- Si vous vous êtes heurté à un mur, c'est que vos raisons de partir n'étaient pas bonnes, monsieur.
Je n'avais jamais entendu un argument aussi...aussi...Je ne trouvai pas de mot pour le qualifier. Je ne pus que hurler :
- Comment ça, pas bonnes? J'avais envie de revoir mon petit frère !
- Il est inutile de vous époumoner, monsieur. Il faut juste vous poser les bonnes questions. Pour quelle raison vouliez vous voir votre frère? S'agit-il d'une raison honorable?
- Très "honorable" ! J'ai peur qu'il lui soit arrivé quelque chose !
- Etes-vous sûr de n'être pas mû par une pointe de jalousie, monsieur?

- La loi du plus fort, c'est un peu primaire. En cas de conflit, rien ne vaut la négociation.
Il fronça les sourcils :
- Quand on envahit ton pays, tu ne négocies plus.
- Il n'empêche que s'il y avait plus de philosophes et moins de guerriers, on ne dépenserait pas l'argent à acheter des armes, on l'utiliserait plus intelligemment, et on vivrait mieux. Parce que l'idéal, c'est quand même que chaque être humain trouve le bonheur !
- Qu'est-ce que tu me chantes , L'individu n'est rien, seule existe la CITÉ !
Il m'énervait de nouveau. Je protestai :
- La cité, c'est un homme, plus un homme, plus un. Autant de fois UN individu. De quel droit sacrifierait-on celui-ci à la survie de celui-là ? Et qui en déciderait ? L'honneur, le pays, la cité sont surtout des arguments pour envoyer le hommes se faire tuer. Si Sparte n'avait pas élevé ses enfants selon des valeurs guerrières, la vie y aurait été meilleure !
Léonidas me toisa de haut.
- Pour qui te prends-tu, petite larve ?
– Laisse faire les professionnels, plaisanta Momo. Encore que quelqu’un a dit : N’oubliez pas que ce sont des professionnels qui ont construit le Titanic et des amateurs l’arche de Noé.
En Egypte, au temps des pharaons, un orphelin qui s'appelé Khay suit discrètement les pilleurs. Dans une salle qui est gardée pas une statue de dieu chacal Anubis le jeune garçon vole la momie que le dieu gardée. Il l’emmène dans une barque il a l'idée de montrer la momie à des passants et en échange un peu d'argent ou de nourritures. Un peu après avoir volé la momie Khay sauve un chacal de la noyade. Le chacal restera avec lui tout au long de son aventure. Mais Khay a volé la momie d'un pharaon qui a cause de ça l’empêche de dormir éternellement.
– Oui… On ne sait jamais comment virent les choses. Je n’aurais pas aimé vivre à cette époque. Est-ce que j’aurais résisté ou collaboré ?
– Je te connais, tu aurais résisté…
Cléa eut un sourire un peu triste :
– C’est ce qu’on préfère croire de soi-même. Mais si on est menacé et qu’on a très peur, on n’est pas forcément le héros qu’on voudrait. Il est facile de penser qu’on aurait réagi avec courage et noblesse… quand on n’a pas eu l’occasion de le prouver.
– C’est vrai. Alors on ne juge pas. Ivan n’a sûrement pas pu faire autrement, surtout qu’il a sa sœur à charge, et maintenant Victor.
Si on avait compris que la couleur, l’origine ou la religion n’avaient aucune importance, on aurait pu vivre en paix et mettre son énergie à faire progresser la cité au lieu de la détruire.
- Sois prudent, cependant, reprit le médecin. Tu ne dois toucher aucun des autres pensionnaires. Jamais, tu m'entends ! Autant pour ta sécurité que pour la leur.
Et si elle est choquée par ta tenue, c’est que les femmes ne doivent pas porter de vêtements d’hommes. Or, pour elle, le pantalon est un vêtement d’homme.
– Je regrette, ironisa Cléa, Jésus portait une robe !
- Trois mois, tu exagères. Tu as vu leur carrure ?
- Justement. Rhéa Silvia affirmait que ses jumeaux étaient les fils d'un dieu.
Faustulus leva les bras au ciel.
- Et puis qui encore ? Les fils d'un dieu ! Quelle blague !
- Cela expliquerait que, même vestale, elle se soit trouvée enceinte.
- Oui, eh bien, on ne me fera pas avaler ça. Qu'elle ait eu des fils, passe encore, mais d'un dieu, ça me paraît tiré par les cheveux. Tu imagines...
Il se tut subitement.
- Un dieu... Quel dieu ? demanda-t-il d'un ton changé.
- Mars. Ils seraient les fils du dieu Mars.
Il y eut un silence, puis Larentia remarqua sourdement :
- Ils étaient nourris par une louve et un pivert, c'est bien ce que tu m'as dit.
Son époux hocha longuement la tête. Oui, c'était ça. Or, la louve était consacrée à Mars et le pivert était l'oiseau de ce même dieu...
Faustulus et Larentia se regardèrent abasourdis.
Les peuples qui ont une femme pour divinité supérieure privilégient la vie, et donc la fertilité… des femmes, des troupeaux et de la terre. Ceux qui choisissent un homme accordent plus d’importance à la force physique. Leur attention ne se porte pas sur la création de la vie, mais sur sa défense. Les premiers sont donc par essence pacifiques, les seconds guerriers. Et ces derniers sont hélas les plus nombreux.