Erica se sent si seule à Brooklyn. Après son mari, c'est sa mère qui est décédée d'une mauvaise chute. Elle doit jongler entre son travail et son père, qui sort de l'hôpital après une mauvaise pneumonie. Plutôt bourru et têtu, celui-ci ne veut pas rester en maison de repos. Quand Erica reçoit enfin des nouvelles de son fils Jimmy, parti vivre à Austin, elle voit là une petite lumière dans son obscur quotidien. Mais Erica et Jimmy ne se comprennent pas. La cohabitation est chaotique et chacun tente difficilement un pas vers l'autre…
Je découvre
William Boyle avec ce roman,
Tout est brisé. L'histoire d'Erica et Jimmy est celle de la vie ordinaire, de relations familiales tendues et d'une Amérique où les rêves ne sont pas aussi faciles à atteindre que ce qu'on veut bien le dire…
Comme dans la réalité, Erica et Jimmy sont deux personnages ambivalents. Ils sont touchants dans leurs fragilités, leurs peurs, leurs angoisses, mais ils sont aussi un tantinet exaspérants dans cette façon mélancolique de voir l'avenir. Erica, que rien ne fait vibrer, pour qui tout est insurmontable, ne voit que l'ancien petit garçon qu'était son fils. Jimmy lui, n'a jamais vraiment quitté l'adolescence, sans qu'aucune responsabilité ne lui incombe, sans jamais vouloir se prendre en mains.
Entre tensions, regrets, culpabilité et reproches, ces deux-là se regardent en coin et ne laissent aucune place aux sentiments. Ils leur faudrait pourtant peu de choses pour compter l'un sur l'autre.
On les quitte au coeur d'une tempête, espérant que cet isolement les rapproche, qu'enfin ils puissent s'appuyer sur une épaule solide et enfin calmer ce vide qui les détruit de l'intérieur…