Soyez la bienvenue chez moi, souffla-t-il. Je vous offre mon pays, Livia.
Les livres me fascinent.
Il me semble qu'ils recèlent tout le savoir du monde.
Une descente aux enfers pour Livia qui parviendra à connaître le bonheur durant un temps trop éphémère mais sui n'arrivera jamais à connaître les origines de sa naissance..sa fille Julie vengera sa mémoire et fera des choix qui la conduiront à un bonheur durable...
Donc Happy End à la fin...une ouverture plus légère sur le monde des faïenciers de Moustiers Ste Marie et de l'importance des amitiés solides..
À treize ans, l’adolescente manifestait de belles dispositions pour ce que son grand-père appelait la « science des armes ».
Maître Artus Ségurat l’entraînait chaque jour dans une grande salle aménagée à l’arrière de la Bastide.
Il était fier de sa petite-fille qui aimait à manier le fleuret et l’épée, contrairement à Guilhem, son père. Sous le masque grillagé, les yeux de Julie brillaient.
Elle avait les qualités d’un bon escrimeur. Loyale, fière, courageuse… Maître Artus sourit. Julie leur avait rendu à tous le goût de vivre après la tragique disparition de Livia.
La vilenie du monde lui avait fait perdre la foi depuis longtemps, elle n’avait rien à quoi se raccrocher.
Excepté le désir de faire un jour la connaissance de la petite Julie.
Elle gardait précieusement dans sa mémoire des images de Livia, si belle dans sa robe de soie vert bronze, qui exaltait sa carnation claire et ses yeux couleur cognac. Elle aurait voulu la protéger du monde frelaté dans lequel elle avait été contrainte d’évoluer.
On voulait vivre, comme si rien ne s’était passé, une frénésie de plaisirs avait gagné nombre d’habitants. On constatait une augmentation importante des mariages, même si les couples illégitimes se multipliaient eux aussi. Aix comme Marseille avaient trop côtoyé la mort. Les deux cités cherchaient à rattraper le temps perdu.
Il agissait comme dans un état second. Son père le soutenait et veillait à l’éducation de Julie. Sa fille et lui étaient devenus inséparables. Il lui apprit à monter à la longe, dans le pré derrière la maison, il lui apprit à lire et à écrire. Tous deux étaient très complices.
Il faisait comme s’il était toujours en vie, alors qu’il se sentait mort. Il continuait de travailler à l’atelier. Mathilde gérait les commandes et les expéditions, lui rappelait les échéances.
Le beau regard couleur cognac s’était voilé. À cet instant, il avait eu peur de ce qu’elle pourrait lui répondre. Mais elle avait éludé, et changé de sujet, vite. Cependant, Guilhem en avait gardé comme une ombre au cœur.