Conan le Cimmérien, tome 2 : Le colosse noir

La princesse Yasmela, régente du Khoraja, ne sait pas si elle rêve ou non...

Elle se voit descendre dans le temple oublié de Mithra...
Elle se voit aborder dans la rue, en pleine nuit, un capitaine des mercenaires, un certain Conan, un Cimmérien, un barbare.

Elle est régente d'un pays au bord de la guerre. La statue du Dieu Mithra lui a donné l'ordre de confier son armée, à un inconnu.

Yasmela voit dans son sommeil,
le chaos et le choc des deux armées.
La charge folle de la cavalerie,
un maléfice réduisant, en cendres, les chevaliers du Comte Thespides,
le roulement des tambours,
les volées de flèches dans le ciel,
les cris des blessés,
des glaives brillent au soleil,
des chars de guerre,
une lance qui jaillit,
des rocs écrasant des hommes,
le seigneur général tombe,
un cimeterre contre un destrier,
la folie, le sang et la mort...
Et debout, Conan victorieux!

Yasmela ne sait si cela se produira dans l'avenir, ou si ce n'est qu'un vain espoir !
Mais, elle sait que si son cauchemar, pendant les heures les plus sombres de la nuit, prend forme... Elle ne rencontrera jamais le Cimmérien!


Dans le recoin le plus noir, une créature maléfique murmure des choses obscènes...
- "Tu m'es destinée, Princesse, murmure la voix odieuse, animée d'une joie féroce".

L'entité, la forme vaporeuse qui se nourrit de la peur de la Princesse, la convoite. Les yeux jaunâtres et flamboyants la déshabillent, avec avidité...

L'incube monstrueux, chuchote à l'oreille, avec des sifflements horribles :
-Je suis Natohk, l'être voilé !
Bientôt, tu m'appartiendras! Et, tu devras m'aimer... Tu seras ma reine, ô Princesse.
Je t'apprendrai les voies antiques et oubliées du plaisir.


"... les paroles prononcées submergeaient Yasmela, d'une horreur tellement insupportable, qu'elle se contorsionnait, comme sous la morsure d'un fouet"

Yasmela n'est plus régente, ni Princesse, elle n'est qu'une femme apeurée, vulnérable et soumise au pouvoir d'un sorcier, délivré des chaînes qui l'entravaient...
Elle ne sait qu'une seule chose!
Elle doit se faufiler dans les rues, seule, et faire confiance au premier homme, qu'elle croisera...
Fut-il paysan, porcher ou... Barbare!


La jeune femme devra faire alliance avec cet inconnu, et le nommer Général en chef. Même si elle doit lui promettre de l'or, de l'argent, des honneurs princiers ! Ou encore le séduire avec ses charmes, ("les ménestrels chantaient sa beauté à travers le monde occidental").
Même si elle, une Princesse, doit se jeter à ses pieds, supplier et pleurer afin de l'apitoyer...

Mais, peut-on émouvoir Conan?
Elle a besoin d'un seul homme, de cet homme!


Dans le culte de Mithra, le Dieu Mithra doit monter et chevaucher la bête, le "Taureau primordial" . L'animal une fois épuisé, Mithra devra percer son flanc... C'est ce que désire la Princesse Yasmela, que Conan tue le monstre!


"D'où est venu Natohk? Il a surgi du désert, une nuit... Cette nuit là, les vampires étaient sortis de leurs tombes. Les sorcières chevauchaient nues les courants célestes et les Loups garous hurlaient au milieu des étendues sauvages.
Sur un chameau noir, il est arrivé à la vitesse du vent...
Un feu impie flamboyait autour de lui, et les traces fourchues de sa monture brillaient dans les ténèbres...
On dit que la bête a soudain déployé des ailes gigantesques, et s'est envolée vers les nuées, laissant derrière elle, une piste de feu.
On dit qu'une forme vaguement humaine, noire et bestiale, s'approche chaque soir de la tente de Natohk."

Les Éditions Glénat ont demandé à différents duos d'adapter l'oeuvre de Robert Ervin Howard, Conan le Cimmérien.
Chaque album de la série présente une histoire indépendante.
Ce volume, intitulé le colosse noir, a ainsi été confié  à Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat.
Alors qu'il est en train de tromper son ennui dans une taverne avec ses amis, Conan est abordé par une mystérieuse jeune femme.
Celle-ci, en vérité une princesse, veut faire de lui le chef d'une armée qu'il mènera au combat contre un puissant adversaire Natohk et sa horde sauvage.
Brugeas et Toulhoat nous livrent ici une adaptation réussie, tant scénaristiquement que graphiquement.

C'est vrai que cela fait bizarre de quitter Conan dans le premier tome et de le retrouver dans une tout autre situation. C'est voulu car chaque tome est véritablement indépendant avec son propre scénario. Après la jungle luxuriante, nous voilà dans les contrées semi-désertiques.

On le retrouve dans un royaume qui est menacé. Cependant, la princesse régente lui confie très facilement le commandement de ses armées afin de vaincre un sorcier maléfique qui vient la hanter toutes les nuits. A noter également une introduction fort bien réussie.

Le récit est fort simple dans on déroulé mais je suis quand même preneur. Je n'aime pas trop quand cela devient alambiqué. La réalisation est fort bien assuré avec un côté cinématographique jusque dans la mise en page et le graphisme. Les scènes de combat valent le coup d'oeil. C'est vraiment un récit épique.
Graphiquement, c'est somptueux surtout au début avec ce mélange de pages en couleur juxtaposant des croquis sous forme d'esquisses en noir et blanc.

Bref, c'est un tome qui ne m'a pas laissé indifférent bien au contraire. Cela reste un très bel hommage au travail de Robert Howard rendu par des artistes français.

Glénat se lance dans l'adaptation du célèbre Conan le Cimmérien, de Robert E. Howard. Un tome, une histoire, un couple scénariste/dessinateur
Pour ce deuxième tome cela sera : le colosse noir.
Dans une antique cité du désert, un mal ancien se réveille. Un sorcier renait et prend de rêve de conquête. le royaume de Koraja est menacé, et c'est justement là que Conan attend comme mercenaire de s'engager pour une bataille. mais ce n'est pas en tant que soldat qu'il va livrer cet épique combat car la princesse sous les conseils du dieu Mitra le prend comme général.

Voici un récit de guerre où Conan goute à la saveur des responsabilité puisque c'est lui qui va diriger l'armée de la princesse de Koraja. Sur ses épaules repose donc la vie de tous les soldats. Et malgré ses forces légendaires, cette guerre n'est pas gagnée car en face ce trouve un sorcier redoutable sorti de la nuit des temps.
Un récit que j'ai trouvé dynamique et bien construit, avec suffisamment de profondeur pour qu'on se prenne dans l'histoire. Conan y est un acteur particulièrement actif, et se révèle même bon stratège et plus que excellent combattant.
Une autre personnalité féminine tire son épingle du jeu. Bien que la princesse soit effrayée par le sorcier qui tourmente ses nuits, elle se montre comme une femme résolue et forte, voire même femme fatale comme le montre la dernière case...
Une bonne introduction, une bonne scène de bataille sanglante et violent (impression accentuée par la colorisation écarlate) mais une fin peut être un peu plus précipitée. La confrontation entre le sorcier et Conan était presque un poil décevante.

Le dessin incisif de Ronan Toulhoat se montre une nouvelle fois efficace et dynamique. le duo Toulhoat et Brugeas n'en finit pas de me séduire.

Je vais passer pour une noob, un ovni ou encore une ignorante, mais je n'avais jamais lu de Conan sous aucune forme avant de lire ce volume. On m'a recommandé ce titre plutôt que l'autre paru en même temps, et je ne suis pas déçue du voyage !
Une précision : je ne suis pas une grande lectrice de franco-belge, je trouve que les scénarios de BD d'aventures sont souvent pressés et parfois bâclés. Je sais que c'est dû au format donc je ne lance pas la pierre, juste un goût personnel pour des intrigues plus développées.
Une fois cet aspect passé, j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre l'ascension de Conan et à découvrir un univers riche visuellement comme en mythologie. La dark fantasy garde une place bien spéciale à mes yeux, donc comment aurais-je pu ne pas apprécier ?

Pour beaucoup Conan se résume à un barbare bodybuildé en slip de fourrure qui massacre ses ennemis à l'aide d'une épée longue. La réalité est bien différente. le Dynamic Duo, non pas Batman et Robin, mais Brugeas et Toulhouat (a qui doit on déjà entre autres le génial Roy des Ribauds et le superbe Ira Dei) est aux commandes de cette adaptation de la nouvelle éponyme De Robert.E. Howard, l'un des piliers fondateurs de la Fantasy.
Et le résultat est une aventure résumable en trois mots: épique, sanglante et magnifique.

Le royaume de Khoraja connait de sombres heures. Son roi a été capturé et sa soeur, la princesse régente Yasmela à du mal a affirmer son autorité, ses conseillers la pressent de signer la paix avec les royaumes voisins, aucun ne la jugeant capable de diriger le royaume. Désespérée, la jeune femme s'en remet au dieu oublié Mitra qui la guide vers Conan, un des capitaine du seigneur mercenaire Amalric. Oui notre bon Conan est officier, autant pour l'image de brute écervelée dont certains l'affuble. Et ce dernier monte encore en grade quand la princesse lui offre le commandement de toute l'armée. Cela n'est pas pour plaire à l'ombrageux comte Thespides, premier parmi les grands seigneurs du royaume qui estime que servir sous les ordres d'un barbare est indigne. Ensuite le récit se transforme en un affrontement de titans entre l'armée de Khoraja et la horde du sorcier Nathok avant une conclusion, certes rapide mais efficace.
On peut tout de même tiquer en voyant la dite conclusion qui est un peu facile et gratuite...
Le Dynamic Duo effectue un travail remarquable au niveau graphique: entre l'introduction qui alterne entre couleurs et noir et blanc pour différencier les différentes époques, la bataille qui est dominée par le rouge à tel point qu'on a l'impression de se trouver en enfer, et les splendides doubles pages (à ce propos mention spéciale pour la présentation de l'armée qui est tout simplement magnifique).

Depuis les avoir découverts je me demandais ce que vaudraient Brugeas et Toulhoat dans un cadre de Fantasy. J'ai ma réponse et au vu du travail effectué je suis cent fois partant pour les voir recommencer, pourquoi pas dans un univers de leur propre invention.

Après avoir lu La reine de la côte noire, je me suis attaquée au Colosse noir.
J'ai préféré ce tome qui une histoire plus construite, plus fluide. Des éléments variés comme la guerre, la politique, la sorcellerie qui permettent à ce récit de ne pas être seulement des scènes de combats sans fond. J'aurai aimé tout de même que certains points soient un peu plus détaillé. Au final on sait assez peu sur ce sorcier et ses alliances. La chute est un peu vite abrégée. Et il n'y a presque rien sur ce trésor qu'on voit au début.
Les dernières pages sur le travail de l'auteur originel sont instructives. C'est appréciable de connaitre les origines de la BD, d'avoir son histoire et de savoir jusqu'à quel point le récit a été adapté.
Les personnages ont une psychologie peu détaillée, on connait leurs traits de caractère principaux. Suffisant pour une BD en tome unique, surtout pour ce genre de récit épique. D'ailleurs ils en ressortent assez sympathiques et combatifs.
Les dessins ont un vrai caractère, un trait particulier qu'on reconnait facilement. J'aime beaucoup la colorisation et sa luminosité. C'est détaillé et dynamique. Même si les visages ne sont pas toujours très harmonieux.

Deuxième album de la saga de "Conan le Cimmérien" éditée par Glénat, l'histoire est tirée de la septième nouvelle écrite par Robert E. Howard, le but étant clairement de mettre en lumière cet auteur d'écrits populaires. "Le colosse noir" placée en numéro deux de la saga, est idéale pour parfaire et enrichir la compréhension de cet univers flamboyant, et faire oublier ces images négatives qui font de Conan le Cimmérien un barbare tout en muscles et sans cervelle.
Se montrant très à l'aise avec cette icône de la littérature populaire Brugeas/Toulhoat semblent bien imprégnés par cet univers.
Les dessins de Ronan Toulhoat mettent très bien en valeur l'exotisme du royaume de Khoraja, les illustrations de la cité son architecture et ces paysages sont grandiose, les tenues orientales sont magnifiques, les expressions des personnages et la vision désespérée de Yasmela est très réalistes. Les scènes de combats ne sont pas en reste, la dernière partie de l'album est pratiquement sans dialogue et laisse place au bruit des arcs, des lances, et des épées fracassant les boucliers. La scène en fin d'album avec Thugra Khotan face à Conan, bien que très courte est redoutable, son horreur de la sorcellerie et de ses sorciers sont un trait du caractère profond du Cimmérien que l'on découvre ici.
Le carnet graphique nous gratifie de splendides images toutes en couleurs, exclusives à cette première édition et qui rendent hommage au Cimmérien. Un court texte, de deux pages ou Patrice Louinet, replace précisément la nouvelle dans le contexte historique tout en dévoilant la vie d'alors de Robert E. Howard.
Totalement efficace, la suite de cette adaptation continue sa quête d'une série qui s'annonce phénoménale.

Vincent Brugeas & Ronan Toulhoat on ne peut pas faire mieux en termes de duo tellement ils se connaissent. 
Visuellement c'est superbe Ronan excelle. Conan a des airs de Tancrède dans Ira Dei qui est paru également en 2018. Au niveau du récit j'ai vu quelques critiques négatives car cela ne serait pas aussi fidèle que l'écrit de Robert E. Howard mais de mon côté je n'ai lu aucun de ces livres hormis 3 bd de la série présente. J'ai apprécié le tout bien qu'ait trouvé cela un peu court. Cela aurait mérité quelques pages de plus je pense car la fin est trop précipité. Par contre j'ai bien aimé voir le héros dans un nouveau rôle, celui de meneur d'hommes.