Merci, merci, et encore merci au club de lecture du mois de février pour m'avoir donné l'occasion de lire ce chef-d'oeuvre. J'adore la littérature anglaise du XIXe siècle mais je n'avais pas eu l'occasion de le lire. En fait, je crois que j'avais peur, vu le succès de cet ouvrage, de ne trouver qu'une simple histoire d'amour. Et c'est en effet cela. Une histoire d'amour. Est-elle simple pour autant ?
Mr Lockwood a besoin de calme et les landes du Yorkshire lui paraissent idéales. C'est ainsi qu'il se retrouve locataire de Mr Heathcliff. Son propriétaire s'avère être un personnage antipathique, plus qu'associable. Mr Lockwood s'obstine pourtant à vouloir entretenir une relation avec cette étrange famille qui se compose, outre de Mr Heathcliff, d'une jeune fille d'environ 18 ans et d'un jeune homme un peu plus âgé. L'ambiance entre eux est extrêmement tendue et il est clair que personne ne cherche sa compagnie. Mr Lockwood aurait bien rompu là son entrevue, si une tempête de neige ne l'obligea à demeurer une nuit parmi eux, bien que ses hôtes ne lui proposent pas le gite. C'est la femme de charge qui prends sur elle de le loger dans une chambre visiblement inhabitée depuis des années. En furetant un peu, il tombe sur un prénom. Mais un prénom suivi successivement de trois noms. Et ces livres gribouillés portant le même prénom, a qui appartenaient-ils ? Qui est Catherine ? Il fini par s'endormir. C'est un hurlement qui le réveille. Son propre hurlement ! A-t-il rêvé ou a-t-il vu un fantôme ? Pourquoi son hôte semble si abattu par la description de sa vision ? Quoiqu'il en soit, il n'a plus qu'une hâte : rejoindre sa location ! Mais la lande est traite en hiver. Il arrive chez lui frissonnant, ce qui lui vaut plusieurs semaines d'alitement. C'est pendant sa convalescence que la gouvernante Nelly lui conte l'histoire des Hauts de
Hurle-vent. Une histoire tragique d'amour et de haine sur trois générations, au centre duquel règne la personnalité diabolique de Heathcliff et la sauvagerie de Catherine. Nelly les connait bien. Elle a été élevée avec eux : son frère de lait, Hindley. La soeur de celui-ci, Catherine. Et enfin, le petit vagabond adopté par leur père, un gentilhomme au grand coeur, Heathcliff. Personne n'est indifférent à cet enfant qui attire aussi bien l'amour que la haine. Et c'est de ses sentiments si tranchés que découlera toutes les tragédies suivantes…
Un vrai coup de coeur ! Impossible d'arrêter la lecture, si ce n'est en m'endormant au milieu d'une phrase. C'est âpre comme la lande, froid comme le désespoir, noir comme l'enfer. Et pourtant, ce n'est pas de la mélancolie que je ressens. Non, j'ai plus l'impression d'y retrouver de la psychologie enfantine avant l'heure et ne peux m'empêcher d'avoir de la colère contre le patriarche. Si Heathcliff avait gardait sa place d'enfant aimé, aurait eu cette personnalité ? Aurait-il eu ce besoin de vengeance ? Certes, tout le monde sera d'accord pour dire qu'il n'est pas un personnage fréquentable. Mais qu'en est-il de Catherine ? Elle était la seule à avoir du pouvoir sur lui et pourtant, par égoïsme, elle a décidé de l'abandonner. N'est-elle pas encore plus à blâmer ? La narratrice, Nelly, est le lien entre tous les protagonistes. Cela fait d'elle le personnage central mais il est évident que face aux forces qui l'entourent, elle ne fait que subir plus qu'elle ne peut les influencer. Même Heathcliff, malgré toutes ses manoeuvres destructrices, a-t-il autant de puissance qu'il le croit ou lui aussi était-il la proie du destin ? Il est évident, que le roman est comme son héros : nous ne pouvons rester indifférents à la puissance de cette écriture. Un livre envoutant… Envoutant au point que je puisse avoir de l'empathie pour Heathcliff ! Envoutant au point d'avoir une furieuse envie d'aller errer dans la campagne sous la pluie. Envoutant au point que cette chronique me semble bien terne au vue des sentiments qui bouillonnent en moi …