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Gravesend est le premier livre de William Boyle, grand maître du roman noir. Dans ce quartier éponyme de Brooklyn, Ray Boy sort de prison après avoir purgé sa peine pour l'homicide de Duncan seize ans plus tôt. Conway , le jeune frère de la victime attend ce jour pour se venger, car la prison ne suffit pas, mais cette vengeance va prendre une tournure inattendue.
Comme toujours chez William Boyle, les personnages sont très attachants et tout n'est pas blanc ou noir. Chacun doit vivre avec son destin dans ce quartier plein de vie mais où la mort est omniprésente et dont il est difficile de s'échapper.
Comme souvent le passé rattrape les protagonistes et leurs vies vont se croiser non sans une certaine violence.
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Un roman assez curieux. Conway veut faire vengeance sur l'homme qui sort de prison et qui a tué son frère qui, à l'époque, était un vrai caïd qui n'avait peur de personne et qui faisait tomber les filles. Quand il le kidnappe, il s'aperçoit vite que c'est devenu une lopette. Est tatoué le nom de sa victime sur son bras et il lui dira qu'il ne demande que ça de mourir et il veut que ce soit par lui. Déstabilisant, non ? Seize ans qu'il attend de le punir de la peine de mort. Gravitent autour de ces deux-là une starlette, les parents, les collègues, un jeune qui se frotte à la mafia. William Boyle a vécu à Gravesend, quartier de Brooklyn où l'ennui et la pauvreté suintent, qu'on veut fuir mais qu'on ne quitte jamais. Roman social et surtout original loin des clichés habituels.
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L'Émission « La Grande Librairie » du 15/09/2021 se déroulait à New York et François Busnel y interviewait notamment William Boyle.
D'où mon envie de découvrir son oeuvre avec son premier roman, Gravesend, se déroulant dans un quartier de Brooklyn que l'auteur connaît bien puisqu'il y a passé une bonne partie de sa vie.

Ce roman noir nous parle d'Alessandra, revenue dans son quartier après avoir échoué dans son désir de devenir actrice ; de Stéphanie, l'amie d'enfance au physique ingrat qui vit encore chez sa mère et est secrètement amoureuse de Conway; de ce dernier qui ne rêve qu'à venger la mort de son frère, victime d'un crime homophobe 16 ans plus tôt; d'Eugène, le neveu admiratif de Ray Boy, l'assassin fraîchement sorti de prison qui n'arrive pas à se pardonner son geste… Ici, chaque personnage traine son ennui et son mal-être dans le quartier de déshérités de Brooklyn qu'est Gravesend.

Les losers caricaturaux, l'ambiance très pesante et la lenteur du récit ont fait que ce roman m'est tombé des mains à plusieurs reprises.
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Boyle joue à Dieu et pointe son doigt sur un quartier populaire de Brooklyn, mêlant la vie de personnages tellement stéréotypés que la mayonnaise prend directe. J'te cause d'un univers marqué par la filmographie de Scorcese, voir Ray Liotta ou de Niro se pointer pour faire un caméo serait pas une grosse surprise ma gueule. D'ailleurs les références sont citées de manières intelligentes et ce pour notre plus grand bonheur, à conditions d'en être friand.

Tu veux du New-York qui sent la sauce tomate ? Où le rêve américain est une putain de publicité mensongère malgré l'envie d'en faire partie ?

Le contraste old school/nouvelle génération est fulgurant. Les anciens s'acharnent à faire régner une tradition de mafia vieillissante mêlée d'une protection divine face à la jeunesse dopée aux codes culturels des années 90, leur foutant des rêves plein la tête, ou en tout cas, celui de s'échapper de la crasse ambiante du quartier.

Dans ce bordel organisé, Boyle en rajoute une couche. Une couche bien dégueulasse, remplie à ras bord et qui laisse croire qu'elle est sur le point d'être changée.

Le meurtre de son frère ayant changé sa vie à tout jamais, Conway n'a qu'une idée en tête, se venger en tuant l'assassin, véritable star pour toutes les petites frappes locales. Seize ans qu'il attend ce moment, seize ans à ruminer un plan. Malheureusement rien ne va se dérouler comme prévu.

Vu au début du récit comme une sorte de chevalier blanc qui manque de bol et de courage, Conway va lentement sombrer dans le grand n'importe quoi, entraînant avec lui son entourage plus ou moins proche dans une chute sans fond, et dont les vertiges nous tordent les boyaux comme dans un pur film de genre.

350 pages à te bouffer les doigts à cause du suspense, du talent à revendre mon vieux. Gravesend est un polar à lire tant qu'on veuille de la qualité. On pense à Il était une fois dans le Bronx, Il était une fois en Amérique, aux Infiltrés, aux Affranchis, … Boyle est un véritable sociologue, un guide qui nous plonge dans un monde réglé comme du papier musique mais à deux doigts de péter à n'importe quel moment.

Pfiou, encore une lecture dont on va avoir du mal à se remettre. Sublime mon vieux, su-blime.

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Dans un Brooklyn triste et froid, Boyle dépeint des individus esseulés, englués dans une existence terne dont ils ne parviennent pas à se dépétrer. Leurs vies semblent être circonscrites à ce quartier italo-américain qui les a vus naître, grandir puis dépérir si bien que l'envergure de leurs destinées paraît proportionnelle à la superficie du lieu. Qu'il s'agisse d'une soif de vengeance qui détruit l'âme de la victime voulant se faire bourreau, d'une mère folle qu'on ne réussit pas à quitter, d'une carrière cinématographique qui n'arrive pas à se lancer, nous assistons au déclin de cette jeunesse précarisée, peuplée de "losers" tiraillés entre le sentiment d'être redevables à une famille et l'envie de tout envoyer valdinguer, quitte à tout détruire. Un vrai roman noir donc qui met en scène des existences dérisoires étouffant sous une chape de plomb et qui s'incarnent dans des personnages qui voudraient oublier ou vivre plus fort mais qui, accumulant les mauvaises décisions, ne se sauvent pas. Ils suscitent indéniablement notre empathie, peut-être parce que leurs désillusions ne nous semblent pas si éloignées, nous rendant ainsi sensibles à leur désespoir.
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William Boyle, né en 1978 à Brooklyn (New York), est un romancier et disquaire américain. Il vit aujourd'hui à Oxford, dans le Mississippi. Gravesend, son premier roman, date de 2013.
Il y avait un mystère pour moi autour de cet écrivain. J'avais lu et détesté le Témoin solitaire, pourtant William Boyle était encensé par la critique, portant aux nues ce Gravesend. Je devais en avoir le coeur net.
Pour Conway c'était simple : on venait de relâcher après seize années de prison Ray Boy Calabrese, cette petite frappe qui avait assassiné Duncan son frère homosexuel, il allait le tuer et lui faire payer pour enfin faire son deuil. Vouloir est une chose, faire en est une autre…
Le roman se déroule à Gravesend, quartier italien au sud de Brooklyn, une enclave un peu hors du temps où tout semble figé comme hier et où va se jouer le destin quasiment écrit d'avance, d'une poignée d'acteurs aux vies fracassées.
L'assassinat de Duncan a fait exploser la famille de Conway, le père est comme mort intérieurement et sa mère est partie, à près de trente ans il vit toujours dans la maison familiale, vivotant d'un petit boulot dans une parapharmacie, tout en ruminant sa vengeance. Il n'a qu'un ami, McKenna, marié mais effondré par son couple qui tangue. le retour de Ray Boy déclenche des attitudes divergentes selon les clans, Conway s'active pour mettre à exécution son plan, tandis que dans l'entourage du libéré on se félicite de revoir celui qu'on considérait comme une injuste victime de la justice. Eugene, son jeune neveu, éclopé et bon à rien, voit en cet homme une figure de héros, s'imagine un avenir plus pétaradant qui le sortira de cette vie qu'il déteste, un futur de nouveau caïd peut-être.
Mais le Ray Boy d'autrefois, cette petite frappe chef de bande, tabassant les faibles de son école et draguant les filles n'est plus le même homme aujourd'hui. La prison lui a fait prendre conscience de ses crimes, il est désormais en quête de rédemption. Ce qui désarçonne complètement Conway et Eugene, pour des raisons diamétralement opposées.
Une figure féminine s'imposait et c'est un autre retour à Gravesend, Alessandra, partie tenter sa chance comme actrice à Los Angeles, en vain. Elle aussi a fréquenté la même école que Conway et Ray Boy. Conway qui l'admirait déjà alors cherchera maladroitement à s'en rapprocher. Toutes les jolies filles ont une vague copine qui l'est moins et les met en valeur, Stephanie est celle-là. Une autre malheureuse, célibataire vivant une morne vie avec sa mère à moitié folle.
Ce roman est absolument magnifique tant tout y est parfait. La description du quartier et des gens qui y vivent est très précise et détaillée, on visite cette enclave avec un guide de choix. Quant aux personnages, cette petite poignée d'êtres ravagés par l'ennui, l'alcool et l'avenir borné, réduits à des actions lamentables (picoler) ou franchement répréhensibles, le lecteur ne peut les détester, leur pathétisme nous émeut et certaines scènes sont d'une force émotionnelle extrêmement forte.
Bien évidemment, tout cela finira mal pour beaucoup d'entre eux mais le roman s'achève sur une légère note d'espoir, peut-être qu'Alessandra animée de nouvelles résolutions – basiques certes et loin de ses rêves, mais bonnes – s'en tirera ?
Une lecture indispensable, proche du chef d'oeuvre. Mais pour moi le mystère William Boyle subsiste, est-ce réellement un grand écrivain ou bien ce livre, son premier, n'était-il qu'un one shot ? J'y reviendrai, c'est désormais obligatoire.
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Gravesend est un quartier périphérique de New York . Gravesend est un cul de sac . Ceux qui y reviennent après un échec , ceux qui y végètent dans les miasmes de la rancoeur , dans la torpeur de la routine, dans la puanteur des rêves brisés ,tous sont dans leur propre cercle infernal. La belle fille qui se rêvait star, la fille laide qui se rêvait aimée, le boiteux qui s'imaginait caïd, le tueur qui voudrait ne pas avoir tué , le vengeur qui voudrait le pouvoir ,tous se débattent dans les toiles du destin et ce sont leurs efforts , dérisoires , ridicules, que Boyle décrit avec compassion. Un roman mélancolique , très noir où la déréliction d'un quartier accompagne celle des vies.
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Un roman noir exceptionnel, une histoire de vengeance et d'expiation au coeur de la diaspora italienne de Brooklyn.

Ray Boy Calabrese est libéré de prison 16 ans après avoir entraîné la mort d'un jeune homme homosexuel. le frère de la victime, Conway D'Innocenzio, 29 ans, est resté coincé dans le passé bien décidé à venger la mort de son frère, sauf que Conway va se rendre compte qu'il n'est pas un tueur. Il tombe dans une spirale de dégoût de soi et d'introspection dans laquelle il va être rejoint par Alessandra, une actrice ratée qui s'occupe de son père veuf, et par Eugene, le neveu de Ray Boy. Ray Boy Calabrese est de retour à Gravesend : certains l'adorent, d'autres veulent sa mort. . . mais aucun plus que l'ex-détenu lui-même.

Une histoire âpre dans laquelle la psychologie des personnages et la géographie ont plus d'importance que l'intrigue ou l'action. La construction des personnages est magnifique. Ils sont tous confus, tourmentés, paumés et semblent se débattre jusqu'à ce que le seul choix qui reste soit la tragédie. Alors oui c'est noir mais c'est quand même salement beau.
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Un homme a décidé de venger son frère assassiné parce qu'il était homosexuel. Quand son assassin sort de prison, la vengeance tant espérée a du mal à avoir lieu, ce retour remuant un passé douloureux et qui a bouleversé la vie d'un quartier défavorisé. L'auteur nous parle avec précision de ces personnages brisés par la vie et par un drame. C'est puissant, violent et profondément triste et la force de ce livre est de le rendre intéressant et réussi.
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RÉSUMÉ:"Gravesend, une enclave Italienne au sud de Brooklyn. Conway y vit avec son père et, depuis seize ans, il pleure son frère Duncan, renversé par une voiture alors qu'il tentait d'échapper à Ray Boy Calabrese et à sa bande de petites frappes. Depuis seize ans, Conway attend que Ray Boy sorte de prison afin de lui infliger la seule condamnation valable à ses yeux : la peine de mort. Mais la vengeance ne prendra pas le tour attendu dans ce quartier hanté par la mélancolie et les fantômes, la colère, la frustration et les regrets."

MON AVIS: Premier roman de William Boyle, il distille le noir à travers des personnages paumés, lâches, désabusés, et pour certains aux ambitions mafieuses surréalistes.
Une bande de loosers coincés dans ce quartier italien de Brooklyn se lamentant sur eux même, rêvant de fortune, de vengeance, de lumière, d'une autre vie ou de pas de vie du tout.
Des hommes et des femmes au passé commun , assez lamentables les uns et les autres .
2 gamins totalement déconnectés de la réalité, sans morale, sans repère, se rêvant braqueurs magnifiques.
Et tout ça pour une fin minable, dans une vie minable à l'avenir éteint .
L'écriture est assez remarquable, dépeignant sans concession un paysage morne, où les personnages évoluent, englués dans ce quartier défraîchit.
Depuis William Boyle a écrit d'autres romans et vu la qualité de celui ci je ne doute pas de son succès.
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