La mule de Vinci entremêle carnet de voyage richement détaillé et illustré, et une intrigue qui s'insinue et se délie avec une langueur volontaire et maitrisée.
Des pages qui débutent par une mise au point du quotidien dans lequel nos personnages s'inscrivent, puis mettent en perspective leurs projets.
Dans ce champ de vision parfaitement dépeint, s'immisce le vol mystérieux d'un célèbre tableau de Léonard de Vinci.
L'auteur cherche-t-il à nous embrouiller l'esprit ? Comment ce vol entre-t-il en scène avec les portraits et parcours de vie de Mathilda et Aaron, deux personnages vivants à 9 000 kilomètres l'un de l'autre ?
Mathilda mène une vie parisienne ordinaire, rythmée par son travail de radiologue et ses amies. Désireuse de sortir du ronron du quotidien, elle s'apprête à parcourir l'ouest américain avec un groupe de touristes composé pour elle d'inconnus.
Aaron, artiste peintre passionné et propriétaire d'une galerie à San-Francisco, semble emplir sa vie de son talent et de ses excès.
Les pages défilent en nous embarquant avec Mathilda dans son périple, ses rencontres et aventures.
En parallèle, nous suivons Aaron dans sa vie d'artiste et de noctambule.
Nous ne cessons d'être taraudés par une question : est-ce que leurs deux mondes vont finir par se croiser ou entrer en collision ?
Une écriture qui touche au visuel en nous livrant des paysages en panoramique, des descriptions qui éclaboussent de couleurs en nous rendant spectateurs du travail de l'artiste peintre.
On ressent toute la passion de l'auteur pour l'esthétique, mais également sa bienveillance envers tout ce qui touche à l'ailleurs et à l'altérité.
Quant à cette intrigue, je félicite l'auteur pour sa parcimonie et l'attente dans laquelle il nous maintient car sa résolution fut absolument surprenante, voir déroutante.
J'ai eu le plaisir de terminer ce livre complètement déboussolée.