« Je n'ai plus beaucoup d'amour pour le genre humain, et comme j'en fais partie, je n'ai pas beaucoup d'amour pour moi. »
.
Enfant,
Florida était Elizabeth, une petite fille « très belle » et « pas trop bête ». Sa mère, dite « Reine mère » décide, l'anniversaire de ses sept ans, de l'envoyer régulièrement en pâture à des jurys en espérant, un jour, la voir monter sur le trône. C'est ainsi que cette fillette grandit trop vite, et troque rapidement son insouciance contre des shoots « de gloriole en intraveineuse ».
.
Aujourd'hui adulte, elle revient sur sa longue descente aux enfers, guidée par la rancoeur et la vengeance. Elle nous conte sa vie, avec perspicacité, de l'absurdité de son enfance à l'instabilité de son présent.
.
La première partie du roman m'a aidée à comprendre l'esprit sarcastique de
Florida. J'ai éprouvé sa détresse et sa rage, et je n'ai pu m'empêcher de vouloir la soutenir.
.
La personnalité de
Florida a été façonnée, malgré elle, par ce culte de l'esthétique, lui insufflant haine et désir d'autodestruction. C'est ainsi, qu'elle malmène son corps, passant par différentes étapes de souffrance, physique et morale.
.
La plume d'
Olivier Bourdeaut est superbe, acérée et indélicate. Elle colle à la perfection à son personnage. J'ai rarement lu des romans pour lesquels j'ai relevé autant de citations. Des phrases marquantes, toutes importantes, toutes efficaces.
.
Les mots sont percutants, forts, brutaux et choisis avec soin, même si, parfois, j'ai regretté que l'auteur s'enlise dans la répétition. Et c'est le seul bémol qui fait que ce roman n'a pas été un coup de coeur, cette haine un peu redondante qu'exprime la narratrice.
.
Ma chronique complète est sur le blog.