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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec "J'aurais du lui apporter des fleurs", son précédent roman, la romancière Alma Brami nous plongeait dans un univers particulier, monologue jouissif et détonnant d'un personnage qui touchait par son cynisme mais par sa petite étincelle d'humanité.

Rebelote pour son nouveau roman sorti en cette rentrée littéraire, "qui ne dit mot consent " ou comment une femme, dont on suit le monologue intérieur peut-elle supporter l'insupportable que lui fait subir un époux particulièrement manipulateur et pervers…

Témoin et parfois complices des agissements d'un homme persuadé d'être dans son bon droit ( il choisit des "amies " à sa femme, avec qui il la trompe éhonteusement), cette Emilie, le personnage central du roman, interpelle le lecteur par son apparente passivité à ce qui s'apparente à un syndrome de Stockholm qui ne dit pas son nom.

Mine de rien, avec ce qu'il faut de distance et même d'humour, Alma Brami nous parle de violence conjugale, une violence plus verbale que physique mais qui montre que parfois, les comportements ambigus et certaines phrases peuvent être aussi violents que des coups et des gifles.

Alma Brami nous rend témoin de cette descente aux enfers à laquelle on assiste, en ressentant une certaine impuissance. Un roman court, mais anxiogène, qui fait fait monter habilement monter la pression.

Une écriture incisive, des formules parfois percutantes et un mélange de style étonnant, entre la fable et la chronique plus réaliste, "qui ne dit mot consent "sonde l'intimité d'un enfer conjugal avec singularité et une vraie plume..

Une des belles surprises de cette rentrée littéraire hexagonale..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Livre sur le harcèlement moral, ,insidieux, la souffrance d'une femme qui ne peux pas échapper à son homme.
Tout est fait doucement, lancinant , très bon bouquin .
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"Qui ne dit mot consent " d'Alma Brami (176p)
Ed. Mercure de France
Bonjour les fous de lectures….
Voici un huis-clos assez désarmant où le lecteur assiste impuissant à la descente aux enfers d'Emilie.
Sous prétexte d'une vie meilleur, le mari d'Emilie la convainc de quitter la ville pour la campagne.
Un étrange ballet se met alors en place dans lequel Emilie se voit contrainte d'accepter les " amies" de son époux sous prétexte de lui donner un peu de compagnie.
Emilie ne dit rien, accepte tout avec le sourire sachant que les " amies" passent, défilent mais que elle, elle reste.
Elle sait qu'en fait , son homme se lasse très vite .
Une autre amie, encore une autre ..; Emilie ne dit toujours rien.
Etrange puzzle où les pièces s'emboitent petit à petit.
On a envie de secouer Emilie, de lui dire de fuir devant ce piège qui se referme de pus en plus sur elle.
Pourquoi n'en a-t-elle ni la force ni l'envie ? Parce que le bourreau est un sacré manipulateur tout simplement. Il lui suffit de quelques mots pour que tout rentre dans l'ordre qu'il a instauré.
Ce huis clos sur les relations toxiques, qui aurait pu être un vaudeville, monte en puissance et prend des allures hitchcockiennes qui nous laissent à la fois terrifiés et songeurs.
Voici un long monologue d'une femme perdue face aux manipulations perverses de son mari.
Voici un roman anxiogène
Récit d'une descente aux enfers où il est démontré que les mots sont parfois plus violents et destructeurs que les coups.
A découvrir.
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Loin du tumulte de la ville, loin de la rumeur urbaine, loin de tout, Émilie était bien à l'abri dans sa maison, champêtre à souhait. Ils avaient débarqué ici, avec Bernard son mari – oppressé par la vie citadine – et ses enfants, lorsque ceux-ci étaient encore petits. le temps avait cheminé, la progéniture s'en était allée, les rides sur son visage avaient creusé leurs sillons mais la maison au bout de la route restait la même, inébranlable. Un intérieur agréable confortable et lumineux, un extérieur paisible avec une terrasse ombragée à la belle saison par une vigne magnifique.

L'existence d'Émilie ne changeait pas non plus. Sans profession, sans permis de conduire, sans passe-temps, sans parents – en désaccord avec son mariage -, Bernard était sa passion son amour son ancrage sa souffrance aussi, ad vitam æternam… Il était son « Ange », elle était son « Coeur ».

Et depuis toujours dans cette maison défilaient des femmes : des « tatas » pour les enfants, des « amies » pour Émilie, des « invitées » pour Bernard. Toutes « ramenées » par ce dernier, des vieilles connaissances, des filles trouvées sur internet ou ailleurs. La « tata-amie-invitée » du moment logeait dans la grande chambre en haut de l'escalier jusqu'à ce que Bernard se lasse et la chasse. Émilie n'avait pas à s'inquiéter, sa place à elle était particulière, elle était sa femme pour toujours. Celle qui demeurait.

À l'arrivée de Sabine, la douce et résignée Émilie, épuisée par ces années de renonciation sent ses dernières forces l'abandonner.

Un huis-clos suffocant. Une écriture tendue où rien n'est épargné au lecteur, voyeur engourdi et désarmé face à une femme désespérée dont les mots ont été arrachés par l'indicible. Un roman saisissant et glacial.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Qui n'a jamais opposé le fameux adage, Qui ne dit mot consent à celui ou celle qui s'obstinait à se taire ? Mais le silence vaut-il vraiment acceptation y compris s'agissant de l'inacceptable ?
Qui ne dit mot consent est le dernier roman d'Alma Brami et il va faire parler de lui à l'occasion de cette rentrée littéraire.

Prétextant qu'ils y auraient une vie plus saine, Bernard, dit Gary pour les intimes, a convaincu sa femme de quitter la ville pour s'installer à la campagne. Isolée de ses amis et de ses parents, Émilie n'a d'autre choix que d'accepter docilement la visite des amies de son mari. C'est donc sous le toit familial que les maîtresses de Gary seront accueillies au vu et au su de leurs deux enfants. D'apparence cocasse et consentie, la situation fait en réalité souffrir Émilie et les enfants. Même si cette femme est rompue aux relations triangulaires, enfant déjà elle faisait partie du trio qu'elle formait avec ses parents, elle va prendre conscience de l'anormalité de la situation et manifester son mécontentement et sa colère jusqu'à s'en rendre malade.

Qui ne dit mot consent est un huis clos psychologique dont la narratrice n'est autre qu'Émilie, la femme humiliée, manipulée par son mari. Tout l'intérêt de ce roman réside dans sa construction et l'écriture d'Alma Brami. En effet, l'auteure restitue à merveille l'atmosphère malsaine et pesante de cette cellule familiale. Tel un insecte emprisonné dans une toile d'araignée, le piège nuptial se referme sur cette femme qui se révèle de plus en plus meurtrie. Alma Brami prend le lecteur à témoin de cette descente aux enfers à laquelle il assiste impuissant. de plus, elle fait monter crescendo la pression, si bien que c'est le souffle court et poisseux que l'on achève la lecture de ce récit. On renferme Qui ne dit mot consent avec l'irrépressible besoin d'aller se décrasser.

Vous l'aurez compris, toute la force, toute la puissance de Qui ne dit mot consent tient à l'écriture et au style d'Alma Brami. Elle nous livre là une vraie performance d'auteur et un récit que l'on ne pourra oublier de sitôt. Retenez bien ce titre, Qui ne dit mot consent parce qu'il ne va pas passer inaperçu.

Lien : https://the-fab-blog.blogspo..
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Emilie a suivi son mari en province, car il avait besoin de respirer après se journées de travail. Mais en province, la vie n'est pas facile, les enfants ont du mal à s'adapter et ont perdu leurs amis. Qu'importe, son mari est heureux. Pourtant Emilie déprime, alors monsieur poste des annonces pour lui trouver de nouvelles amies. Amies avec qui son mari partage de bien étranges intimités …
Mais elle, quand va-t-elle enfin réagir ? Car les années passent, les amies aussi, dans la maison, dans la chambre et Emilie accepte année après année ce que son mari lui impose, ce pervers qui la détruit à petit feu. Jusqu'au moment où face au danger, ses enfants vont enfin ouvrir les yeux, car elle ne peut plus voir, pauvre femme anéantie par son tortionnaire depuis trop longtemps.
Manipulation, perversité, soumission envers un homme qui détruit doucement sa femme, mais tout en finesse sans coups ni bleus, au travers d'un chantage affectif immonde. On a envie de bousculer Emilie pour qu'elle réagisse. Un peu comme le facteur qui passe chaque jour boire son café, et qui essaie de dire, enfin, lui, si peu… Quel roman oppressant et bouleversant.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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La violence dont il est question ici ne dit pas son nom. Elle se dissimule derrière des mots doux, des déclarations d'amour, des intentions louables, des pluies de cadeaux.
Quand la violence se cache, elle prend la forme d'un contrôle permanent : lieu de vie, activités, relations, rien n'est laissé au hasard. Quand elle explose au grand jour, elle blesse avec des mots et des actes : elle culpabilise, elle délaisse, elle souffle le chaud et le froid pour mieux imposer ses évidences tordues et raffermir son emprise.

Ce roman raconte la descente aux enfers d'Emilie, manipulée par son mari Bernard, un homme aussi séducteur que pervers. Après avoir mis Emilie sous emprise, l'avoir coupée de ses parents et amis, lui avoir imposé l'exil à la campagne, toujours sous couvert de ne vouloir que son bien et celui des enfants, il lui impose la présence de ses nombreuses maîtresses, des femmes qu'il prend et jette sans aucune considération.
Bernard flatte son propre narcissisme par ces entreprises de séduction mais aussi en s'assurant que la cage dans laquelle il enferme Emilie reste absolument dorée : une maison magnifique, des compliments à la pelle, une complicité qui n'est entamée que par ses longues absences inexpliquées.
Cependant, il ne faudrait pas qu'Emilie proteste ou se rebelle, car sinon, il sort les armes, les vraies : la violence verbale, la destruction de l'autre par des reproches, des punitions... jusqu'à l'irréparable, qu'il se montre capable de commettre avec une froideur totale, alertant enfin le peu d'entourage qu'il autorise à sa femme.

Cet livre est glaçant ; l'obstination d'Emilie à trouver des excuses à son mari et à l'aimer passionnément envers et contre tout rend le lecteur impuissant jusqu'à se sentir devenir fou.
Un ouvrage important pour montrer une facette moins connue des violences conjugales, bien difficile à qualifier pour celles qui en sont victimes.
Il est également remarquablement écrit, et donne envie de découvrir les autres romans de l'auteure.
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Cela commence toujours à la gare. Invariablement le même sourire charmeur, la même prévenance délicate. L'éternel bouquet de fleurs, l'invariable visite guidée du village, le sempiternel trajet musical jusqu'à la maison. Commence alors l'installation de l'« invitée », officiellement conviée pour tenir compagnie à Emilie. Trois rôles à jouer. Deux acteurs immuables. Des comédiennes intérimaires qui ignorent la mise en scène. Emilie n'a pas envie d'apprendre à connaitre ces « amies sur mesure » qui accaparent toute l'attention de son mari durant le temps, plus ou moins long, que dure leur passage. Emilie ne souhaite qu'une seule chose : ne plus avoir à partager son homme avec d'autres, ne plus avoir à être polie et agréable avec ces convives indésirables. Mais Emilie accepte tout, supporte tout, attendant le jour où il comprendra enfin qu'elle suffit seule à son bonheur …

Qui ne dit mot consent est un roman terriblement bouleversant. Dès les premières pages, mon petit coeur s'est serré de peine à l'unisson avec celui d'Emilie, narratrice de ce douloureux récit : impossible de rester impassible face à cette souffrance intérieure, à ces larmes sans cesse retenues, à cet espoir maladif et pernicieux. Emilie raconte sans rien omettre ce quotidien malsain, explique sans détour les raisons qui la pousse à accepter cette situation sans rien dire, relate son enfance au milieu de parents refusant de la laisser grandir et décider par elle-même. L'auteur nous offre ici un roman très psychologique à la thématique intéressante : tout comme les femmes battues s'accrochent à leur couple en dépit de tout, Emilie, femme trompée cohabitant avec ses rivales, s'obstine à considérer que tout est normal.

Mais ce roman est surtout particulièrement révoltant, presque insupportable. On s'attache très rapidement à Emilie, très probablement du fait de la narration à la première personne. Une narration qui semble légère au premier abord, à cause d'une certaine dose d'humour grinçant et d'ironie, mais qui cache finalement le mal-être profond d'Emilie : si cette dernière ne cesse de dénigrer ses « rivales », de traquer le moindre défaut physique ou caractériel, le moindre faux pas de leur part, c'est tout simplement pour se rassurer, s'assurer à elle-même qu'elle vaut mieux qu'elles et qu'elle n'a rien à craindre d'elle. A partir du moment où cette constatation s'est imposée à moi, je dois avouer avoir été très proche des larmes quasiment en permanence. Parfois, je n'osais même plus continuer, de crainte que la situation se détériore … j'ai rapidement abandonné l'espoir de la voir s'améliorer !

Car il ne faut pas se voiler la face : ce roman est loin d'être facile à lire. Bien au contraire. C'est un roman déstabilisant, perturbant, troublant, dont on ne sort pas véritablement indemne. Il m'a beaucoup secouée, d'autant plus que je ne lis que très rarement ce genre de récits : connaissant les limites de ma sensibilité, j'ai généralement tendance à m'auto-materner et à éviter tout ce qui pourrait potentiellement me troubler. Cependant, je ne regrette absolument pas cette découverte littéraire : je suis tombée sous le charme de la plume d'Alma Brami, qui m'a fait ressentir avec énormément de force des tas d'émotions, qui m'a émue aux larmes et qui m'a véritablement captivée. Un très beau livre sur le plan de la narration, mais un récit particulièrement dramatique qui bouleverse et qui indigne. Un récit très court, mais très dense : j'ai du mal à croire qu'il ne fait que 165 pages !
Lien : http://lesmotsetaientlivres...
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