intime ; je l'ai lue avec difficulté, ne souhaitant pas me confronter à ces émotions que chaque personne ayant perdu un être proche a un jour ressenti.
Malgré la qualité indéniable de la plume, de par son thème, cette lecture sera vécue différemment par chaque lecteur : ceux qui comme moi trouvent cette lecture difficile et ceux pour qui cette confession est un écho apaisant à leur vécu.

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La fin de vie d'un proche, la fin de vie de son propre père, sommes nous prêt à ce bouleversement ?

L'autrice Nina Bouraoui nous livre un récit très personnel sur ces souvenirs auprès de son père, un regard aimant, bienveillant, auprès de ce père qu'elle doit aujourd'hui laissé partir, comment supporter de le voir different, si fragile, dans ce lit..dans cette chambre d'EHPAD...

Lui qui a toujours pris soin d'elle, lui si fort et charismatique...aujourd'hui c'est elle qui doit prendre soin de lui, et de sa mère qui restera à son chevet jour après jour, jusqu'à son dernier souffle.

La maladie, la fin de vie, l'amour et la mémoire d'un être proche..des thèmes difficiles qui ont fait écho en moi.

Je découvre cette autrice, à la plume directe, sans détours, qui m'a embarqué dans son récit de vie poignant!

Vous l'avez lu?
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 " le plus dur n'est pas la mort, c'est l'attente de cette mort. "

Nina Bouraoui écrit un texte bouleversant sur l'attente de la mort et le deuil. Sur l'amour d'un être qui est en train de devenir un étranger à lui-même. Sur le souvenir de ce Grand Seigneur qu'est son père. 

J'ai vraiment adoré Grand Seigneur, mais j'ai détesté le lire. Je m'explique, j'ai aimé parce que l'écriture de Nina Bouraoui est toujours aussi délicate et immersive, les mots choisis sont précis et la réalité de ses phrases résonne avec subtilité. le travail de mise en mots de ses souvenirs est vraiment incroyable. J'ai été chamboulée par les passages de ses incertitudes sur les souvenirs autant de son grand-père que de son père, des « histoires » et des actes qui colportés d'années en années par la parole deviennent des souvenirs qui peuvent faire preuve autant d'imagination que de vérité au bon vouloir de celui qui est près à les recevoir. 

Toutes ses réflexions sur le renoncement, la colère, la détresse et l'acceptation de la mort sont d'une grande intelligence ! Je garde en tête tout un passage sur sa conception de la vie qui résonne si fort et nous incite malgré nous à faire une liste de tous ces petits rien qui font que la vie est si belle dans son ensemble si on s'y attarde.  Un souffle qui nous rappelle de vivre ! (Pages 86/87)

Mais j'ai détesté car j'ai très mal vécu sa lecture. Je n'ai pas accompagné quelqu'un en fin de vie, mais j'ai le souvenir très précis, enfant, de ma mère et de ma grand-mère accompagnant mon grand-père mourir d'un cancer alors qu'il n'a même pas cinquante-cinq ans. Je ne pensais pas avoir fait de projection avec le récit de Nina Bouraoui, d'ailleurs je n'y ai pas pensé pendant la lecture, j'y pense en écrivant ce retour…ça a dû me replonger, inconsciemment, dans cette tranche de ma vie fragile… Que nous ayons été intimement ou pas confrontées à l'attente de la mort, si comme moi, nous avons du mal à créer une mise à distance avec un texte, ça peut être très mal vécu et plonger la lectrice dans un état de troubles désagréables quand la démarche de la lecture ne vient pas de soi. 

Je pense sincèrement qu'il y a des lectures qui peuvent faire du mal si elles ne sont pas lues au bon moment, par désir et nécessité, ce texte m'a fait du mal. Les non-fictions d'autrice sur la perte d'un très proche et le processus de deuil comme  L'Année de la pensée magique  de Joan Didion, je ne pourrais les lire que lorsque je serai confrontée à la mort d'un très proche et en plein deuil car les lire, j'ai essayé plusieurs fois, me plonge dans l'angoisse de la perte, de la mort.

** Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices Elle - lauréat février, catégorie " Non Fiction "
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Un roman écrit par Nina Bouraoui 250 pages des éditions JCLattes.
Je découvre la plume de cette auteure pour la première fois avec son dernier né.elle compte à son répertoire une dizaine d'ouvrages.
Écrivaine française de père algérien , et très attachée à son père.
Elle relate ses derniers jours suite à un long et invalidant cancer.
Haut cadre de l'état,originaire de jijel,une ville côtière de l'est algérien ,le père de l'autrice était un diplomate et bien avant directeur général des banques algériennes.
Après les événements des années quatre-vingt dix,le coup d'état, et la guerre civile,il a été démis de ses fonctions et a définitivement quitté l'Algérie pour résider en France.
Sa fille Nina Bouraoui, raconte ses derniers jours,sa maladie,son état d'âme ,leur mal vie ,sa maman ,sa soeur Jamila et bien sûr elle....
Elle raconte l'attachement de son père à son pays d'origine, son dernier voyage au pays ,et son retour à Paris,son hospitalisation jusqu'à sa mort..
Avec un style sobre , fluide , et captivant Nina Bouraoui nous emporte dans un voyage triste , émouvant et bien sûr présente un dernier hommage à son défunt père, l'homme de sa vie.
À lire ❤️
#lecturesdemajdou369
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Bien que la qualité de l'écriture de Nina Bouraoui soit indéniable...j'ai eu du mal à lire son livre jusqu'au terme. J'ai trouvé que son histoire était beaucoup trop personnelle, presque nombriliste pour qu'elle arrive à me captiver et à la partager.
Cependant pour l'avoir aussi vécue, la fin de vie d'un être cher en soins palliatifs est réaliste.
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