Edouard Bourdet était très jeune lorsque sa première pièce, "le Rubicon" fut représentée en 1910. Deux ans plus tard, sur la même scène du théâtre Michel, il donnait "la cage ouverte", un marivaudage assez subtil et très personnel.
Il fallut attendre dix ans, avec il est vrai le tragique interval de la première guerre, sa troisième pièce, "l'heure du berger", au théâtre Antoine en 1922.
"L'homme enchaîné" est donc sa quatrième pièce. C'est une oeuvre émouvante et forte.
Michel Verdier porte une double chaîne : en apparence, celle d'une liaison ancienne, qu'il n'a pas le courage de rompre ; en réalité la servitude d'un redoutable secret qu'il ne peut trahir. Il en résulte un dramatique conflit dont les personnages sont les victimes innocentes de fautes involontaires ou excusables....
L'auteur, articulant un peu sa pièce dans le style de Dumas-fils, dessine soigneusement les caractères. Il nous présente ses personnages avec une minutie de romancier. Il écrit de grandes scènes.
C'est une pièce simple et vraie. Son auteur est au théâtre ce qu'on appelait au 17ème siècle : un honnête homme, il nous offre une comédie attrayante.
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Un salon dan un appartement à Paris.
Hélène arrange des fleurs dans un vase. Un domestique achève de préparer, sur une petite table, des assiettes de gâteaux et des tasses pour le thé.
Le domestique, au moment de sortir.- Je voulais demander à madame à quelle heure il faudra servir le thé.
Hélène.- Je vous sonnerai. Tenez-vous prêt....
(lever de rideau de la pièce extraite de "La Petite Illustration" n° 108 parue en décembre 1923)