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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est l'histoire de 2 soeurs, Hana et Emi qui vivent une vie paisible sur une petite île de Corée. On est en 1943, en pleine guerre. Un jour, Hana se porte au secours de sa petite soeur avant qu'un soldat japonais ne la voit. Elle se sacrifie pour sauver Emi et c'est elle qui est emportée par le capitaine Morimoto jusqu'en Mandchourie. Comme tant d'autres jeunes femmes (elle n'a que 16 ans), elle va connaitre les sévices de l'esclavage sexuel, livrée dans un bordel où elle devra satisfaire les soldats qui sont au front.

Peut-on faire pire destinée pour cette toute jeune femme ? Ce récit est poignant et bien dur à lire. Des viols à répétition, peu de nourriture, aucun espoir de s'échapper, comment garder le goût de vivre, la foi en des retrouvailles avec les proches qu'elle a laissé au loin ? L'auteure nous dresse une destinée si dure, chaotique, pleine de rebondissements pour Hana. On ne peut pas ne pas compatir, ne pas avoir l'estomac noué chaque fois que quelqu'un lui veut du mal. Heureusement, Hana aura la joie de pouvoir compter sur certaines personnes bienveillantes, aidantes, positives. C'est grâce à eux qu'elle pourra faire face.

Bien des années plus tard, Emi a enfoui au plus profond d'elle l'histoire de cette soeur aînée jamais revenue. Enfouie aussi sa culpabilité d'avoir été sauvée par sa soeur. Elle n'a jamais parlé d'Hana à ses enfants. Et elle a d'ailleurs elle aussi vécu un chemin de vie poignant. Il est temps de faire le jour sur la destinée familiale. J'avoue avoir été moins émue par le présent d'Emi et par cette partie du récit. L'histoire d'Hana à elle seule m'aurait suffi.

Quoi qu'il en soit, c'est un roman qui m'a beaucoup appris sur ces femmes qu'on appelait pudiquement « femmes de réconfort » comme pour ne pas reconnaître l'horreur avec laquelle elles ont été traitées. Dans les faits, bien peu sont revenues. Ce sujet présenté comme un pendant « logique » à la guerre est révoltant, en tant que femme je ne peux pas accepter ces faits, les hommes ont besoin de soldats pour en faire de la chair à canon et de femmes comme objets de réconfort. Révoltant !
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Américaine d'origine sud-coréenne, Mary Lynn Bracht vit aujourd'hui à Londres. Elle a passé son enfance et sa jeunesse au Texas, au sein d'une communauté de Sud-Coréennes, et a été influencée par les épreuves qu'ont endurées sa mère et des milliers d'autres femmes qui ont grandi en Corée après la guerre. Filles de la mer est son premier roman.
S'inspirant de faits réels, Mary Lynn Bracht a tissé l'histoire de deux soeurs violemment séparées. Dans cette histoire, à la fois déchirante et pleine d'espoir, elle dévoile un pan sombre et bouleversant de la Seconde Guerre mondiale en Asie et montre le courage, la ténacité mais aussi la cruauté des années pendant lesquelles la Corée a été colonisée par le Japon.
Depuis l'invasion de la Corée en 1931 jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, un nombre incalculable de vies ont été détruites ou perdues. Des dizaines de milliers de femmes et de filles ont été arrachées à leurs familles et réduites à l'esclavage par l'armée japonaise. Beaucoup d'entre elles ont péri avant d'avoir eu la possibilité de rendre compte de ce qu'elles avaient enduré. Beaucoup sont mortes loin de chez elles, sans que leur famille n'ont jamais eu vent de leur histoire tragique.
Grâce à son roman, Mary Lynn Bracht rend un hommage vibrant à ces « femmes de réconfort » dont on estime qu'elles ont été jusqu'à 250.000 à avoir été kidnappées, piégées ou vendues comme esclaves sexuelles. Parce que la Corée était alors une société patriarcale dans laquelle la pureté sexuelle d'une femme était de la plus haute importance, beaucoup de ces survivantes se sont retrouvées stigmatisées, forcées de souffrir en silence, vivant dans des conditions de pauvreté abjectes. Quarante ans ont été nécessaires pour que la situation de ces femmes revienne au premier plan et que justice leur soit rendue.
« La honte : ce mot pèse sur l'esprit d'Emi. L'entendre prononcé tout haut lui est douloureux. La honte qu'elle ressent est enracinée en elle et n'a rien à voir avec le fait que sa soeur ait été victime de prostitution forcée. Cette honte est si profonde qu'elle fait désormais partie d'elle et ne pourra jamais s'effacer. Sa honte est son han. Honte d'avoir survécu à deux guerres alors que tant d'autres étaient morts et avaient souffert autour d'elle, honte de n'avoir jamais réclamé justice, honte de s'être accroché à une vie qui n'avait pourtant aucun sens à ses yeux. »
Hautement symbolique, l'histoire d'Hana et Emi témoigne de toutes les souffrances faites aux femmes en temps de guerre. Parce que la guerre est une chose terrible et injuste, il est de notre devoir d'informer les générations futures. le roman de Mary Lynn Bracht fait partie de ces romans historiques essentiels, à valeur commémorative, qui dénoncent les atrocités commises afin que celles-ci ne se répètent plus.
Filles de la mer est un roman indispensable et bouleversant, qui met en lumière les souffrances de ces femmes trop longtemps ignorées et demeurées sans aucun soutien après avoir vécu l'indicible. Malgré l'horreur et la cruauté, c'est un roman percutant, impossible à lâcher, qui se lit la gorge nouée d'émotion et les yeux embués de larmes.
Lien : http://histoiredusoir.canalb..
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Un roman dur, sur un pan de l'histoire dont la plaie est encore ouverte : car si Filles de la mer débute au coeur des pratiques haenyo, ces fascinantes plongeuses de l'île coréenne de Jeju, les protagonistes sont bien vites rattrapées par l'horreur de la guerre. Nous y suivons alors le destin de Hana, kidnappée par l'armée japonaise pour servir de "femme de réconfort" en Mandchourie et de sa soeur Emi, hantée par cette disparition qu'elle a longtemps tenté d'oublier.

Oui, c'est un roman très dur. Car les femmes de réconfort, ce ne sont pas moins que des esclaves sexuelles au service de l'armée japonaise, certaines mineures, enlevées en Corée, mais aussi en Chine, Japon, Philippines, etc. Un sujet qui est encore un point de tension politique important entre la Corée et le Japon, ce dernier minimisant souvent les faits, et dont l'excuse aux victimes n'est arrivée qu'en 2015 - trop tard et trop peu pour de nombreux Coréens. Il faut avoir le coeur accroché pour découvrir l'histoire sans concession d'Hana, sous une plume sèche, sans fioriture.

C'est cette plume qui a fait que j'ai eu des difficultés à entrer dans le roman au début (mais je suis contente de m'être accrochée). Très factuelle, elle a perturbé ma lecture et j'ai eu du mal à ressentir de l'empathie envers Emi, dont les doutes et la psychologie sont pourtant centraux pour glisser dans son histoire. Si cette sobriété convient donc très bien à la gravité de l'histoire d'Hana, elle empêche parfois aux personnages et au roman d'acquérir plus de profondeur. Mais si l'écriture ne m'a que peu emballée, j'ai beaucoup apprécié le roman pour sa qualité historique.
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J'ai découvert tout un morceau de l'histoire de la Corée qui fait froid dans le dos. C'est terrible.
J'ai été happée par ce roman, c'est difficile de le poser.
Je voulais savoir ce qu'était devenu Hana, comment avait vécu Emi.....
C'est juste bouleversant
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Été 1943, île de Jeju en Corée. Hana, seize ans est une plongeuse “haenyeo”, tout comme sa mère. Afin de protéger Emi, sa soeur jeune de neuf ans d'un danger imminent sur la plage où elles péchaient, Hana va se laisser enlever par des soldats japonais. Elle venait tout juste d'apprendre que les jeunes filles et femmes enlevées par l'ennemi devenaient des “femmes de réconfort” que les familles ne revoyaient pratiquement jamais ...

Décembre 2011, nous retrouvons Emi, à l'hiver de sa vie. Elle a tenté d'oublier durant près de soixante dix ans le terrible destin de sa grande soeur Hana, probablement pour ne plus avoir à lutter contre un immense sentiment de culpabilité ... Des manifestations à Séoul visant à faire reconnaitre - entre autres - des milliers d'enlèvements de jeunes coréennes par les japonais au cours de la seconde guerre mondiale, ont fait remonter à la surface un douloureux passé qu'elle a caché à ses propres enfants ...

Mary Lynn Bracht est fort bien documentée et nous offre un très beau roman évoquant les non-dits peu glorieux sur cette période éprouvante. Son récit alterne à chaque chapitre, entre ce qu'a subi Hana l'année 1943 (en Mandchourie puis en Mongolie) et ce que fut la vie de sa soeur Emi jusqu'à l'année 2011 (de l'ile de Jeju à Séoul). Un premier roman à succès d'une écrivaine dont le talent est particulièrement prometteur !
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Hana est une haenyeo, une fille de la mer, tout comme sa mère et la mère de sa mère avant elle. Sur l'île de Jeju, les femmes n'ont pas besoin des hommes pour subvenir à leur besoin et elles sont fortes et puissantes alors que la Seconde Guerre Mondiale fait rage, leur Corée étant sous l'occupation japonaise. Mais tout bascule pour Hana lorsque, lors d'une excursion en mer, en voulant protéger sa petite soeur Emi, elle se retrouve enlevée par un officier japonais pour devenir une "femme de réconfort"...

Je ne connaissais ni le sujet des haenyeo, ni le sujet des femmes de réconfort, crime de guerre japonais sous l'occupation. Ce livre m'a fait découvrir à la fois une culture très intéressante et un pan horrible de l'histoire. le récit est d'une grande dureté sans pour autant rentrer dans des détails sordides (ce qui prouve que ce roman n'est pas juste du torture porn ou autres délires du genre que l'on peut retrouver dans les true crimes, chose que je trouve assez irrespectueuse...) et la lecture est émotionnellement éprouvante lorsque l'on suit Hana dans sa nouvelle "vie" si l'on peut appeler ça comme ça. L'attachement de Hana à la mer est un détail très appréciable, comme une petite lueur d'espoir en des temps durs, et ça m'a donné envie d'en savoir plus sur ses femmes de la mer.

Du côté d'Emi, j'ai trouvé le récit un peu plus long et les retours en arrière parfois un peu brouillons, on ne sait pas vraiment où les flashbacks se situaient dans le temps mais son histoire est tout aussi dure que celle de sa soeur, n'étant pas non plus épargnée par les deux guerres qu'elle vivra. J'aurais cependant aimé un peu plus, peut-être une véritable conclusion pour cette grand-mère qui cherche sa soeur disparue depuis des décennies ou un peu de réconfort...

En conclusion, ce roman est très important et est à lire absolument, malgré ses moments très, très durs mais bien réels.
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Mary Lynn Bracht, originaire de Corée du Sud, signe un premier roman bouleversant sur une page d'histoire trop peu connue de la seconde guerre mondiale en Asie. Nous sommes en 1943, les japonais s'approprient les territoires coréens et kidnappent des jeunes filles pour nourrir un réseau de femmes de réconfort, c'est-à-dire d'esclaves sexuelles, pour leurs soldats.
Comme sa mère et bientôt sa petite soeur Emi, Hana est une haenyeo, une plongeuse en apnée au sein d'une communauté de femmes vivant de leur pêche sur l'île de Jeju en Corée. A 16 ans Hana est kidnappée par l'armée japonaise. C'est à travers elle que l'auteur nous fait voyager en Mandchourie et en Mongolie, un voyage ô combien douloureux et éprouvant. le récit alterne avec celui d'Emi âgée de 77 ans en 2011, toujours à la recherche de sa soeur et dans l'attente d'un reconnaissance du Japon pour ses atrocités.
D'une lecture éprouvante mais absolument indispensable, ce roman est un puissant hommage aux souffrances endurées par les femmes en tant de guerre, il est empreint d'un besoin de justice et de reconnaissance.
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Une histoire forte, prenante, et véridique, celle des jeunes et jolies sud-coréennes arrachées à leur famille pendant la seconde guerre mondiale par les Japonais, pour devenir femmes de réconfort en Mandchourie. Les faits, ahurissants : un soldat par demie-heure, 10 heures pas jour, visitées (recousues) par un médecin une fois par semaine. Un roman de femmes, par une femme, pour dire que les femmes subissent elle aussi, et en première ligne, les violences de la guerre. Ici, l'Histoire s'incarne sous les traits de deux soeurs séparées, Hana, la grande et Emi, la petite, qui continue de mener l'enquête près de 70 ans après... Le style est neutre, fluide, et sert correctement ces destinées poignantes.
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1943, sur l'île de Jeju, en Corée du Sud occupée depuis le début du siècle par les japonais, deux soeurs Hana et Emi sont sur les traces de leur mère qui est haenyeo, c'est à dire une femme qui plonge pour pêcher.
Hana est plus âgée et suis déjà sa mère au fond de l'eau, et déjà elle aime ce qu'elle fait, pour sa tradition et son indépendance.
Sur la plage Emi, trop jeune pour plonger, attend sa mère et sa soeur. Quand Hana aperçoit au loin un soldat japonais se rapprocher de sa soeur elle revient rapidement sur la plage pour la protéger, ce faisant elle se sacrifie et est enlevée par le soldat.


2011, Emi a plus de 70 ans, son coeur est très fatigué, mais comme tous les ans elle part à Séoul voir ses enfants, elle profite de ce voyage pour aller à la manifestation du mercredi devant l'ambassade japonaise, en mémoire des filles de réconfort qui ont servi aux soldats japonais. Ce sont des milliers de jeunes filles et jeunes femmes qui ont été enlevées et violées par les soldats. Emi espère retrouver sa grande soeur.


Chapitre après chapitre on découvre ce qui est arrivé à Hana en 1943, où elle a été emmenée et ce que fut son histoire, et de l'autre côté on apprend la vie d'Emi, ce qui a suivi la disparition de sa soeur mais aussi ce que fut la fin de la seconde guerre mondiale et la suite pour les sud-coréens. Cette famille de pêcheurs a été durement touchée et a payé un lourd tribut à la folie des hommes.


Un roman touchant avec l'histoire de ces femmes qui ont tout simplement été violées, battues, tuées, et pour lesquelles il aura fallu de longues années avant que le Japon ne reconnaisse ses torts. J'avais vaguement entendu parler de ces femmes, et ce roman leur rend hommage.
Un tout petit bémol pour l'écriture qui ne m'a pas beaucoup plu, mais l'histoire va au-delà.
Lien : https://enviedepartagerlesli..
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« Filles de la mer », Mary Lynn Bracht, 2018, Robert Laffont

La femme comme trophée de guerre existe depuis la nuit des temps et dans tous les coins du monde : des hommes les violent, les transforment en esclaves sexuelles, annihilant toute humanité chez elles comme chez eux.

Mary Lynn Bracht, à travers une fiction, suite à un travail extrêmement bien documenté, raconte le sort des très jeunes filles et femmes coréennes, jouets sexuels des soldats japonais, pendant la Seconde Guerre Mondiale.
On suit Hana en 43, jeune fille haenyeo de 16 ans, enlevée par les Japonais sur l'île de Jeju en Corée du sud, jusque dans son immonde bordel en Mandchourie où les soldats la violent, 10 heures par jour, comme toutes les jeunes filles retenues captives.
On suit Emi en 2011, soeur d'Hana, rongée par la culpabilité d'avoir laissé sa grande soeur se faire prendre à sa place en 43. Mais Emi, restée sur son île, aura eu une vie presque aussi atroce que celle de son aînée.

Quelle que soit leur histoire, ces jeunes filles et femmes coréennes ont vécu l'enfer pendant toutes ces années : de l'annexion de la Corée par les Japonais en 1905, à la guerre de Corée en 53, en passant par la Seconde Guerre Mondiale… l'horreur !

La première partie du livre m'a fait découvrir cette Histoire, qui n'est pas la nôtre en Occident, que nous n'apprendrons jamais dans les livres d'école. Une part de l'Histoire à mon sens indispensable à l'Histoire de l'humanité.

Si je n'ai pas pris de « plaisir » à la lire tant l'abomination est présente à chaque page, je me sens plus riche de connaitre cette histoire et je ne peux que conseiller ce roman.
Je reprocherai cependant à ce récit un style trop mélodramatique, répétitif, mais surtout assez invraisemblable dans les 100 dernières pages qui sont peut-être « too much ».
Lien : https://carpentersracontent...
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