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4,13

sur 13814 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lecture conseillée de très longue date par plusieurs personnes, dont la soeur d'un pote... Vous connaissez ma passion pour le XIXe romantique, pour l'Angleterre, pour le gothique, pour Tim Burton (dont je demeurai surpris qu'il n'ait jamais adapté le roman, tant l'atmosphère semblait propice, ainsi que le personnage d'Heathcliff, pour Johnny Depp!), il était donc évident que j'allais passer un très bon moment.

L'écriture est magnifique, servie par une traduction incroyable, relativement ancienne, mais respectée avec raison, de Frédéric Delebecque. Cela faisait peut-être depuis le Guépard que je n'avais plus été enchanté par un classique étranger où la restitution française me régalait à chaque instant.

L'ambiance est formidable dès le début : M.Lockwood, narrateur à la fois distingué et naïf, qui met les pieds dans le plat en permanence, arrive à Hurle-Vent, domaine sinistre sur la lande, battu par les vents, où il loue la grange voisine. Il ne reste alors plus qu'Heathcliff, Hareton et une Catherine, dont il peine à connaître les liens au sein de ce foyer tourmenté, terrible et inquiétant. La domestique Nelly Dean lui racontera à partir de là l'histoire de toute la famille Earnshaw, dont les grandes lignes peuvent être spoilées par l'arbre généalogique qui préfigure le récit de mon édition : Comment Heathcliff, gamin semble t-il gitan, fut recueilli par le père Earnshaw, comment les enfants légitimes de celui-ci le détestèrent, comment Heathcliff et Catherine s'aimèrent et se déchirèrent, comment il jura de se venger, etc. Un enchaînement de moments et de passages que l'on suit avec délectation et sans temps mort (avec des scènes très fortes, comme le fantôme, la tempête...), grâce à l'écriture, aux personnages et à l'atmosphère. le fait de savoir dès le début qu'il ne reste plus, en 1801, qu'Heathcliff, Hareton et une autre Catherine ajoute au tragique qui englobe toute cette partie du récit. Les 35 chapitres qui composent le roman ont quelques fois permis de le diviser en deux parties distinctes, le point de bascule étant la mort de la première Catherine. La suite chroniquera ainsi la vie de sa fille et d'autres personnages. Je dois dire avoir beaucoup aimé également cette deuxième génération, particulièrement Catherine deuxième du nom, et avoir été ravi par le dénouement du roman. Mais justement, à mesure qu'Heathcliff continuait à vouloir se venger de son aimée regrettée, de son rival Edgar Linton, de leur progéniture, d'Hindley et de sa progéniture, et même de son propre fils... Il ne fait que perdre en sympathie pour le lecteur, au point qu'on ait hâte de le voir enfin trépasser et rejoindre Catherine. C'est sans doute le seul reproche que je puisse faire au roman. Même Edgar, que l'on a d'abord haï, devient au fur et à mesure un personnage attachant, sincèrement en deuil, et un oiseau que l'on voudrait protéger du prédateur!

Les Hauts de Hurle-Vent est d'une très grande violence, dans le choix des images, dans les actes... Même en ayant lu les pires polars, on peut être décontenancé de voir une fresque familiale autant marquée par les images morbides et cruelles récurrentes, qui vont loin. Mention spéciale au moment où Heathcliff sauve la vie d'Hareton bébé, et où la narration dit qu'il avait entre les mains un être dont il aurait pu avec joie fracasser le crâne à cet instant! Les Hauts de Hurle-Vent est ainsi parcouru d'une imagerie d'une noirceur considérable, qui peut venir soit de l'ambiance sinistre, soit des pulsions et paroles de ces personnages qui vivent ensemble ou à quelques pas dans un ressentiment et une crainte insoutenables (d'ailleurs, on pourra se demander pourquoi certains ne quittent pas une bonne fois pour toutes cette scène - dont le théâtre s'est si justement emparé - terriblement close, et continuent encore et toujours à subir). Les études sur un possible sadisme et masochisme des personnages sont passionnantes, à défaut d'être toutes pertinentes à mes yeux. Notons aussi la répétition onomastique, ce balbutiement des patronymes au travers des générations, comme pour marquer l'engluement du temps et de la malédiction. Ces homonymies m'ont instantanément rappelé un certain David Peace, qui se place également dans le Yorkshire et dans la cruauté la plus totale... de là à dire qu'il rend ainsi hommage à Emily Brontë, il faudrait se renseigner auprès de lui.

Emily Brontë adorait Goethe et le romantisme allemand, et l'on retrouve, de façon ponctuelle, de très belles descriptions de la nature et des saisons, comme on a pu s'en régaler dans Les Souffrances du jeune Werther. Pour le seul roman d'une auteure disparue trop vite, c'est une oeuvre considérable, qui intrigue, et qui peut frapper autant que Les Liaisons dangereuses De Laclos. Malgré tout, je la trouve moins parfaite, justement par l'antipathie et la répulsion absolues que finit par susciter Heathcliff. Je l'aurais voulu beaucoup plus pathétique jusqu'à la fin! Je n'ai pas trouvé comment caser l'hilarant Joseph ou le phtisique lâche Linton Heathcliff (aberration onomastique autant que fruit d'une union qu'on ne saurait imaginer), mais ils font aussi partie des figures que l'on n'oublie pas.
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J'avoue que ce bouquin m'a fait passer par toutes les couleurs. le tout début m'a un peu ennuyée, ensuite je suis rentrée dans l'histoire et m'en suis passionnée. Puis les personnages m'ont profondément agacée, au point que j'avais parfois envie de jeter le livre par terre. Tous, à part peut-être la servante Nelly, se complaisent dans le drame, la souffrance et la mort. A la longue, on finit par se sentir des accès de violence, à se mettre dans la peau de Heathcliff, ce sombre démon pourtant idéaliste. Et puis... la fin est magistrale, comme un dernier morceau d'un puzzle qu'on a mis des lustres à assembler. Arrivé là, on se calme doucement avec les derniers mots de l'auteur et on sait brusquement qu'on se trouve devant un chef d'oeuvre.
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Les Hauts de Hurle-Vent...ou comment l'appeler autrement? Les aventures de Heathcliff le malheureux vagabond? Catherine Earnshaw l'insoumise? C'est une des histoires d'amour les plus tristes, sombres et violentes qu'il m'aie été donné de lire. Je n'oublierai pas cette lecture commençant par l'arrivé de Monsieur Holmwood aux milieux de ces landes perdues, ni le récit de la domestique Nelly sur toute l'histoire des Earnshaw, l'arrivée de Heathcliff et la haine du fils aîné à l'égard de celui-ci. le vagabond est celui qui a retenu le plus mon attention, tantôt je le comprenais, tantôt je pensais que sa vengeance allait beaucoup trop loin, mais même si la fin est tragique, une chose est sûre, les deux amants finissent par se retrouver, dans des tombes côte à côte avec le paysage comme triste décoration. Un coup de coeur :)
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● Je trouve étonnant, incroyable même la faculté d'Emily Brontë à créer, dans "Les hauts de Hurlevent" une atmosphère bien particulière, qui pour ma part m'enchanta. Elle sait être à l'origine d'une atmosphère un peu gothique peut-être et en tout cas très particulière, qui est la principale source de mon plaisir durant cette lecture.
Elle sait créer en quelques lignes, en quelques mots, une atmosphère qui m'enveloppe. C'est ce qui m'a le plus intéressé, plus que l'histoire et les personnages, auxquels j'ai porté bien moins d'attention.
L'atmosphère des "Hauts de Hurlevent"... Atmosphère un peu gothique, qui accompagné du style expressif d'Emily Brontë est un délice.
Pour finir, je laisse la parole à une autre auteure que j'aime beaucoup, Virginia Woolf , qui a des paroles plus justes que je n'en pourrait avoir au sujet d'Emily Brontë : "Avec quelques touches, elle sait évoquer l'âme d'un visage et rendre le corps superflu ; en parlant de la lande, elle fait souffler le vent et gronder le tonnerre". C'est cette puissance du style, c'est ce caractère expressif du phrasé, qui est à l'origine de cette atmosphère si particulière et qui m'enchante tellement dans "Les Hauts de Hurlevent".

● J'ai vraiment bien aimé "Les hauts de Hurlevent".
Il y a dans ce texte une atmosphère délicieuse, un peu gothique peut-être, fantastique sans doute.
On sent l'atmosphère bien particulière d'une lande bien à part et, en quelques mots, Emily Brontë sait évoquer le paysage et bien plus encore.
C'est au final le plus plaisant dans son roman ; cette atmosphère, subtile, dont est empreint tout le texte. C'est un vrai bonheur que de se laisser envelopper par cette ambiance bien spéciale.
Alors, n'hésitez pas… Si vous êtes prêts à vous lancer dans l'aventure des "Hauts de Hurlevent"...
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Magnifique et poignant ! Un chef d'oeuvre !
Tout est bien mené et on a aucune envie de s'arrêter de le lire.
Il y a des passages très marquants et les personnages ont tous une histoire intéressante et assez dure .
Emily Bronte nous fait vivre les sentiments humains les plus incroyables avec à la fois audace et délicatesse.
Un classique à lire à tout prix ...
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Ce fut réellement mon premier roman d'amour, je devais avoir entre 11 et 12 ans, une explosion me faisant passer de l'enfance à l'adolescence.
Je n'ai connu le même émoi qu'en voyant le film de Clint Eastwood , "sur la route de Madison", bien des années plus tard, l'exacte opposé. Me faisant passer l'adolescence à l'age adulte !
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Ce livre m'a marqué au plus haut point, je n'ai jamais lu de livre qui m'est autant bouleversé par la haine si puissante de Heathcliff envers tous les êtres qui sont proches de Catherine.
On se demande ou va s'arrêter cette violence, cette destruction, jusqu'ou va t'il pousser le vice.

Un livre dont je conseille vivement la lecture.
Je sais que ce sera avec une grande joie de le relire dans plusieurs années.
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Un classique qui baigne le lecteur dans la haine, le sadisme, la folie, le glauque, le sordide...une histoire d'amour saturée de fureur et de vengeance, de mystère et de terreur sur les Landes du Yorkshire balayées par les vents et la puissance destructrice des passions contrariées. À lire absolument pour le malaise et le déchaînement de sentiments qui nous frappent à chaque page.
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Des paysages et vallées ancrés dans une atmosphère troublante, mystérieuse, dont l'écriture frôle parfois l'irréel ; des personnages complexes, aux multiples natures et aux diverses alliances, pareilles à une guerre de famille ; un narrateur et une conteuse qui apparaissent de façon assez bienveillante dans cet univers si singulier ; et... et...
Je pourrais encore évoquer durant des années les traits de ces étranges Les Hauts de Hurle-Vent, mais les mots me manquent pour décrire cette étrangeté de la littérature ; de peur de ne pouvoir employer les termes précis, je ne m'étendrais pas plus, ajoutant simplement que je me souviendrais à jamais de ce sublime ouvrage.
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Sur les terres des Hauts de Hurle-Vent, balayées par les vents du nord et égayées par le bonheur d'une famille, fut ramené, par un jour de mauvais temps, un jeune bohémien, orphelin abandonné. On le nomma Heathcliff et il détruisit le bonheur de cette famille. Détesté du fils et aimé plus que de raison par la fille, Heathcliff grandit en nourrissant une vengeance contre tous ceux qui, au fil du temps, tentèrent de le séparer de sa bien-aimée. Et quand le temps fut venu, sa fureur et sa sauvagerie furent libérés sur les deux familles à l'origine de son malheur.

Très honnêtement, ce roman était d'abord bien parti pour finir dans le même sac que beaucoup d'autres classiques que j'ai pu lire (contrainte et forcée par les professeurs de français, la plupart du temps). Durant les quarante premières pages, l'action était absente et la plume pas très simple à lire. Alors j'ai abandonné ma lecture, et c'est seulement quelques mois plus tard, juste avant la rentrée scolaire, que je m'y suis remise, presque à contrecoeur, mais convaincue que je me devais de finir ce livre. Et que ne fut pas ma surprise lorsque je me suis retrouvée happée par le récit dès les premières pages! Bien sûr, c'est quelques lignes après mon abandon que l'action se mettait en place, et où on rencontre enfin ces personnages clés qui deviendront rapidement addictifs.
On suit ainsi les Earnshaw et Heathcliff depuis l'arrivée de celui-ci dans les Hauts, jusqu'au dernier souffle de chacun, au travers du récit de leur servante. Il est sans conteste qu'aucun de ces personnages, ni ceux que l'ont rencontrera plus tard, sont tous plus ou moins mauvais, malsains, égoïstes, très loin d'être parfait. Je pense que c'est là tout le charme du roman : il montre la vraie nature de chacun, qui se révèle petit à petit, et montre aussi qu'il pourrait s'agir de n'importe lequel d'entre nous, dans de telles circonstances. On nous explique en détails chaque action qui a pu mener à ce que l'Enfer se déchaîne sur les Hauts.
Quant à la plume compliquée dont j'ai parlé plus tôt, elle se révèle en réalité beaucoup plus simple une fois embarqué dans le roman.
L'auteure plante un décor atypique, isolé du reste du monde, sans réels repères sociaux ou temporels, hormis les dates et les titres qu'on nous donne, mais qui n'ont en fait aucune réelle incidence sur le récit. Une fois que l'action commence, on s'évade facilement à la Grange ou dans les Hauts, des années plus tôt ou au moment où l'histoire est racontée, à la guise de l'auteure.
Vous l'aurez bien compris, il s'est avéré que ce classique, à défaut d'être un véritable coup de coeur, m'a fasciné et surprise dans le bon sens du terme. Avant ma lecture, on m'a parlé d'une romance mythique, et bien que ça le soit, on ne peut pas vraiment dire que cette histoire soit très romantique. Elle ne vous fait pas fondre, elle vous arrache le coeur, le piétine et tente de le remettre à sa place ni vu ni connu.
Donc, malgré le titre de romance, je ne le conseille pas du tout à ceux qui cherche une lecture douce et pleine d'amour à en vomir, mais peut-être plus aux adeptes du naturalisme ou du réalisme par exemple, car Emily Brontë nous dépeint là une réalité à la fois poignante et horrifiante.
Lien : http://pelemeledearmenia.blo..
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