L'homme devrait pouvoir vivre deux vies, disait l'écrivain Italo Svevo, l'une pour
lui-même, l'autre pour les autres. Il pensait qu'ainsi, doté de deux vies, il en aurait consacré une au bonheur de son ennuyeuse famille. Par devoir et par reconnaissance.
Et l'autre à sa vraie vie, à sa rêverie, à ses écrits.
Regarder les femmes tomber.
Très drôle. Personne ne nous regarde, quand nous tombons, et le plus souvent personne ne nous ramasse.
L'évolution ne s'est pas faite pour rien.
Mais peut-être n'est-elle pas finie - c'est même certain - alors la mémoire rejoindra, quelque part, notre queue perdue. Les mots imprimés sont la marque de cet oubli en cours.
Et j'ai renoncé ce jour-là, au moins provisoirement, à me faire adopter et adouber par ce monde-là, qui était le mien, et où seul un chien...
Sans exagération, la vie ne vaut rien ,ai-je répondu.Et je le pense, je le pense vraiment.
Il va de soi que l'écrivain est un espion tapi au milieu des siens