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sur 419 notes
Aujourd'hui, je vais vous faire une petite confidence. À mes heures perdues, il m'arrive parfois d'écrire deux ou trois bricoles. Et, en faisant lire mes petites histoires à l'être que j'aime, il m'a confié que les relations ambiguës de mes héroïnes lui rappelaient un film qu'il avait vu récemment, Respire de Mélanie Laurent.

Ce petit préambule, juste pour vous indiquer le pourquoi de ma venue vers ce livre qui n'est pas exactement le coeur de cible de ce que je lis ordinairement. J'y ai alors découvert qu'il s'agissait d'un premier roman et que l'auteure n'était âgée que de dix-sept ans à la sortie de l'ouvrage.

Je tiens donc, dans un premier temps, à saluer comme il se doit la performance exceptionnelle d'Anne-Sophie Brasme qui signe ici un livre remarquable, pour une jeune femme de seulement dix-sept ans.

Le problème à présent, c'est qu'en ce qui me concerne, cela fait longtemps déjà que j'ai vu brûler mes dix-sept ans et que, forte d'un cuir beaucoup plus épais et beaucoup plus ridé, ça va peut-être paraître cru ou méprisant (or ce n'est pas du tout mon intention), mais cela reste un livre d'une auteure de dix-sept ans.

Je confesse que ses préoccupations d'adolescente entre 13 et 17 ans m'ont extraordinairement peu intéressée. On sent que l'auteure manque de patine, manque de vécu pour avoir quelque chose à dire de vraiment digne d'intérêt pour les lecteurs de différents âges, notamment la catégorie des semi-vieilles à laquelle j'appartiens.

Alors on pourra comme souvent me reprocher un côté vieux jeu, rabat-joie, pas funky etc., etc. Je dirais surtout, en pensant très fort au sketch de Coluche que ce livre est très bon " pour son âge " mais quand on n'est plus vraiment de l'âge en question, pffff ! quel ennui.

Qu'en est-il du scénario ? Une petite fille pendant toute son école primaire est la meilleure amie d'une autre petite fille. Elles sont fusionnelles et tout, et tout... Euh, oui, c'est pas banal, en effet. Passons.

Arrivées au collège, il faut se séparer mais elles ne s'oublieront jamais et elles garderont pour toute leur vie le pendentif qu'elles se seront offert à leurs onze ans. Ouuh ! Mais là ça dépote ! Et après c'est la grosse, grosse déprime pour l'héroïne qu'a même pas de copine et que y a personne qui l'aime et que ça lui fait beaucoup de peine.

En plus, arrivée en 5ème, y a re-encore une méchante copine qu'attire tous les regards et que y a encore moins personne qui la regarde, elle. Eh ben, rien que pour les embêter, en pleine séance de sport, elle va faire exprès de pas prendre sa Ventoline pour risquer de mourir pour de faux, mais que c'est quand même une tentative d'infanticide de soi-même et que les autres y vont bien être obligés de la regarder et qu'ils vont s'en vouloir à mort de l'avoir pas regardée et qu'ils vont flipper leur race grave à cause qu'elle a pas pris sa Ventoline exprès.

Et là, la méchante copine que tout le monde la regarde et bah elle va venir la voir à l'hôpital et elles vont se faire des confidences de la mort qui tue que en vrai elle a fait exprès de pas prendre sa Ventoline et que l'autre et bah elle s'en doutait en vrai. Du coup, après elles vont devenir les meilleurs copines de toujours pour toute la vie.

Mais que après eh bah l'autre, elle va à moitié redevenir méchante que tout le monde il la regarde et pas elle et que du coup l'autre elle va avoir les boules grave et qu'elle va pas se sentir bien et qu'elle sera malheureuse comme tout et que... et que... et que....

RRRRRHHHHHOOOOOONNNNN
PPPPPPPPPCCCCCCCHHHHHHH

ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ

... ouh ! mince, je me suis endormie en pleine critique. Bon, de toute façon, il était temps. Bon, bah, à vous de voir quoi. Moi, c'est pas trop mon truc, je sens que je suis trop vieille, mais pour un public jeune, ayant à peu près l'âge des protagonistes, c'est sûrement bien. Toutefois, rappelez-vous que ce n'est qu'un très vieil avis qui ne respire plus beaucoup, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Charlène est incarcérée, elle n'a que dix-neuf ans.
Elle a tué, à seize ans. Qui ? Pourquoi ? On le découvre à mesure que la jeune fille égrène ses souvenirs d'enfance, de collège, de lycée...

Histoire d'une relation toxique, d'autant plus dérangeante qu'on a du mal à distinguer comment cette amitié a dégénéré, et si Sarah est sadique, Charlène masochiste, ou les deux.

L'habileté de ce roman m'a bluffée, d'autant qu'il a été écrit par une jeune fille de dix-sept ans. On y reconnaît les tourments de l'adolescence (problèmes d'identité et d'affirmation de soi). Le ton et l'histoire sont d'une grande justesse : sans mièvrerie ni esbroufe, l'auteur décrit parfaitement la fragilité, le mal-être et les excès de cette période difficile.

A lire dès quinze ans. On ne peut qu'y trouver des échos, à tout âge, et pour tout type de relation à deux - amicale, amoureuse, familiale, professionnelle...

• Cet ouvrage a été adapté au cinéma par Mélanie Laurent en 2014. La bande-annonce ne me convainc pas, je préfère rester sur l'intensité du roman.
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« Respire » est l'histoire bouleversante de Charlène, une jeune fille enfermée dans son mal-être, à la recherche de la bouffée d'air qui lui permettrait de se libérer de sa vie, de son malheur. Solitaire, elle pense avoir trouvé la porte de sortie en s'investissant dans sa relation d'amitié plus que fusionnelle avec Sarah. Malheureusement, si celle-ci, dans un premier temps, remplit ses attentes avec sa personnalité affirmée et solaire, elle se révèle être ce que l'on peut appeler une perverse narcissique. Écrasant Charlène, la dominant, soufflant sans cesse le chaud et le froid de manière sadique, Sarah annihile sa personnalité, la fait disparaître à petit feu en la rabaissant sans cesse.
Malgré sa rencontre avec Maxime, un jeune homme (le plus beau personnage du roman) qui aurait pu la sortir de cette spirale d'amour-haine envers Sarah, Charlène ne pourra que commettre l'irréparable…

Malgré son titre, « Respire » n'offre pas souvent d'occasion de respirer, justement : dès le début du roman, on sait que cela finira mal pour Charlène. Celle-ci déroule le récit de sa vie d'une manière juste, directe, sans pathos inutile. Et pourtant, on ne peut que ressentir de la tristesse au fur et à mesure que l'on comprend qu'elle va, sans détour ni hésitation, à l'inéluctable, à ce qu'elle considère comme une délivrance qui va pourtant finir de briser sa vie (alors qu'un autre chemin, celui du bonheur, aurait pu s'ouvrir avec Maxime, ce qui est d'autant plus poignant). Elle n'appelle pas à la compassion et pourtant, on se sent désolé pour elle.

Anne-Sophie Brasme, pour son premier roman (écrit à 17 ans… !), fait preuve d'une maturité étonnante en décrivant avec un si grand recul le mal-être propre à l'adolescence, ses fragilités dont il est si facile d'abuser. Elle dresse un portrait effrayant du pervers narcissique, des mécanismes que ce type de personnalité, agissant comme une mante religieuse, met en place pour neutraliser sa victime, la rendre dépendante d'elle tout en étant, en retour, tout aussi dépendant.
Un roman coup de poing, qui se lit d'une traite, avec la boule au ventre (j'ai d'ailleurs eu du mal à lire les dernières pages tellement elles m'ont saisie !).
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En 2001, une année qui correspond à celle où je commençaistout juste à entrer dans le monde adulte (aussi bien professionnellement qu'affectivement, euh ceux qui connaissent mon âge pourraient penser que ce n'était pas trop tôt :o)), je me rappelle avoir lu un premier roman qui m'avait laissé comme un uppercut à l'estomac, un roman qui parlait non pas du monde des adultes, mais au contraire de celui de l'adolescence, période charnière souvent abordée dans la littérature avant ce roman, mais rarement avec une telle rage et une telle justesse.

Ce "Respire" (le nom du roman en question) était d'autant plus étonnant et la jeune romancière, Anne Sophie Brasme ( qui malheureusement n'a pas vraiment confirmé l'essai, ses romans postérieurs étant bien plus faibles) n'avait même pas 18 ans au moment ou elle l'a écrit, alors que ce roman dégageait une maturité dans l'écriture, maturité d'autant plus étonnante que comme je l'ai dit, les deux héroines du livre sont deux adolescentes, Charlène et Sarah, deux adolescentes qui développent une amitié aussi fusionnelle que destructrice, une amitié comme souvent seul les adolescences peuvent en vivre, tant la distance et la retenue est absente de cet âge charnière.
J'ai relu le livre, 13 ans après ma première lecture, car il faisait partie de la sélection des blogueurs du Livre de Poche du mois de novembre, et aussi pour pouvoir le comparer au film de Mélanie Laurent que j'avais vu juste avant, et en faire une petite analyse pour cette rubrique "de l'écrit à l'écran" que j'aime bien ( et que vous aussi il me semble d'après ce que vous m'avez dit en quelques occasions).

Si l'intrigue des deux oeuvres repose bien entendu sur une trame identique, Mélanie Laurent, qui dit l'avoir lu à l'âge de 15 ans sans qu'il ne l'ait plus jamais laché depuis en a fait une adaptation très libre et terriblement réussie.

Alors que le livre nous livre d'entrée le dénouement forcément tragique de l'histoire, que celle ci se déroule sur une durée de quatre ans et que le récit n'épouse que le point de vue de Charlène (rebaptisé Charlie dans le film), Mélanie Laurent a pris le parti pris contraire de ne pas dévoiler l'issue de son histoire d'amitié passionnelle avant la dernière scène, ce qui le rend d'autant plus inattendu et brutal et de concentrer cette histoire d'amitié fusionnelle sur une seule année scolaire.

Et si "Respire" (le roman) m'avait totalement bluffé par sa maîtrise absolue de l'engrenage fatal menant à la catastrophe et que, pris dans les filets du roman, on ne peut qu'assister, impuissant, à ce qu'on devine inéluctable dès le départ, Mélanie Laurent parvient à rendre la même intensité à son histoire et ses personnages, sans passer par ce procédé là.

Mais en dehors de ses divergences, le roman et le film racontent la même histoire, cette histoire d'amitié qui n'est pas éloignée d'une histoire d'amour passionnée, avec un dominant et un dominé, autrement dit un pervers narcissique qui choisit sa proie et veut la détruire, et la victime qui ressent cette relation comme une dépendance affective et obsessionnelle, comme une drogue.


Le livre et le film laissent la même impression au lecteur et au spectateur, celle d'avoir du mal à reprendre son souffle.



Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Relation perverse entre Sarah et Charlène, deux adolescentes.

Charlène qui ne s'aime pas, va sublimer l'amitié que Sarah consent à lui porter et va être dévoré par un amour hors norme.

Relation dangereuse où Sarah va prendre un malin plaisir à manipuler Charlène, et celle-ci faible et influençable sera sous son emprise.

Jeu cruel de Sarah.

Charlène malgré tout l'amour de Maxime qui essaiera de la détourner de cet amour obsessionnel et de cette amitié malsaine ; replongera dans sa "folie".

Elle va faire un choix décisif et calculé où la haine va la faire basculer .

Instant ultime.

Omniprésence de cette fin inéluctable dans cette histoire, où le poison mortel et destructeur va anéantir deux vies.

Histoire vraie.

Après l'avoir lue besoin de "respirer" !
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Mal dans sa peau, mal dans sa vie de collégienne, la vie de Charlène prend un autre visage le jour où une certaine Sarah lui demande d'être sa meilleure amie après lui avoir rendu visite lors de son hospitalisation à la suite une violente crise d'asthme. Etre l'amie attitrée de Sarah, idolâtrée par toute la classe, pour Charlène la timide, l'effacée, la répudiée, la repliée, cette amitié entre elle et Sarah redonne un sens à sa vie et un regain d'énergie. Forte de cette amitié si particulière, Charlène, aveuglée par l'attention que lui porte Sarah ne voit rien, n'entend rien des avertissements sur la manipulation exercée par cette dernière à son encontre. Hélas, son réveil sera, on ne peut plus sordide et c'est derrière les barreaux d'une prison que Charlène nous fait part de la tragédie dont elle est doublement victime.

Le sujet de ce livre est très intéressant parce qu'il traite de faits réels et graves : La manipulation exercée sur autrui. Parce que oui, malheureusement, impossible pour Charlène de se dédouaner de la perversité d'une Sarah imbue de sa personne et de son comportement dévastateur sur celle qu'elle avait considérée comme une véritable amie.

Respire de Anne-Sophie Brasme ne laisse pas indifférent et ne comporte aucune niaiserie de la part de l'autrice écrit avec le regard de ses dix sept ans. Je dirai même qu'il va bien plus loin. Il fait office de message important pour ceux et celles qui se sentent démuni(e)s face au harcèlement sous toutes ses formes, dans tous les domaines et cela, quelque soit l'âge.
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Je crois que lire de jeunes auteurs ne me réussit pas après la déception avec l'Eveil de Line Papin voici une autre déception avec Respire. Ce roman ressemble beaucoup à Antéchrista d'Amélie Nothomb et à l'Eveil de Line Papin dans le phrasé.

L'histoire n'a rien de vraiment exceptionnelle il s'agit de celle de Charlène qui a une relation d'amitié nocive avec Sarah. Charlène et une jeune fille mal dans sa peau, qui vit mal son adolescence, s'isole et se sent mal aimé, elle ira jusqu'à faire une tentative de suicide.

Sarah va se rapprocher d'elle à sa sortie de l'hôpital et Sarah va devenir très dépendante rapidement de cette amitié. Jusqu'au jour ou Sarah va à nouveau se désintéresser de Charlène, la rabaisser et la délaisser.

Charlène va alors rencontrer un jeune homme Maxime avec qui elle va connaitre l'amour mais cela ne sera pas suffisant car dès que Sarah refait son apparition Charlène quittera Maxime.

On sait que le final de cette histoire se termine mal dès le début car les premières pages se situent en prison.

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Anne-Sophie Brasme signe avec « Respire » un premier roman envoûtant sur la dépendance psychique vis à vis de l'autre. le sentiment d'amitié « amoureuse » est ici parfaitement décrit, tout comme la lente descente aux enfers de l'héroïne confrontée à une autre adolescente qui elle est manipulatrice. On est saisit par la justesse des mots dépeignant l'adolescence, la découverte d'aspiration nouvelle, la sensation d'absolue et de transgression de l'interdit. L'auteure est une jeune fille de 17 ans, cela se ressent dans le style d'écriture employé ici, mais loin d'être une gêne, cet aspect nous donne au contraire la sensation d'une vérité qui affleure au plus près des mots choisis. L'ensemble se lit comme une tragédie grecque se dessinant peu à peu sous nos yeux. Même si l'issue du livre ne fait aucun doute puisque dès les premières pages l'on connaît la fin tragique de l'histoire, il est impossible de lâcher le livre. J'ai été profondément touché par ce livre et sa sincérité lisible jusque dans les petites maladresses du style qui font le charme de cette plongée angoissante dans les affres de l'adolescence.
Lien : https://thedude524.com/2015/..
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Une nouvelle Sagan serait-elle née ? Jeune fille de 17 ans et un premier roman, d'une grande qualité, délicatesse, et une plume prometteuse, et bien meilleure que certains auteurs accomplis.
Le travail sur les personnages est également bien ciselé, la psychose qui se faufile dans la vie de Charlène, cette obsession meurtrière nous fait froid dans le dos. En même temps, on ressent avec douleur ce mal-être que vit et subit cette jeune ado. L'adolescence, passage toujours délicat à franchir, passerelle où on hésite, on se cherche, Charlène suit aveuglément Sarah, qui profite de sa faiblesse, et fait d'elle son joujou.
Un très bon roman sur cet amour aveugle d'une "amitié" qui vire au drame, d'une obsession qui vire à la folie.

Et qui peut mieux décrire ce malaise d'ado, qu'une ado ?

Un premier roman adapté au cinéma, l'avenir semble bien se tracer pour cette jeune auteure. Bravo.

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J'ai lu ce roman sa sortie en 2001, j'avais 15 ans. Je me rappelle l'avoir dévoré en une nuit et l'avoir fini à 3 heures du matin. J'ai été boulversée par ce roman à l'époque. J'ai dû le prêter à une amie, car aujourd'hui impossible de remettre la main dessus dans ma bibliothèque... D'ailleurs je n'ai pas envie de le relire, de peur d'être déçue 10 ans après. Les autres critiques publiées sur ce site sont un peu sévères, mais une chose est certaine, ce roman "fonctionne" quand on est adolescent ! Les fois où un livre m'a procuré de telles émotions se comptent sur les doigts d'une main depuis.
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