Ce sont toujours les petits riens qui rouvrent les portes de l'oubli. Les détails... Un rouge à lèvres évoque un sourire... Le sourire une voix... Puis un visage...
Et d'un coup, Charlie comprend chez qui il vient de se réveiller juste avant de la trouver morte sur le sol du living.
Il sait que toutes les femmes du monde rêvent d'assister aux nuits de débauche d'Earl Rath.
Ce serait peut-être différent si elles savaient ce qui se passe vraiment dans les collines.
Mais probablement pas.
Les stars de cinéma, c'est le meilleur aphrodisiaque au monde.
Ouais, moi je ne connais rien au cinoche, Miss Silver… mais je sais fabriquer des stars.
p.336.
À présent, Charlie se demande s’il s’est trompé... si les avions étaient bien là-haut... et s’ils ont lâché leurs bombes et détruit Hollywood... Et si, depuis lors, tout n’est qu’illusion... le cauchemar d’une vie... vécue en enfer... et il voudrait hurler, mais il ne le fait pas.
- Je m'en fous de gagner ...
Ce que je veux, c'est qu'ils perdent.
Charlie avait un faible pour ces jours-là… les premiers jours. Les jours où on se laisse croire aux mensonges… où on se dit que quelqu'un vous a vu comme vous êtes… a tout compris de vous… de votre âme… et que c'est ce que vous désirez. Voilà le plus doux des mensonges. Votre propre supercherie
p.283.
Au milieu de la nuit, je me suis réveillé avec un sentiment... d’angoisse. Je suis sorti écouter les vagues, espérant que ça m’aiderait... mais là, j’ai pensé à me jeter à l’eau et à nager, à nager loin, loin de tout... Ces quelques heures de paix, Val m’avait rappelé ce que c’était de vivre... plutôt que de faire ce que je faisais depuis mon retour. Sous peu, le soleil se lèverait, et nous reprendrions nos vies réelles... nos rôles. Et Dieu du ciel j’aurais tant voulu que ça n’arrive pas.
p.238.
- Je N’APPARTIENS pas à Gil. Tu as le droit de te faire du BIEN. Tu as le droit à l’amour, dans ce monde.
Charlie avait déjà vu Gil avec d’autres femmes. Il comprit que Melba l’y avait autorisé. Et pour cela Gil l’aimait encore plus. On aurait dit un personnage de Scott Fitzgerald... elle voyait la fragilité des gens, leurs fêlures... Et savait qu’on ne devait pas les punir pour ça.
p.10.
Mais lui, il n’entendait rien. Il n’y avait aucun avion dans le ciel, juste les étoiles qu’on y voyait en temps normal. Tout était comme ça, ici... un truc dans l’air rendait les mensonges plus faciles à croire.
C'était une période très Noire, celle du Hollywood où l'on créa soudain le Film Noir. J'espère que vous la trouverez tout aussi fascinante et déchirante que moi.
Introduction, p. 5