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Citations sur Une saison blanche et sèche (92)

Une fois dans sa vie, juste une fois, on devrait avoir suffisamment la foi en quelque chose pour tout risquer pour ce quelque chose.
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P289: "Aujourd'hui, je me rends compte que c'est le pire de tout: je ne peux plus discerner mon ennemi, lui donner un nom. Je ne peux pas le provoquer en duel. Ce qui se dresse contre moi n'est pas une personne, ni un groupe de personnes, mais une chose, quelque chose, un vague quelque chose amorphe, une puissance invisible, omniprésente, qui inspecte mon courrier et branche mon téléphone sur table d'écoute, endoctrine mes collègues et monte mes élèves contre moi, lacère les pneus de ma voiture et peints des signes sur ma porte, tire des coups de feu chez moi et m'envoie des bombes par la poste, une puissance qui me suit où que j'aille, jour et nuit, qui me laisse frustré, m'intimide, joue avec moi, d'après des règles instaurées, qui varient selon sont caprice."
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Que je le veuille ou non, que j'ai envie ou non de maudire ma propre condition - et ça ne servirait qu'à confirmer mon impuissance - je suis blanc. Voilà l'ultime et terrifiante vérité de mon univers brisé. Je suis blanc. Et parce que je suis blanc, je suis né dans un état privilégié. Même si je combats le système qui nous a réduits à ça, je reste blanc et privilégié par ces mêmes circonstances que j'abhorre. Même si je suis haï et fui, écarté et persécuté et, pour finir, détruit, rien ne pourra me faire devenir noir. Ainsi, ceux qui le sont ne peuvent que se méfier de moi. A leurs yeux, mes efforts pour m'identifier à Gordon, à tous les Gordon, sont obscènes.
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Il n'existe que deux espèces de folies contre lesquelles on doit se protéger, Ben. L'une est la croyance selon laquelle nous pouvons tout faire. L'autre est celle selon laquelle nous ne pouvons rien faire
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Nous naissons dans l’esclavage. Et de là, si nous avons suffisamment la grâce, si nous sommes assez fous ou assez courageux, nous nous libérons
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Une fois dans sa vie, juste une fois, on devrait avoir suffisamment la foi en quelque chose pour tout risquer pour ce quelque chose.
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Lanie*, cette nuit-là, j'ai compris quelque chose que je n'avais jamais compris. Je n'étais pas mon propre maître. Ma vie appartenait à mon Bass** blanc. C'était lui qui organisait mon travail, lui qui me disait où je devais habiter, ce que je devais faire ou ne pas faire. Tout. Mais ce n'était pas ce qui m'inquiétait. C'était ça : Savoir que je ne serais jamais un homme à part entière. Je devais d'abord me libérer. Qu'ai-je donc fait ?

* homme blanc .
** Maître, qualifie généralement - et respectueusement! - Le Blanc, pour un Noir.
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... plongé dans mes pensées, je ne faisais pas du tout attention à ce qui se passait autour de moi quand, au voisinage de la Cour suprême, j'eus le sentiment que quelque chose d'inhabituel se passait. Que se passait-il ? Il me fallut quelques minutes avant de comprendre : le silence. Le bourdonnement qui précédait à l'heure du repas s'était évanoui. Partout, les gens restaient sur place, immobiles. Plus personne ne bougeait. La circulation c'était arrêtée. Le cœur de la ville semblait avoir été saisi d'une crampe, comme si une énorme main invisible s'était emparée de lui et l'empêchait de battre, dans son étreinte folle.
Le cœur de la ville semblait avoir été saisi d'une crampe, comme si une énorme main invisible s'était emparée de lui et l'empêchait de battre, dans son étreinte folle. Les bruits qui subsistaient, ne ressemblaient qu'au battement sourd d'un cœur, à un vague bourdonnement presque inaudible. Le silence devait donc s'insinuer dans le corps par le sang et les os. Comme une secousse souterraine, mais différente des coups de grisou que l'on ressent chaque jour, à Johannesburg.
Au bout d'un temps, je pris conscience d'un mouvement. Venant de la gare, un mur d'individus approchait poussant le silence devant lui - une sombre et irrésistible phalange de Noirs. Pas de cris, pas de bruit. Les premiers rangs avançaient, poings brandis, comme ces branches qui émergent d'un courant indolent.
(Prologue)
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Il n'existe que deux espèce de folies contre lesquelles on doit se protéger, Ben. L'une est la croyance selon laquelle nous pouvons tout faire. L'autre est celle selon laquelle nous ne pouvons rien faire.

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Putain d’bordel de merde, s'écria Stanley en regagnant son fauteuil. Tu veux savoir ? Vous, lanies, vous persistez à croire que l’histoire se fait là où vous êtes et nulle part ailleurs. Pourquoi ne viens-tu pas un jour avec moi ? Je te montrerai à quoi ressemble l’histoire. Celle au cul nu, celle qui pue la vie. Viens du côté de chez moi, à Sofasonke City.
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