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3,66

sur 420 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En 2001, une année qui correspond à celle où je commençaistout juste à entrer dans le monde adulte (aussi bien professionnellement qu'affectivement, euh ceux qui connaissent mon âge pourraient penser que ce n'était pas trop tôt :o)), je me rappelle avoir lu un premier roman qui m'avait laissé comme un uppercut à l'estomac, un roman qui parlait non pas du monde des adultes, mais au contraire de celui de l'adolescence, période charnière souvent abordée dans la littérature avant ce roman, mais rarement avec une telle rage et une telle justesse.

Ce "Respire" (le nom du roman en question) était d'autant plus étonnant et la jeune romancière, Anne Sophie Brasme ( qui malheureusement n'a pas vraiment confirmé l'essai, ses romans postérieurs étant bien plus faibles) n'avait même pas 18 ans au moment ou elle l'a écrit, alors que ce roman dégageait une maturité dans l'écriture, maturité d'autant plus étonnante que comme je l'ai dit, les deux héroines du livre sont deux adolescentes, Charlène et Sarah, deux adolescentes qui développent une amitié aussi fusionnelle que destructrice, une amitié comme souvent seul les adolescences peuvent en vivre, tant la distance et la retenue est absente de cet âge charnière.
J'ai relu le livre, 13 ans après ma première lecture, car il faisait partie de la sélection des blogueurs du Livre de Poche du mois de novembre, et aussi pour pouvoir le comparer au film de Mélanie Laurent que j'avais vu juste avant, et en faire une petite analyse pour cette rubrique "de l'écrit à l'écran" que j'aime bien ( et que vous aussi il me semble d'après ce que vous m'avez dit en quelques occasions).

Si l'intrigue des deux oeuvres repose bien entendu sur une trame identique, Mélanie Laurent, qui dit l'avoir lu à l'âge de 15 ans sans qu'il ne l'ait plus jamais laché depuis en a fait une adaptation très libre et terriblement réussie.

Alors que le livre nous livre d'entrée le dénouement forcément tragique de l'histoire, que celle ci se déroule sur une durée de quatre ans et que le récit n'épouse que le point de vue de Charlène (rebaptisé Charlie dans le film), Mélanie Laurent a pris le parti pris contraire de ne pas dévoiler l'issue de son histoire d'amitié passionnelle avant la dernière scène, ce qui le rend d'autant plus inattendu et brutal et de concentrer cette histoire d'amitié fusionnelle sur une seule année scolaire.

Et si "Respire" (le roman) m'avait totalement bluffé par sa maîtrise absolue de l'engrenage fatal menant à la catastrophe et que, pris dans les filets du roman, on ne peut qu'assister, impuissant, à ce qu'on devine inéluctable dès le départ, Mélanie Laurent parvient à rendre la même intensité à son histoire et ses personnages, sans passer par ce procédé là.

Mais en dehors de ses divergences, le roman et le film racontent la même histoire, cette histoire d'amitié qui n'est pas éloignée d'une histoire d'amour passionnée, avec un dominant et un dominé, autrement dit un pervers narcissique qui choisit sa proie et veut la détruire, et la victime qui ressent cette relation comme une dépendance affective et obsessionnelle, comme une drogue.


Le livre et le film laissent la même impression au lecteur et au spectateur, celle d'avoir du mal à reprendre son souffle.



Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Relation perverse entre Sarah et Charlène, deux adolescentes.

Charlène qui ne s'aime pas, va sublimer l'amitié que Sarah consent à lui porter et va être dévoré par un amour hors norme.

Relation dangereuse où Sarah va prendre un malin plaisir à manipuler Charlène, et celle-ci faible et influençable sera sous son emprise.

Jeu cruel de Sarah.

Charlène malgré tout l'amour de Maxime qui essaiera de la détourner de cet amour obsessionnel et de cette amitié malsaine ; replongera dans sa "folie".

Elle va faire un choix décisif et calculé où la haine va la faire basculer .

Instant ultime.

Omniprésence de cette fin inéluctable dans cette histoire, où le poison mortel et destructeur va anéantir deux vies.

Histoire vraie.

Après l'avoir lue besoin de "respirer" !
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Mal dans sa peau, mal dans sa vie de collégienne, la vie de Charlène prend un autre visage le jour où une certaine Sarah lui demande d'être sa meilleure amie après lui avoir rendu visite lors de son hospitalisation à la suite une violente crise d'asthme. Etre l'amie attitrée de Sarah, idolâtrée par toute la classe, pour Charlène la timide, l'effacée, la répudiée, la repliée, cette amitié entre elle et Sarah redonne un sens à sa vie et un regain d'énergie. Forte de cette amitié si particulière, Charlène, aveuglée par l'attention que lui porte Sarah ne voit rien, n'entend rien des avertissements sur la manipulation exercée par cette dernière à son encontre. Hélas, son réveil sera, on ne peut plus sordide et c'est derrière les barreaux d'une prison que Charlène nous fait part de la tragédie dont elle est doublement victime.

Le sujet de ce livre est très intéressant parce qu'il traite de faits réels et graves : La manipulation exercée sur autrui. Parce que oui, malheureusement, impossible pour Charlène de se dédouaner de la perversité d'une Sarah imbue de sa personne et de son comportement dévastateur sur celle qu'elle avait considérée comme une véritable amie.

Respire de Anne-Sophie Brasme ne laisse pas indifférent et ne comporte aucune niaiserie de la part de l'autrice écrit avec le regard de ses dix sept ans. Je dirai même qu'il va bien plus loin. Il fait office de message important pour ceux et celles qui se sentent démuni(e)s face au harcèlement sous toutes ses formes, dans tous les domaines et cela, quelque soit l'âge.
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Anne-Sophie Brasme signe avec « Respire » un premier roman envoûtant sur la dépendance psychique vis à vis de l'autre. le sentiment d'amitié « amoureuse » est ici parfaitement décrit, tout comme la lente descente aux enfers de l'héroïne confrontée à une autre adolescente qui elle est manipulatrice. On est saisit par la justesse des mots dépeignant l'adolescence, la découverte d'aspiration nouvelle, la sensation d'absolue et de transgression de l'interdit. L'auteure est une jeune fille de 17 ans, cela se ressent dans le style d'écriture employé ici, mais loin d'être une gêne, cet aspect nous donne au contraire la sensation d'une vérité qui affleure au plus près des mots choisis. L'ensemble se lit comme une tragédie grecque se dessinant peu à peu sous nos yeux. Même si l'issue du livre ne fait aucun doute puisque dès les premières pages l'on connaît la fin tragique de l'histoire, il est impossible de lâcher le livre. J'ai été profondément touché par ce livre et sa sincérité lisible jusque dans les petites maladresses du style qui font le charme de cette plongée angoissante dans les affres de l'adolescence.
Lien : https://thedude524.com/2015/..
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Une nouvelle Sagan serait-elle née ? Jeune fille de 17 ans et un premier roman, d'une grande qualité, délicatesse, et une plume prometteuse, et bien meilleure que certains auteurs accomplis.
Le travail sur les personnages est également bien ciselé, la psychose qui se faufile dans la vie de Charlène, cette obsession meurtrière nous fait froid dans le dos. En même temps, on ressent avec douleur ce mal-être que vit et subit cette jeune ado. L'adolescence, passage toujours délicat à franchir, passerelle où on hésite, on se cherche, Charlène suit aveuglément Sarah, qui profite de sa faiblesse, et fait d'elle son joujou.
Un très bon roman sur cet amour aveugle d'une "amitié" qui vire au drame, d'une obsession qui vire à la folie.

Et qui peut mieux décrire ce malaise d'ado, qu'une ado ?

Un premier roman adapté au cinéma, l'avenir semble bien se tracer pour cette jeune auteure. Bravo.

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J'ai lu ce roman sa sortie en 2001, j'avais 15 ans. Je me rappelle l'avoir dévoré en une nuit et l'avoir fini à 3 heures du matin. J'ai été boulversée par ce roman à l'époque. J'ai dû le prêter à une amie, car aujourd'hui impossible de remettre la main dessus dans ma bibliothèque... D'ailleurs je n'ai pas envie de le relire, de peur d'être déçue 10 ans après. Les autres critiques publiées sur ce site sont un peu sévères, mais une chose est certaine, ce roman "fonctionne" quand on est adolescent ! Les fois où un livre m'a procuré de telles émotions se comptent sur les doigts d'une main depuis.
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Charlène Boher est une adolescente un peu solitaire, qui se sent incomprise de sa famille. Sa vie prend un sens quand elle rencontre Vanessa qui devient sa meilleure amie mais elles se perdent vite de vue. Quelque temps plus tard, alors qu'elle est au collège et isolée des autres, elle fait une tentative de suicide. Son geste la rapproche de Sarah avec qui va se nouer une véritable passion faite de tendresse et d'indifférence puisque Sarah se joue d'elle et de ses sentiments, lui soufflant le chaud et le froid. Charlène vit très mal ce qui est pour elle une véritable passion amicale, une dépendance totale à son amie. Elle fait la connaissance d'un camarade de classe Maxime, avec qui elle va sortir pendant 6 mois et connaître l'amour et le bonheur quand Sarah se manifeste à nouveau et recommence son jeu du chat et de la souris. Charlène ne sait plus comment faire cesser le piège dans lequel elle est tombée et qui l'a isolé de Maxime et des autres. Sur un coup de folie, elle s'introduit chez Sarah et l'étouffe.
Il y a longtemps que j'avais envie de lire ce court roman car j'en avais lu des critiques élogieuses ici ou là. Je n'ai pas été déçue, c'est un roman incroyablement fort, qui prend aux tripes et se laisse lire très vite. C'est une histoire incroyablement forte sur la passion, cette fois pas amoureuse mais amicale, et sur l'adolescence, période de la vie où on se sent fragile et fragilisé et où on voit l'importance que des êtres au tempérament fort peuvent avoir sur de jeunes gens. Malgré l'horreur du geste commis par le personnage principal, je n'ai pas eu envie de la condamner ni de lui jeter la pierre car je crois qu'elle est tombée bien malgré elle dans une relation de dépendance quasi amoureuse qui la dépassait.
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Charlène s'est toujours sentie seule, différente, en décalage avec les autres, étrangers à son monde intérieur. A part quelques années d'enfance où elle a pu vivre une amitié fusionnelle avec Vanessa, l'adolescente n'a jamais pu s'intégrer aux camarades de son âge.
Elle a cru pourtant, au collège, après une tentative de suicide, avoir rencontré une complice en la personne de la charismatique Sarah... mais elle est tombée dans les griffes d'une manipulatrice qui, une fois son emprise assurée, a fait d'elle son jouet. L'obsession de Charlène pour Sarah a transformé sa vie en purgatoire.
J'ai lu ce roman, par hasard (?), peu après "Je te plumerai la tête" de Claire Mazard et cela a résonné étrangement.
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Je peux bien l'avouer maintenant que j'ai lu le roman: au début, j'ai cru le détester.

J'avais découvert ce livre par le biais de son adaptation cinématographique (en 2014 par Mélanie Laurent) et il était depuis inscrit dans un coin de ma tête. J'avais beaucoup apprécié le film - vu au cinéma une après-midi d'hiver si ma mémoire ne me joue pas des tours - particulièrement l'interprétation des deux jeunes actrices. Je m'étais dit alors que je le lirais un jour et je l'ai sorti pour les divers challenges Babelio.

J'ai donc cru que je n'allais pas du tout aimer le livre. J'avais tellement adoré l'héroïne du film, ici la narratrice, et ne la reconnaissais pas dans le bouquin. Il m'a fallu plus de 70 pages pour entrer en empathie avec elle, sans pour autant parler de sympathie.
Sans même parler des quelques maladresses stylistiques de l'auteure - et il y en a - ou de certaines phrases censées faire mouche - écueil que nous retrouvons ici aussi - je ne parvenais tout simplement pas à entrer dans l'histoire. Puis, le moment de grâce arriva.

L'histoire justement, en quelques mots: Charlène, 19 ans, est incarcérée depuis déjà deux ans lorsqu'elle se décide à livrer la genèse de ce qui l'a amenée à commettre cet acte affreux et ultime. Du fond de sa prison, elle conte alors son "amitié" avec Sarah, jeune fille de son âge, qui la contrôlait, la dominait et qu'elle idolâtrait.
Mais qui, en réalité, envie qui dans cette drôle d'histoire? Je ne sais pas qui de Sarah ou de Charlène est à pointer du doigt. Sarah, manipulatrice, serait-elle ce que chacun appellerait aujourd'hui une "perverse narcissique"? Ou Charlène est-elle tout simplement paranoïaque ou en quête d'une histoire folle? Le récit étant écrit à la première personne, nous n'avons donc que le point de vue de Charlène. Et ce seul point de vue ne m'a pas permis de me forger véritablement une opinion là où j'avais su, au contraire, prendre pleinement partie pour la narratrice dans le film.

Ce roman a été écrit par une jeune fille de 17 ans. Elle écrit bien (pour son âge, aurait-on envie d'ajouter même si ce n'est pas tout à fait juste) et a réussi à décrire les tourments liés à l'adolescence. Mais cela fait trèèèèèèèès longtemps que je ne suis plus moi-même une adolescente, et même en essayant de me mettre à nouveau dans la peau d'une jeune fille de 16 ou 17 ans, j'ai lu ce roman avec mes yeux et mon vécu d'adulte. Je n'ai pas compris - pas pu comprendre? - pourquoi elle ne sauvait pas sa peau avant tout autre chose. Peut-être aussi que l'âge n'y est pour rien, à l'adolescence j'étais moi-même hors d'atteinte de ce genre d'emprise (ce qui ne fut pas le cas à l'âge adulte, mais ça c'est une autre histoire).

Il faudrait que j'en discute avec ma nièce, 20 ans aujourd'hui, à qui j'ai offert le roman après avoir vu le film, pour savoir ce qu'elle en a pensé.

En résumé, un livre qui se lit vite et bien. L'écriture est fluide même si on peut ressentir un malaise à la lecture de ce roman. Je regrette que les personnages ne soient pas davantage fouillés, notamment ceux des parents. Mais c'est certainement voulu et symptomatique des affres adolescentes. Reste aussi quelques formules très justes.

Si j'étais prof de français, en fin de collège ou en lycée, je pourrais le faire découvrir à mes élèves.

Challenge Pyramide III
Challenge multi-défis 2019
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Mon avis :

Charlène est incarcérée, à seulement dix-sept ans. Depuis sa cellule, elle décide d'écrire, pour lutter contre la monotonie du quotidien, pour lutter contre l'oubli. Vous l'aurez aisément deviné, Charlène est donc la narratrice de ce court roman. Elle va remonter à sa petite enfance et nous raconter son histoire, sa scolarité, sa vie d'adolescente, avec ses mots, sans chercher à épurer le récit pour ne pas froisser les âmes sensibles. Car oui, la vie de Charlène n'a pas été facile. Plus ou moins rejetée pendant son enfance, elle avait pour seule amie Vanessa. Malheureusement, cette dernière a déménagé et Charlène s'est retrouvée bien seule, jusqu'au collège, où une nouvelle élève fait son apparition : Sarah. Charlène va se rapprocher d'elle, et une amitié très fusionnelle va naître entre les deux femmes. Charlène ne va plus pouvoir s'empêcher d'être jalouse, elle va vouloir Sarah rien que pour elle… Mais jusqu'où tout cela les mènera-t-elles ?

Dès les premières pages, nous savons que Charlène n'est pas réellement ce que l'on appelle une personne équilibrée. Sachant qu'elle est incarcérée, le lecteur s'attend à ce que ce récit finisse mal. Cependant, on ne peut pas s'empêcher d'espérer que Charlène parvienne à s'en sortir, car on se rend compte qu'elle vient d'une famille qui ne s'est pas énormément occupée d'elle, et qu'elle veut avant tout être aimée. Par ailleurs, une relation « suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis » va naître entre les deux jeunes femmes. En effet, plus Charlène se rapproche de Sarah, plus Sarah l'envoie sur les roses et se moque d'elle avec ses nouveaux amis et prend plaisir à la mettre dans l'embarras. Mais lorsque Charlène essaie de prendre ses distances, alors Sarah décide de tout mettre en oeuvre pour la récupérer. le fait que Sarah ait fait la connaissance de Charlène à treize ans, alors que cette dernière venait de faire une tentative de suicide ratée, va lui donner davantage de pouvoir sur Charlène.

Le tout est écrit sans mièvrerie ni chichi. En effet, l'auteure va droit au but. de plus, lorsqu'elle écrivit Respire, Anne-Sophie Brasme avait elle même dix-sept ans, ce qui explique sans doute pourquoi elle dépeint aussi bien les sentiments de Charlène. Elle décrit à merveille cette relation entre Charlène et Sarah, cette relation si forte qu'elle empêche notre narratrice de respirer à pleins poumons (d'où le titre du roman). Et malgré ses diverses tentatives pour reprendre sa vie en main, pour s'éloigner de Sarah, toutes se solderont par un échec, car si Charlène est instable psychologiquement, Sarah n'en est pas moins un personnage machiavélique.

D'autres personnages font leur apparition, comme Maxime, ou encore la maman de Sarah, qui apportent un autre regard sur la situation… Ou plutôt, leur aveuglement total, surtout en ce qui concerne la mère de Sarah. On ressort de cet ouvrage la gorge nouée, avec une sensation de malaise. Respire est un livre qui marque, et que le lecteur n'oubliera pas de sitôt.

Lien : http://www.decouverteslivres..
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