Vous voyez ! triompha Videsco. Vous aussi vous y venez ! On se croit en sécurité, et puis...Ils m'épient ! Tous ! Mes chemises, mes costumes, mes robes de chambre...Les fauteuils attendent la moindre brûlure de cigarette pour transmettre leur signal d'alerte. Les bibelots aspirent à un geste maladroit...Plus l'objet vaut cher, plus la punition en cas de déprédation est élevée...
Le culte du "ludique ", du "distrayant avant toute chose" avait fabriqué des générations d'abêtis et vu l'avènement des comic-books muets, où "bulles" et phylactères avaient été supprimés parce que le public jugeait trop fatigants les albums de bandes dessinées à texte !
Il se retourna avec la sensation diffuse que tous les objets peuplant le salon l'épiaient comme autant de lutteurs immobiles attendant la moindre faute pour passer à l'attaque. (p.21)
Devenir le frère siamois d’une tasse à thé vous tente-il ? Pas vraiment, surtout si la moindre fêlure de la porcelaine se décalque aussitôt sur votre propre squelette en une superbe fracture ouverte.
Nous voulons coupler l'homme avec la nature ! Coupler des populations entières avec leur site de résidence ! Comprenez-vous réellement l'impact qui se produira sur les mentalités si casser la branche d'un arbre, c'est se casser le bras ! Si écrire des graffiti obscènes sur un mur aboutit à se retrouver tatoué de ces mêmes graffiti ! Si marcher sur une pelouse jusqu'à la rendre aussi pelée qu'un sol de terre battue se traduit en retour par une série de calvities précoces !
Nu et écartelé sur un lit aux draps rêches dans une cellule bétonnée sans ouverture sur l'extérieur. L'odeur de désinfectant se mêlait à celle de la moisissure, associant en un curieux cocktail hôpital et prison.
Là est la seule issue ! Il faut fuir, retourner à la forêt, à la sauvagerie, se construire des huttes de tourbe et de fagots, se vêtir avec la peau des animaux que nous aurons tués de nos propres mains. Il ne faut plus rien acheter qui sorte des usines.
Tous ces objets... Toutes ces... choses. Elles me surveillent jour et nuit. Elles me traquent, elle attendent une erreur de ma part, un faux pas, un geste maladroit... Elles tissent comme un piège ! Cet appartement est une jungle pleine de fauves à l'affût... David, il est impossible que vous ne sentiez pas cela, vous, un artiste ! LES CAPTEURS, les relais, ils sont partout. On ne peut pas vivre toute sa vie au centre d'une toile d'araignée. Personne ne le peut...
Dans un monde régi par la SPO, les enfants représentaient une menace constante pour leurs parents. « tout enfant est un vandale en puissance ! Répétaient souvent les psychologues d’État. Il appartient au cadre familiale de corriger ce travers. Ce n’est que dans cette optique de rigueur que nous pourrons bâtir une société nouvelle tournant résolument le dos au gâchis. »
Le travail obligatoire non rémunéré avait peu à peu remplacé le système des amendes jugé « sans valeur pédagogique ». On payait et on oubliait aussitôt !