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3,53

sur 869 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans Florida, un personnage dit : « la Floride est toujours une caricature » En lisant ce roman, on a en effet un sentiment d'excès : même le soleil brille trop fort au-dessus de l'héroïne dont le corps connaît en l'espace de quelques années ce que la société américaine peut faire subir d'extrême. Autobronzant et faux-cils dès l'enfance pour devenir mini-miss, On est très loin du premier roman d'Olivier Bourdeaut, l'enchanteur En attendant Bojangles. Deux salles, deux ambiances, et cela prouve à quel point l'auteur sait se renouveler.
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*Même auteur que “En attendant Bojangles”.

Le jour de son anniversaire, la maman d'Elisabeth lui promet une grande surprise qui se révèle être une participation à un concours de “mini-Miss”. Et voilà que les concours se succèdent, la maman devient dingue et les répétitions s'enchaînent …. ce qui était amusant au début devient un calvaire ! Et la vengeance sera douce au coeur de cette jeune fille ….

Ce sont par les yeux d'Elizabeth qu'est raconté sa vie peu banale … Parents dysfonctionnels, adolescence marquée par la révolte, la vengeance. C'est une réflexion sur le corps, sur le rêve de parents, sur la manipulation, sur de mauvais choix de vie. … Tous ça avec un humour très noir.

Je n'avais pas aimé “En attendant Bojangles” mais celui-ci me réconcilie avec l'auteur. Bonne Lecture !
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On rencontre Elisabeth le jour de son 7ème anniversaire, le jour où elle gagne pour la première fois un concours de Mini-miss à laquelle sa mère, "La Reine Mère" l'a inscrite.
Puis, pendant 5 ans, tous les week-end elles sillonneront les routes des USA pour participer à d'autres concours, mais hélas, malédiction elle ne gagnera plus jamais, elle sera systématiquement deuxième. Cette longue série de défaites génère de la frustration puis du dégout d'elle-même et le mépris des autres.

Son corps ne lui donnant pas les résultats que la Reine Mère escomptait, il devient une machine à déception, un nid à emmerde comme l'auteur l'écrit. Elle se venge donc de l'objet de son désarrois en passant par une phase de boulimie / obésité, puis elle se lance dans le sport intense, son objectif étant de devenir une star du fitness, du culturisme, allant jusqu'à se piquer pour augmenter sa masse musculaire.
Elle sera la muse d'un photographe qui lui propose de photographier sa métamorphose. Un photographe qui deviendra son ami, un des rares qu'elle ait et qui sera là pour l'aider quand elle ira de plus en plus mal …

L'auteur aborde différents sujets de société tels que:

- le drame de ces concours de mini-miss qui sont jugées uniquement sur leur physique, pour lesquels les mères sont prêtes à tout (épilation, séance de bronzage, chirurgie esthétique, et ce dès la plus tendre enfance). La gamine n'a plus le temps de s'amuser, de travailler pour l'école, toute la semaine se focalise uniquement sur l'organisation du week-end.
L'auteur se sert d'anecdotes réelles pour écrire son livre: il se base sur les enfants manipulés par leurs parents, en mal de gloire, qui acceptent de passer pour des monstres à condition d'être célèbres.

- L'argent généré par les gains aux concours, l'argent nécessaire pour y participer: grâce à son père, "le Valet", elle fera du mannequina pour une chaîne de magasin de sport. L'argent servira à payer toutes les dépenses afin de participer aux concours.

- Critique sévère des réseaux sociaux, du ¼ d'heure de célébrité dont parlait Andy Warhol, qui se révèle maintenant quelques secondes de célébrité. Avec le besoin de toujours en connaître d'autres, d'aller de plus en plus loin pour y arriver… en multipliant les stories sur instagram, etc … Je n'ai pas encore lu le dernier Delphine de Vigan mais il me semble qu'il traite de ce sujet également. Une mère qui met en scène ses enfants …

L'idée que le corps peut être une oeuvre d'art. Je me rappelle l'excellent livre d'Eric Emmanuel Schmitt: Quand j'étais une oeuvre d'art.
Mais qu'est-ce que l'art? Qui est l'artiste? le photographe? Elisabeth et son corps? Clin d'oeil à Banksy qui résume les délires de l'art contemporain: l'oeuvre se détruit à l'instant où elle est adjugée. Il montre l'absurdité du monde de l'art …

Alors que dans Bojangles l'auteur relatait une jeunesse joyeuse, tout au moins dans la première partie du livre, ici il parle d'une jeunesse gâchée. Un conte cruel sur la maltraitance psychologique, aussi destructrice que la maltraitance physique
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Le résumé figurant sur la quatrième de couverture est très succinct mais décrit fort bien la situation : "Ma mère s'emmerdait, elle m'a transformée en poupée pendant quelques années et la poupée en a eu assez. Elle s'est vengée".

La fille unique du couple Vern est particulièrement jolie, ce qui donne l'idée à sa mère de l'inscrire aux concours de "Mini-miss" organisés dans la région. Nous sommes en Floride (en France, ce type de concours est interdit). Madame Vern vise pour sa fille la première marche du podium mais Elisabeth doit se contenter de la seconde. En dépit d'une préparation digne d'un marathon, Il y a toujours une petite fille plus belle qu'elle.

En plus de sa propre déception, la fillette doit subir celle de sa mère, qui lui fait payer ses échecs. Au fil du temps, les dimanches deviennent un véritable calvaire pour la petite fille qui se met à détester sa mère au point d'avoir l'idée de se venger. La narratrice, qui n'est autre qu'Elisabeth, raconte son histoire avec un cynisme qui fait froid dans le dos.

"Florida" est un roman qui m'a happée dès les premières pages. Olivier Bourdeaut a une écriture particulièrement addictive. Un certain suspens plane sur le devenir d'Elisabeth, dont la vengeance va crescendo. Parallèlement, sa descente aux enfers est vertigineuse mais pourtant jubilatoire grâce au sens de l'humour (noir) d'Elisabeth.

J'ai été à la fois subjuguée et dérangée par ce roman qui ne fait pas plus de cadeau à sa narratrice qu'au lecteur. J'avais été fortement impressionnée par la qualité du premier roman de l'auteur "En attendant Bojangles", je l'ai été tout autant par Florida qui est un roman très original et déstabilisant.

Un roman "coup de poing" à découvrir !
Lien : http://www.sylire.com/2021/0..
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Vous avez aimé En attendant Bojangles pour sa tendresse, sa poésie, sa fantaisie et sa mélodie. Attention, changement de rythme avec Florida, nous sommes plutôt sous les vibrations d'Eminem.

Le jour de son anniversaire, Elizabeth, sept ans, attend la surprise de sa mère. Celle-ci l'habille d'une robe blanche de princesse et l'emmène vers son cadeau : un concours de mini-miss. Sa victoire donne des ailes à une mère qui voudra toujours pousser plus loin la compétition. Mais Elizabeth ne finit plus jamais que seconde.

« Si je n'étais pas assez belle pour gagner, il fallait que je devienne plus sexy, plus féminine, plus provocante, en clair que je devienne plus excitante. »

Olivier Bourdeaut illustre parfaitement la folie des parents prêts à tout pour que leur enfant réalise leurs rêves.

« Elle s'emmerdait et elle m'a transformée en poupée. »

Mais très vite, la poupée se rebelle. Un psychologue préconise d'envoyer Elizabeth en pension ce qui offre à l'enfant une fugue morale. Toutefois, là aussi, sa beauté et son intelligence l'isolent. Elizabeth comprend qu'elle doit se libérer de la prison de son corps. Elle commence par le déformer en ingurgitant de la nourriture grasse. Plus tard, en rencontrant un rasta blanc sportif, elle en fera une autre prison mais cette fois, c'est elle qui est aux commandes.

« C'est le valet et la reine-mère qui m'ont appris à me servir de mon corps pour obtenir une récompense.»

Choqué par les concours américains de mini-miss qui propulsent des enfants sous les projecteurs et les regards lubriques des spectateurs, stimulant les parents aux plus abjects comportements, Olivier Bourdeaut se met dans la peau d'une de ces gamines. le style s'adapte; il est celui d'une adolescente perturbée qui mue sa tristesse en haine. Petite fille gâtée et ingrate ou enfant bousillée par la bêtise de ses parents, la folie de sa mère et l'effacement de son père, le lecteur hésite parfois tant Elizabeth est antipathique. Mais elle l'annonce, peut-être en reflet de ce que pense l'auteur : elle se fout de l'avis du lecteur.

Ils sont rares les auteurs qui, à l'issue d'un premier succès, osent changer d'univers, de style. Et il faut saluer Olivier Bourdeaut pour cette audace. Sans être un coup de coeur parce que je ne suis pas parvenue à m'apitoyer sur le sort d'Elizabeth comme je peine à le faire sur les Britney ou autres enfants stars manipulés par leurs parents ou le show-business, j'adhère au choix de l'auteur de camper ce personnage de la sorte, avec un style direct et une désagréable odeur de vengeance cruelle.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Elisabeth nous plonge littéralement dans son univers. Les délires de sa mère. La démission de son père. On partage sa détresse, sa rage, son désir de vengeance. On cautionne, on la soutient. On souffre, on rit parfois car elle a de l'humour malgré tout.
Olivier Bourdeaut nous livre une histoire où le corps occupe une place centrale. C'est intense, féroce, cru, rythmé. Un récit électrique qui ne laisse pas indifférent.
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Un sujet assez alarmant !
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D'un événement qu'elle a pris pour un jeu au début, Elizabeth s'est vite retrouvée à grandir plus vite que son âge, à être contrainte de faire des choses qu'on n'est absolument pas censé faire à l'âge de 7 ans. Sa mère ne vit plus que pour entraîner sa fille à être une mini-miss, lui faire passer des concours, seulement Elizabeth n'obtient jamais plus “que” la seconde place.
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Je trouve ça incroyable qu'il n'y ait pas plus de contrôle que cela sur ce genre d'événements… Quel est l'intérêt de forcer ses enfants à faire une activité qui ne leur plaît pas ?
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Habité par un désir de vengeance vis-à-vis de ses parents, tout au long de ce récit, nous assistons à sa destruction de sa personne, mais aussi de son corps.
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Je noterais juste un aspect qui m'a dérangé à l'écoute de ce livre : l'intonation de la lectrice. J'ai vraiment eu du mal, notamment sur les dialogues…
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C'est tout sauf ce que j'imaginais en lisant la 4ème... 🤔

Déjà le style est particulier. C'est un récit style "journal intime" écrit par la protagoniste, bien après les faits. Sur quelques passages, ca clos donc forcément la piste de ce qu'un personnage aurait pu apporter. Par exemple, elle parle d'une personne et dit "untel ceci cela, ... mort depuis d'un cancer".

Ensuite, et surtout, c'est un récit très grinçant et cynique. Elle ne s'aime pas mais n'aime pas grand monde non plus.

On veut la défendre bien sûr et lui trouver des circonstances atténuantes, voir de la pitié, mais le chapitre d'après elle s'auto détruit et c'est dur de la suivre dans ces moments là. C'est souvent de la haine pure...

Enfin sur le fond, je pensais plus rester dans le monde des mini miss, sujet qui m'a fait acheter le livre, mais on s'en éloigne rapidement. On voit les conséquences bien sûr et le lien avec ce qui arrive après. Mais il y a aussi des événements liés aux choix d'Elizabeth.

Les 9 derniers chapitres sont bien construits et j'ai mieux appréciée le roman grâce à eux.

PS : elle n'aime pas les français non plus ! 😄

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Après mon coup de coeur intersidéral pour "En attendant Bojangles", c'est dans un autre registre que je retrouve Olivier Bourdeaut. Sa plume est toujours aussi brute, mais le style moins poétique ici. Il dénonce sans filtre les concours de mini-miss, les parents vivant leurs propres rêves par procuration, le culte du corps, le culte du beau... Un récit marquant à la 1ère personne. On s'y croirait !
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4e de couverture : "Ma mère s'emmerdait, elle m'a transformée en poupée. Elle a joué avec sa poupée pendant quelques années et la poupée en a eu assez. Elle s'est vengée."

Mon avis : La quatrième de couverture résume très bien l'histoire de façon concise.
Nous entrons dans l'univers des concours de beauté, des parents qui trimballent des petites filles de concours en concours pour les exposer et qui sont prêts à tout pour gagner. Une fabrique de princesses au mépris du bien être de l'enfant.
Quelles traces peuvent laisser ces expositions sur des enfants qui se construisent sur le paraître et non sur l'être et qui doivent minauder pour plaire.
La façon d'appréhender le problème peut parfois déconcerter. C'est Elizabeth, la fillette qui a grandi, qui raconte son parcours. Son langage est souvent cru et déstabilisant. Dans ce roman, pas de fioritures, on va droit à l'essentiel.
J'ai ressenti beaucoup d'empathie pour Elizabeth, j'avais envie de voler à son secours.

À lire avec sa poupée, une flûte de champagne et des biscuits roses de Reims.

Mon compte Instagram : @la_cath_a_strophes
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