Citations sur Danger, parking miné ! (12)
Le nom permettait de répertorier, d'archiver, de ficher. Le nom devint peu à peu comme une chaîne aux innombrables maillons : numéro de sécurité sociale, de compte en banque, de téléphone, adresse...etc., etc. Ces liens enchaînèrent les hommes, les enracinèrent. Toutes ces précisions étaient comme les coordonnées d'un système de tir. Elles permettaient de cibler la victime. Tout le monde était immédiatement identifiable.
La crainte du terrorisme développa les contrôle d'identité. On vécu bientôt sous la tyrannie des fichiers.
Vivre parmi les anonymes c'est côtoyer des fantômes, des silhouettes, des regards fuyants , des profils qui se dérobent. C'est ne jamais noter aucune particularité physique, ni sur les visages ni sur les mains qui tendent un gobelet ou une écuelle.
La solitude est importante, elle apporte la purification. Lorsqu’on vit loin des autres, on n’éprouve pas le besoin de les nommer, de les appeler. On ne s’attache pas à découvrir leur singularité, ce qui fait leur différence. Ils se fondent dans la même masse. Ils se ressemblent tous, on finit par les confondre.
Le même danger existe pour les frères et les sœurs séparés. Chacun suit son chemin, très tôt, puisque la notion de famille n’existe plus. Frères et sœurs sont donc à la merci d’un hasard qui les mettra en présence et les poussera à partager la même couche, le même immonde plaisir ! Votre réserve est un foyer de damnation. De ces unions interdites naissent des enfants consanguins, tarés, mentalement diminués.
Le refus du patronyme c’est le rejet du baptême, l’un des principes fondamentaux de la religion. Ce sont des hors-la-foi ! En abandonnant la référence fondamentale du nom, ils abolissent les cadres de la société, les distinctions, les classifications. On ne peut plus les rattacher à une famille. Les liens de parenté ne sont plus patents, c’est la porte ouverte aux pires licences ! A l’inceste ! Comme des animaux ils se mêlent, partent, reviennent, ils errent et leur identité s’affaiblit d’autant.
Nous sommes là pour veiller sur les indigènes, pour leur éviter de s’exterminer trop rapidement ou trop efficacement. Ce sont des arriérés mentaux mais la science les considère comme une espèce en voie de disparition. A nous de les préserver, donc… de les faire durer. Du moins jusqu’à ce que nos bons savants se dénichent une nouvelle marotte !
Théoriquement une femme ne peut refuser de satisfaire l’homme, ou les hommes, qui manifestent le désir de se servir d’elle.
Affubler d’un sobriquet c’est nommer, la jeune fille l’a appris de bonne heure, à l’âge où les enfants ont justement tendance à étiqueter ceux qui les entourent de surnoms fantaisistes. Vivre parmi les anonymes c’est côtoyer des fantômes, des silhouettes, des regards fuyants, des profils qui se dérobent. C’est ne jamais noter aucune particularité physique, ni sur les visages ni sur les mains qui tendent un gobelet ou une écuelle.
Un dialogue entre anonymes ressemble à une répétition théâtrale où de mauvais acteurs débiteraient du bout des lèvres un texte composé de monosyllabes.
Rien n’est plus ridicule que l’excitation d’un partenaire quand on ne la partage pas. D’ailleurs ici on masque sa pudeur sous les injures et les invites obscènes. Pas de tendresse, surtout pas ! Rien qui pourrait donner de l’importance à cet acte sécrétoire, à cette banale affaire de glandes.