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Un premier tome sympathique et intéressant, doté d'une certaine originalité. Ou plutôt doté d'un originalité certaine.
Quoique... si toute la nuit est rendue dangereuse dans cette oeuvre la notion "d'entités dangereuses apparaissant à certains moment peuvent se trouver ailleurs". Mais l'auteur parvient très bien à y apporter sa sauce... sombre.

Mais j'ai eu du mal à m'attacher à l'homme rune. C'est un personnage assez dur dans une oeuvre assez sombre. Même si certes on peut le comprendre après son vécu...

Je lui préfère Rojer, qui bien qu'en ayant lui aussi vécu de dures reste plus léger.

En tout cas ma curiosité est piquée et je lirais sans nul doute la suite.
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Le premier tome passionnant d'une série prometteuse.
Dans un monde peuplé la nuit de démons et où la seule protection contre eux sont des runes transmises de père en fils, le jeune Arlen va devenir un homme ... l'homme rune.
Tout est magnifique dans ce livre, tant dans la peinture des moeurs que de cette civilisation cloîtrée et tremblante derrière ses runes, seuls les messagers osant affronter la nuit pour relier villes et villages entre eux. Un livre intelligent et haletant qu'on dévore sans s'arrêter et une belle réflexion sur le déclin des civilisations que seul peut arrêter un héroïsme désespéré.
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Un roman de fantasy original, dans un monde sans pitié, parcouru la nuit de démons mangeurs d'hommes.
On suit les destins de trois enfants, chacun d'entre eux façonné par une tragédie dans leur existence, directement ou indirectement liée aux démons. Ils finiront bien sûr par se rencontrer, et là commence réellement l'histoire...
J'ai vraiment aimé ce livre, dans sa construction superbe, avec ses personnages fouillés. Simplement un tout petit reproche : vers la fin l'histoire - et les personnages aussi de fait - perdent un peu en profondeur pour retrouver les sentiers battus de la fantasy.
J'espère que ce sera corrigé dans les tomes suivants, que j'ai l'intention de lire coûte que coûte !
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L'Homme Rune est le premier roman de Peter V. Brett et nous introduit dans l'univers sombre du Cycle des Démons.

L'intrigue complexe de ce monde se dessine au fur et à mesure que nous apprenons à connaître les divers protagonistes qui jouent rôle dans cette aventure. Chacun d'entre eux nous est restitué avec son histoire mais nous permet également d'en apprendre davantage sur les coutumes, le passé de ce monde et son fonctionnement. Au nombre de trois, ces personnages sont avant tout des enfants qui vont devoir apprendre à évoluer dans un monde hostile que ce soit à cause de la présence des Démons que par la cupidité ou l'intérêt voire la peur des humains.

Arlen, Leesha et Rojer vont tous être amenés à devoir affronter la vie de manière brutale. Géographiquement séparés, ne partageant ni l'âge ni même les mêmes caractères, ils ont des principes et ne désirent qu'une seule chose : la liberté. Faisant preuve de beaucoup de maturité, ce sont des personnages intéressants car aussi faillibles. On note leurs évolutions notamment par rapport à leurs expériences vécues plus que par les années.

En effet, l'auteur nous dévoile donc son univers qui commence en l'an 318 AP (Après Retour), année angulaire pour chacun de nos héros, pour achever ce tome en l'année 332 AP. Ces enfants deviennent donc des adultes ou adolescents à la fin du roman. A travers leurs vécus, nous comprenons leurs choix mais avons également un aperçu de personnages plus secondaires mais qui joueront un rôle dans le façonnement de ses trois enfants et dans leurs décisions. Lâches, posés, sympathiques, bons vivants ou méprisants, ceux-ci sont un panel varié et réaliste de la société humaine. Certains restent néanmoins plein de surprises.

Divisées en quatre parties (pour chaque phase importante qui se joue dans la vie de nos protagonistes), l'intérêt du lecteur ne se perd pas grâce à une alternance des points de vue entre les trois enfants mais également au suspens nourrit par l'auteur sur le devenir de chacun d'entre eux. Vont-ils se rencontrer, dans quelles circonstances ? Par ailleurs, de nombreux rebondissements ponctuent ce récit d'aventure et chaque nuit devient un combat pour la survie que nous partageons avec eux. Car les Démons sont là et ils guettent leurs proies. Ils sont à l'affut de la moindre faille dans le maillage des runes et dès le début, l'auteur nous prévient de ce que cela signifie : la mort pour celui qui ne sait se défendre et peu d'hommes le savent.
Et le jour, d'autres obstacles se dressent.

Cette peur insufflée dans ce roman est habillement renforcée par cette impression de huis-clos qui se dégage de cet univers : se réfugier derrière les murs de sa maison chaque nuit, vérifier les runes avant chaque coucher du soleil, les murs dans les Villes Libres pour se protéger, les Messagers qui sont les seuls à oser à affronter la route même de nuit. Ce qui fait que chaque village dépend entièrement d'eux pour les nouvelles, les lettres, les marchandises. Les lois décrétant que chaque village doit être éloigné tout au plus à un jour de distance à cheval l'un de l'autre. Les guildes et leurs règles. Les villages et leurs points de vue parfois étriqués.

L'Homme Rune offre une intrigue singulière qui se laisse apprivoiser aisément par la plume fluide et agréable de l'auteur. Un premier tome prenant qui pose les fondations solides d'une saga pleine de promesses.
Lien : http://antredelivres.free.fr..
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Imaginez un monde où la nuit tombée, des démons feraient surface et chercheraient à massacrer chacun de vos semblables. On les nomme les Chtoniens et il sont malheureusement nombreux. Désireux de se rependre de chair et de violence, ils guettent chacun de nos mouvements. le Créateur soit loué, nous avons des moyens de nous en préserver. En effet, il existe des runes de protections, peintes ou gravées sur les murs, les fenêtres ainsi que sur des poteaux et toute chose que l'on pourrait vouloir protéger. Leur magie repousse les Chtoniens, du moins, tant qu'elles sont intactes. de ce fait, tout les jours, il faut vérifier les runes de chaque habitats afin de s'assurer qu'aucune crasse ou gratte ne les empêchent de fonctionner correctement. Il faut donc être vigilant car au moindre défaut dans une des runes, notre famille et notre logement peuvent se voir anéantis. Sans parler que l'on y survivrait pas non plus, ce qui serait peut-être préférable... Certaines personnes n'auront pas cette chance et survivrons à la mort de leurs proches devant ainsi faire face à la tristesse et la perdition. D'autres y puiseront une rage et une force à toute épreuve et deviendront peut-être des héros. Comme vous vous en doutez, les voyages sont donc compliqués et peu nombreux car, la nuit venue, il vaut mieux trouver un abri.

D'intrépides aventuriers remplis de courage ou de folie, passent cependant leurs journées à voyager. On les appelle les Messagers et chaque ville a grand besoin de leur insolente bravoure. Ceux-ci s'en voient d'ailleurs grassement dédommagés. Aucune ville n'est vraiment autonomes, chacune ayant leurs ressources et leurs carences, ce qui rend les bons Messagers inestimables (et riches bien entendu).

Arlen est un jeune homme plein d'énergie qui rêve de devenir Messager. sa rencontre avec Ragen, un des meilleurs Messagers aux ordres du Duc, va renforcer cette envie. Il semblerait en plus que Arlen dessine les runes bien mieux que certains Messagers alors qu'il n'a que 11 ans et aucune formation ! Ce talent ne va pas manquer d'intriguer Ragen. Comment croire qu'un enfant de cet âge aie survécu plusieurs nuits, seul, face aux Chtoniens ? C'est indéniable, il est destiné à se servir des runes tel un outil de prédilection. Cela suffira-t-il pour devenir un Messager ?

Leesha, elle, va se rendre compte qu'elle excelle dans la discipline de Cueilleuse d'herbes. Discipline qui amène à soigner les personnes du village à l'aide de toute sorte de sérum et décoctions à base d'Herbes mais aussi à accoucher les nouvelles mères. C'est une sorte de fusion entre une médecin, une sage femme et aussi un peu une chirurgienne, car elle devra parfois opérer et recoudre les victimes des Chtoniens.

Une légende raconte que les temps n'ont pas toujours étés si durs. Un jour, un Libérateur a permis à notre espèce de prendre le dessus sur les Chtoniens qui ont disparus pendant de longues années... Lorsque nous étions trop occupés à nous quereller, ils ont ressurgi, plus fort que jamais. Mais le Libérateur ne semble pas l'avoir fait, lui. Cette époque marque le fameux Retour (la mention AR suivant les dates signifie Après le Retour). Tout le monde attend la venue d'un nouveau Libérateur pour sortir l'humanité de sa torpeur. Viendra-t-il ou n'est-ce là qu'une légende pour tenir bon ?

Arlen et Leesha sont deux des personnages que l'on va suivre, mais ils ne sont pas les seuls, nous avons Rojer également ainsi que d'autres plus ou moins importants. Je ne vous en dit pas plus afin de ne pas tout dévoiler sur les destins des principaux protagonistes ou sur leurs identités.

Le style est très clair, simple à lire et correctement rempli en détails sans pour autant en faire de trop. On se laisse facilement entraîner dans cette lecture immersive et qui se déroule pratiquement toute seule, sans efforts. La trame est bien amenée, de façon souple et se voit quelques fois exaltante. le roman est passionnant et pas une fois on regarde l'heure. Il n'est pas toujours question d'action palpitante (bien que quand action il y a, palpitante elle est), mais tout est bien écrit et rien n'est ennuyeux. On se surprend à suivre le train de vie des personnages sans repérer de longueurs et sans aucune lassitude. Cela est probablement dû au fait, entre autre, que les personnages sont très attachants et ont un charisme des plus réussi. J'ai adoré les personnages qui sont bons, les plus "idiots" m'ont amusé et les méchants m'ont fait pester à plus d'une reprise, me donnant envie de plonger dans le roman pour pouvoir leur botter le train !

On passe d'un personnage à un autre, d'une vie à une autre (surtout au départ) et rien ne se confond, chaque tranche de vie est unique et bien définie. Je n'ai révélé aucune erreur : si on suit 3 ans de vie d'un personnage, lorsque l'on en retrouve un autre il a également ces 3 ans de plus et on peut pratiquement palper une évolution dans son parcours.

Je ne connaissais pas cet auteur, mais je peux dire qu'il est très bon et je pense qu'il ne devrait pas tarder à devenir une référence dans le genre (si ce n'est pas déjà le cas). En tout cas, je peux affirmer que je boudais un peu la Fantasy en ce moment, l'accusant de ne pas être souvent originale ou assez passionnante mais là, je suis comblé et cela pourrait bien me réconcilier avec le genre.

Une fois ce livre terminé, on ressent l'envie de se fournir la suite ("La lance du désert") afin de rester plonger dans cet univers passionnant.

Un vrai bijou selon moi, à posséder si on aime la Fantasy ou si on veut la découvrir à travers de bonne bases ou encore un chef-d'oeuvre !

PS : Je remercie Babelio et Bragelonne qui m'ont permis de découvrir, lire et vivre ce livre dans le cadre du Masse Critique.

Vous pouvez retrouver cette critique sur mon blog :
Lien : http://lazonelibre.eklablog...
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Je dois dire que j'ai été vraiment happé par le roman !

Malgré un départ un peu timide (notamment dû aux histoires séparées des trois protagonistes principaux, avec le sentiment d'avoir à peine effleuré le début de l'histoire après quasiment 200 pages...), le tout prend forme peu à peu, les histoires se rejoignent et prennent une tournure inattendue.

Le grand plus de ce roman, c'est la description de la peur. Peur qui étreint tous les habitants de ce monde, lorsque la nuit vient. On a réellement l'impression d'un danger imminent, les héros n'en sont pas vraiment (en tout cas pas encore, nous verrons dans les tomes suivants...), bref, l'humain est la proie des démons.
Ce qui m'a surpris également, c'est la parution chez Milady. En effet pour moi (et peut être à tort), Milady est plus grand public que Bragelonne, je m'attendais donc à quelque chose d'assez consensuel. Mais j'ai été frappé par certains passages réellement dramatiques (ces "quelques éclats de noirceur brute" d'après une critique), les descriptions sont très visuelles et le malaise est palpable. de fait, les héros sont réellement malmenés.

La conclusion laisse entrevoir de belles perspectives. Bref, pour moi, ce n'est pas le roman de l'année, mais c'est surtout une très très bonne introduction à un cycle qui promet d'être des plus intéressants.
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- Pas de spoilers -

Lecture abandonnée au milieu du chapitre 3 (les chapitres sont longs).

L'auteur a estimé nécessaire de nous infliger tous les clichés du genre sans les mettre à sa sauce ou en jouer pour surprendre le lecteur.
La mise en place d'un monde basique et peu inspiré (c'est l'indigence absolue du côté de l'imagination) n'était toujours pas achevée quand j'ai abandonné. de l'exposition, de l'exposition et une présentation à rallonge d'un village paumé et de ses habitants dont on sait que le futur "héros" va bientôt s'éloigner.
La lente présentation de Casterlcerf par Robin Hobb avait des raisons valables (ce lieu devait être le centre des aventures de Fitz) et cela enrichissait le récit.
Ah oui, aussi, je ne suis pas intéressé de suivre l'histoire d'un enfant de onze ans pendant 100 pages. Les ados de 15 ans qui partent à l'aventure dans la fantasy cliché me fatiguent déjà, alors un gamin de ferme âgé de 11 ans qui ne part pas à l'aventure...
J'ai laissé tomber après la dernière phase d'exposition par un jongleur. C'est là que la platitude du monde et de son passé s'est confirmée.

L'auteur sait écrire, pas de doute. Mais il aurait été inspiré de s'adjoindre un co-auteur doué d'imagination, un peu comme Weis et Hickman l'ont fait pour nous offrir le cycle des Portes de la Mort.

Bref, si vous aimez quand c'est lent, basique et que vous ne cherchez pas à être surpris dans vos lectures, c'est pour vous. Sinon, passez votre chemin loin de ce que certains nomment une "merveille". La couverture badass et le quatrième de couv' sont pas loin de la pub mensongère.
Quel ennui.
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après avoir fait une overdose de romances, cela m'arrive et étant encore une fois en pleine errance PALesque, je me suis souvenue que je devais lire ce livre avant la fin du mois pour le challenge déstockage de PAL. Et il fut exactement la lecture dont j'avais besoin à ce moment précis.



On démarre dans un schéma plutôt classique, on fait la connaissance d'un jeune garçon dans un village reculé, obligé de fuir après un événement douloureux, puis on rencontre Leesha et enfin Rojer. On les suit séparément, tour à tour, mais quand on en laisse un, on ne cesse de se demander quand et comment on va le retrouver, puis on espère que la rencontre des 3 va avoir lieu.



J'ai particulièrement aimé le propos assez féministe parfois de l'auteur, certaines phrases m'ont fait sourire et peuvent clairement s'appliquer à notre époque.

L'auteur joue sur la peur qui nous a tous tenaillés un jour, la peur du noir et des monstres qui s'y cachent. Il fait remonter en nous des souvenirs enfouis, qui n'a jamais regardé sous son lit avant de se coucher?



Peter V. Brett a une écriture que je qualifierais de belle et sensible. Il passe sous silence certains détails, mais la façon dont il ecrit, finement, nous permet de visualiser ce qu'il s'est passé et de s'en faire une idée très claire. J'ai regretté par contre qu'une partie de la vie d'Arlen soit passée sous silence, même si certains indices sont disséminés ensuite, j'aurais aimé lire cette période.

J'avoue n'avoir pas vu venir certaines situations, d'autres si, je garde un regard très naïf dans mes lectures. Un auteur peut facilement me surprendre et j'aime ça, garder ce côté vierge de toutes attentes. En effet, quel intérêt pour moi de lire si je devine le rebondissement à des kilomètres (cela ne s'applique pas aux fins de romances).



L'auteur m'a donc surprise plus d'une fois et j'ai adoré ma lecture. Arlen a un côté vulnérable très touchant et cela m'a émue.



Mon seul regret est de ne pas avoir la suite sous la main, mais je pense me la procurer assez rapidement, car ce tome 1 fut un coup de coeur !



En bref : un excellent fantasy plutôt classique, mais avec une écriture qui magnifie les situations et les sentiments.


Lien : http://l-evasion-par-la-lect..
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Une lecture inattendue!

Ce roman de fantasy est bien plus qu'un récit mélant magie, démons et terres inconnues! Ce récit est avant tout une quéte, celle de soi. Ici les monstres ne sont pas ceux qu'on croit. Les plus belles victoires pas les plus retentissantes. Ce livre parle du dépassemment de soi, de la manière de combattre ses peurs, de s'épanouir, de briser ses chaines et le destin que les autres ont choisis pour nous. Ce récit est un mélange suptile entre résilience et stupidité des hommes. Beautés et horreurs. En bref c'est une pu... de pépite!

J'aurais passer a coter, les 100 premieres pages ont fallis avoir raison de moi. Heureusement Arlen a su me maintenir dans le droit chemin. L'entrée de Leesha dans l'histoire a aussi arrondie les angles et éveillé ma curiosité. Ces deux personnages m'ont happé, touché et finalement conquise. Roger Reste encore un peu en retrait dans mon esprit, mais le prochain tome résoudra peut-être cela.
J'ai découvert des perssonnages quelconques mais fort. Des personnes brisés qui font fit de l'adversité. Des modèles d'inspirations.

J'ai adoré ce premier tome du cycle des démons et le recommande sans hésiter.

Bonne lecture à tous.
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Les trois personnages principaux sont vraiment le moteur qui permet au récit d'avancer. Ils sont tous les trois foncièrement très différents mais possèdent un dénominateur commun, à savoir une certaine combativité. Elle se révèle de manière assez différente pour chacun d'eux mais le fait est qu'elle est là, bien présente en eux. En ce qui concerne Arlen, elle est présente dès le début, dès son enfance, qu'il passe à se demander pourquoi ils se cachent au lieu de combattre. Leecha ne la découvre qu'après avoir été trahie par ceux en qui elle avait confiance. Lorsqu'elle décide de s'enfuir pour se vouer à l'étude auprès de la vieille Cueilleuse du village, elle découvre en elle une force qui ne cessera de grandir. Rojer, qui n'est qu'un enfant de trois ans au début de son histoire va développer cette combativité de manière plus calme, moins brutale. J'ai trouvé cette évolution des personnages très bien construite. À la fin du tome, ils sont tous plus aboutis qu'ils ne l'étaient au début. Ce tome se déroulant sur une vaste période (une vingtaine d'années, il me semble), j'ai vu grandir et murir les personnages. Il y a un vrai coté « roman initiatique » ici qui n'est pas désagréable. Contrairement à certaines histoires ou le héros est déjà « construit », ici on découvre vraiment comment les héros en arrivent ou ils en sont et pourquoi (et surtout à quel prix).
Ceci dit, j'ai un peu été déçue par la manière dont a évolué Arlen. On le perd quelques années et lorsqu'on le retrouve au terme d'une ellipse assez longue, il est devenu très sombre mais surtout insensible, du coup j'ai perdu une partie de mon intérêt pour lui au profit de Leecha qui devient réellement intéressante.
Les bons en avant dans le temps sont aussi frustrants à certains moments puisqu'ils m'ont donné l'impression de manquer des passages importants, comme s'il manquait des pages au livre.
Les quelques personnages secondaires que croisent nos héros sont assez déséquilibrés. Certains sont complexes et intéressants comme le maitre de Rojer tantôt ivrogne égoïste, tantôt Jongleur sur le déclin attachant ; d'autres sont juste agréables, comme Ragen et enfin certains comme la mère de Leecha (ou une grande partie des habitants du Creux Coupeur) sont juste des clichés ambulants. Cependant, comme le récit se déroule sur une longue durée avec des ellipses assez importantes, il m'est arrivé de m'attacher à des personnages avant de ne plus jamais les revoir. Mais bon, c'est le jeu ma pauvre Lucette. Sur ces personnages secondaires, un point négatif à souligner toutefois : le traitement des personnages féminins. Visiblement dans les romans de fantasy, leur traitement semble difficile pour les auteurs, se rattachant à une simili Histoire ou la place des femmes est réduite dans la société à la maternité et/ou être un objet de désir. Nous avons quelques femmes fortes ici, comme Leecha qui prend lentement de l'assurance, la Cueilleuse d'herbes ou bien la chef du village (définie par un ton moqueur par les habitants comme « La Stérile » vu qu'elle n'a pas d'enfant. le ton est donné.). Il y a même une ville ou la place la plus honorable pour une femme est d'être une Mère, donc juste d'avoir eu un enfant. Aucun autre moyen de gagner le respect… de même, pourquoi, au profit d'un ressort scénaristique certes compréhensible, ajouter une scène de viol ? Cela n'apporte rien à part l'idée que « bah ! elle s'en remettra ». Il existe d'autres moyens de faire passer l'idée que les agresseurs sont méchants je crois. Je trouve toujours dommage que donc un roman dans lequel pourtant je m'amuse bien, on en revienne souvent aux mêmes points faibles, trop souvent dédaignés.

C'est un monde vaste et intéressant qui abrite nos protagonistes. Selon les personnages, on passe aisément des petits villages forestiers plus proche de la medieval fantasy aux citées au milieu d'un désert de sable plus proches de la fantasy orientale. Cette diversité de lieu entraine des mythologies différentes notamment vis-à-vis des chtoniens qui rend l'univers encore plus intéressant. Selon l'endroit où l'on se trouve, l'interprétation est différente. Il y a un réel choc des cultures entre le Val Tibbet et Fort Krasia, ce qui donne de la profondeur au monde créé par Peter V. Brett. Les démons qui sortent chaque nuit sont une invention intéressante d'autant plus qu'en tant que lecteur on en sait pas plus sur leur existence que les peuples qui subissent leur présence nuit après nuit. Sont-ils une punition divine ou ont-ils toujours fait partie de la faune de ce monde ? Cette interrogation n'a fait qu'ajouter de l'intérêt pour cet univers, en plus de celui créé par les aventures des personnages.
L'auteur nous guide à travers cet univers d'une plume fluide et bien menée. Son histoire est bien rythmée, sans trop de temps morts, juste ce qu'il faut. Dès les premières pages il a su piquer mon intérêt, me faisant dévorer l'histoire page après page avec une furieuse envie d'en connaitre le dénouement.

J'ai donc eu le plaisir de découvrir un très bon premier tome d'une série pleine de promesses. J'espère avoir assez rapidement la possibilité de lire les autres tomes pour connaitre le destin de ces personnages auxquels je me suis attachée.


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