Je ne pouvais détacher mon regard de la lampe à pétrole : j'aurais parié qu'elle ne voulait pas que je la touche. Cela paraît complètement idiot, mais c'est la stricte vérité.
Le soir, parlait le monde des esprits qui disaient leur souffrance.
L'ambiance de sa scène du matin me revint : Louis était bien là, et il n'avait pas encore l'âge de porter les armes. Albert était tout petit. Oui, bien sûr, cette scène se passait AVANT la guerre.
Sans plus réfléchir, je m'arc-boutai et poussai de toutes mes forces le lourd meuble de bois pour le faire pivoter sur lui-même.
Derrière, il y avait bien une porte. La 52e.
Mon père demeura pensif. Qu'était-il arrivé à cette tante, ou plutôt cette grand-tante, pour qu'on la supprime de la famille?
On aurait dit... que quelqu'un pleurait, ou criait. On aurait dit des lamentations. Je ne trouvais pas les bons mots pour l'exprimer, mais je sentait dans mon coeur que cela résonnait comme du désespoir.
Moi, je faisais l’inventaire des jeux de société entassés dans le bahut du salon lorsque le piano se mit à jouer. Tout seul. Enfin, je veux dire par là que je ne voyais pas Céleste devant.
« Céleste, entendis-je à mon oreille. Céleste aide moi ! »
Puis tout à disparut.
Toutefois, le jour était venu, et le jour n'appartenait pas aux esprits errants.
Le bruit du vent... c'est envoûtant, enivrant, surtout quand on est bien au chaud sous la couette.