L'embrigadement provoque une désaffiliation de l'individu en le plaçant dans une communauté de substitution et en lui donnant l'illusion d'appartenir dorénavant à une filiation mythique sacrée.
Je sais que les "djihadistes" vont nous lire. A chacune de nos avancées, ils s'adaptent. [...] Il faut donc se passer le bâton de la connaissance, ici, dans le monde réel. Chacun d'entre nous doit savoir que l'on peut combattre l'embrigadement.
Les images reposent sur un système qui légitime les actions collectives. Le sentiment d'exaltation du groupe et la fusion des membres à l'intérieur de l'idéologie "djihadiste" permettent d'effacer la responsabilité personnelle. La caractéristique du groupe est qu'il fait perdre une partie des freins moraux. Le "on fait" évite la cupabilisation du "je fais". l
Progressivement, de manière à renforcer le sentiment d'exaltation de groupe, les ressemblances entre les membres du groupe purifié sont accentuées jusqu'à ce que chacun perde son contour identitaire initial. Pour déclencher le processus de dépersonnalisation et favoriser la fusion à l'intérieur du groupe, les "djihadistes renforcent les ressemblances "entre soi", en imposant une norme vestimentaire et des comportements similaires, qui atténuent les différences familiales et sexuelles. Cela permet dans le même mouvement d'accentuer les différences avec les "autres", ceux qui ne sont pas élus pour détenir la Vérité.
Un mois plus tard, Billal a dit à un nouvel endoctriné lors d'un groupe de parole: "L'islam, c'est l'arme et l'alibi de Daesh. Te goure pas."
Rappelons qu'un discours fait autorité sur un individu quand il fait sens. Quel mythe le discours "djihadiste" a-t-il proposé à ce jeune-là et pourquoi y'a-t-il adhéré?