Les bois de Battandière

Léa s'est retrouvé assez jeune à la tête d'une exploitation forestière suite au décès de son mari. Alors mère d'une petite fille de 4 ans, elle a du reprendre l'exploitation et apprendre à maitrise un travail difficile et essentiellement masculin. Quelques temps plus tard elle s'est remarié mais au fil des ans, son deuxième époux, aigri et devenu alcoolique, s'est éloigné d'elle..Léa trouvera t elle le courage de reprendre sa vie en main (suspens)?
Je vais parfois faire quelques petites excursions dans les romans sentimentaux qui quelquefois m'ont réservés de belles surprises. Ce n'est pas le cas ici. L'histoire est on ne peut plus banale, les personnages stéréotypés, l'ensemble imprégné d'une ambiance moralisatrice et bien pensante, sous prétexte de tolérance (le frère homosexuel) qui est très agacante. Les gentils sont récompensés, les méchants sont punis et le roman se termine sans que l'on ait réussi à s'intéresser ni à l'histoire ni aux personnages. Ce ne serait même pas un bon scénario pour un téléfilm de l'été…

Le cadre montagnard est bien évoqué, les métiers de la forêt et du bois sont présentés en s'intégrant de façon fluide et convaincante au récit. Mais certains aspects de celui-ci sont lourds et inutiles, pas très bien ficelés, les personnages simplistes. le mari alcoolique méritait certainement un portrait un peu plus nuancé. A des fins utiles vis-à-vis du lectorat le récit pouvait amener un des personnages à énoncer qu'il s'agit d'une maladie et qu'elle peut se soigner si le patient est volontaire. Dans un récit romantico-psychologisant et moderne, cela devait être au moins évoqué. le personnage principal Léa m'est apparue antipathique car elle se débarrasse du père de son fils de 15 ans, déchiré par un conflit de loyauté, et aucune scène ne la montre en tête à tête avec son garçon. C'est la demi-soeur qui le conduit en pension. Virginie la fille du super mari décédé est sans cesse décrite comme ravissante, intelligente, formidable... Jérémie le petit ado fils d'alcoolique n'est jamais montré en tête à tête avec sa mère. On ne sait pas quel regard elle porte sur lui et cela serre le coeur.
Le ton donné aux pensées des différents personnages est à plusieurs reprises inadapté, artificiel, sonnant faux et cela m'a gênée. La romance du livre elle non plus ne sonne pas très juste. Plusieurs longueurs superflues donnent au livre des allures de vague roman policier, comme si l'auteur n'avait pas bien su quelle orientation donner au récit. Raphaël est trop idéal pour être vrai, Lucas résolument envahissant, Léa pas attachante. Quant au couple homo, forcément idéal avec même quelques bisbilles de couple comme les autres autres, il n'est qu'un ingrédient factice de plus dans cette histoire finalement pas très convaincante.