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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Fils maudit d'une famille de la mafia Libano-turque de Brême, Nouri Saroukhan a été assassiné dans sa voiture à Hambourg et c'est la procureure Chastity Riley qui est en charge de l'enquête.
Aidée de son fidèle Ivo Stepanovic, elle découvre le système des clans mafieux de Brème qui ne font jamais preuve d'humanisme et ne respecte que la notion de tribu, de famille. La seule piste concerne une amie d'enfance de la victime et l'on voit naître au fil des chapitres une belle histoire d'amour entre deux enfants de mafieux. Perturbée par le retour d'un ancien amoureux, Chastity essaie de démêler les fils de cette intrigue qui s'étire entre Hambourg et Brême.
Tout est original dans cette série : le personnage principal totalement atypique, le rythme faussement nonchalant, les dialogues parfois presque surréalistes, le style percutant et un don pour immerger le lecteur dans un milieu.
Ce roman a été récompensé en 2019 par le Prix du Polar Allemand.
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La romancière allemande Simone Buccholz était de passage sur Lyon le 14 mars, elle est notamment en signature à Villeurbanne dans l'excellente librairie Lettres à croquer.
Simone Buchholz est née en 1972 en Allemagne, dans la région de Francfort mais de livre en livre, elle fait le portrait de Hambourg, avec notamment un personnage de procureure atypique (le rôle de procureur n'est pas le même qu'en France, mais est beaucoup plus actif)
Après "Nuit bleue" et "Béton rouge", Chastity Riley, l'héroïne de Simone Buchholz revient avec une troisième enquête : "Rue Mexico"
Dans Rue Mexico, on suit la destinée de Nouri et Aliza deux enfants des rues qui vivent à Hambourg dans des quartiers difficiles. Dans un univers empreints de violence, ils vont devoir affronter ensemble l'adversité.
La procureure Chastity Riley aidée par l'inspecteur Ivo Stepanovitch vont plonger dans leur monde pour trouver les réponses.
Les personnages, l'histoire, l'intrigue, tout est porté par une plume et un style assez formidable !
Cette troisième enquête, au cours de laquelle la géniale Simone Buchholz cartographie les différents visages de la criminalité, dans les gangs comme dans les grandes entreprises, a obtenu le Prix du Polar Allemand en 2019 et c'est totalement mérité
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Une voiture qui brûle, comme en couverture du roman. Cela se passe à Hambourg, et à l'intérieur il y a le corps du fils banni du clan Saroukhan...

Il y a du Roméo et Juliette en effet dans ce récit, comme cela est dit en quatrième de couverture. Cette histoire évoque ainsi en particulier le triste sort de filles issues de certaines communautés et les difficultés à se sortir de son milieu.

Le début, sec, tendu, nerveux, donne le ton à l'histoire. Capte immédiatement l'attention. L'auteur possède un style vraiment original dans sa narration, mélange de charme et de noirceur. Cela donne un récit étonnant. Une belle découverte en tout cas !
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Entre Brême et Hambourg, une nouvelle enquête passionnante de la procureure Chastity Riley, menée d'une écriture toujours aussi atypique et réjouissante, entre clans mafieux terrifiants, histoire d'amour improbable et avidité corporate jamais vraiment démentie.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/08/29/note-de-lecture-rue-mexico-simone-buchholz/

Comme je l'écrivais ici à la parution de « Nuit bleue » en 2021, il faut absolument rendre grâce à la collection Fusion des éditions de L'Atalante, pour nous avoir offert la découverte de cette enquêtrice judiciaire réellement pas comme les autres. Dans un contexte allemand qui nous est souvent peu familier, et avec toutes les spécificités de la grande ville portuaire qu'est Hambourg, Simone Buchholz a créé en 2008 un personnage largement hors normes – il faut peut-être bien remonter jusqu'à la Sharon McCone de Marcia Muller, apparue en 1977, pour approcher un tel phénomène -, fille d'une secrétaire allemande et d'un officier américain, investigatrice ayant un gosier nettement en pente et une vie sentimentale oscillant entre le complexe et l'agité, se sentant absolument gauche vis-à-vis de la société et de ses convenances, mais extraordinairement inventive pour en circonvenir les écueils. « Rue Mexico », publié en 2018, et traduit en 2023 en français par Claudine Layre, est le huitième épisode, juste après « Béton rouge », de cette série au succès à mon sens très mérité.

Prisonnier d'une voiture en flammes, sur un parking de l'un des grands quartiers d'affaires de Hambourg, un homme décède des séquelles de son asphyxie. Surprenant en soi, peut-être, mais le devenant encore plus lorsqu'il s'avère qu'il s'agit d'un cadre de société d'assurances, fils en rupture de ban d'un clan mafieux mahallami basé principalement à Brême, l'autre Ville-État allemande, distante d'une centaine de kilomètres. La procureure Chas doit donc accompagner une équipe mixte d'enquêteurs qui, avec l'aide de leurs homologues de Brême, vont tenter de résoudre l'imbroglio apparent, en évitant les pièges des apparences et diverses chausse-trappes dissimulées çà et là.

J'ai indiqué dans les deux notes de lecture précédentes à quel point cette série est profondément réjouissante grâce à son écriture si atypique dans le genre policier. Cela ne se dément aucunement dans ce nouvel épisode. Sa panoplie inhabituelle de moyens techniques littéraires nous donne à partager, on l'a déjà dit, un regard unique sur Hambourg et sur le quartier de Sankt-Pauli, sur la société allemande contemporaine et sur une manière spécifique pour celles et ceux luttant intensément contre le crime de conserver une forme étonnante de détachement amusé au coeur de leurs obsessions les plus sombres.

Songeant sans doute, comme déjà noté également, à certaines facettes (du côté du travail de l'obsession au fond des individus) du grand David Peace, mais aussi à certaines idiosyncrasies stupéfiantes développées chez Fred Vargas, jouant à merveille du contraste entre l'officiel et l'officieux, entre l'enquête le jour et les bars la nuit, on assiste ici à une construction redoutable qui nous tient en permanence dans un déséquilibre salvateur (notamment parce que Simone Buchholz manie à la perfection l'art beaucoup trop négligé du non-dit), et nous donne à nouveau envie d'en lire bien davantage.

Lien : https://charybde2.wordpress...
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Les grandes villes du monde comptent chaque jour leur lot de voitures incendiées. C'est devenu banal, et ne suscite plus l'émoi de forces de l'ordre qui ont de quoi s'occuper par ailleurs. Sauf que cette fois, il y avait un homme dans le véhicule. Un dénommé Nouri Saroukhan, selon la carte grise retrouvée sur le lieu du crime.
Chastity Riley, procureure à Hambourg, secondée par son collègue Ivo Stepanovic, est chargée de l'enquête, qui les amène à Brême. Ils y découvrent l'emprise sur les trafics en tous genres d'une organisation criminelle opaque et particulièrement violente. Les Mahallami sont une minorité ethnique de Turquie, descendants de tribus guerrières chargées de défendre une partie de l'empire ottoman. Leur clan, auquel appartenait la victime, est parfaitement hermétique, et sa dangerosité semble le rendre invincible. Les enfants y sont élevés dans l'habitude de l'extrême violence dès le plus jeune âge. Les femmes, soumises à la volonté des hommes, y sont muselées, et mariées de force. C'est une communauté qui a la particularité de ne rire jamais, dont les règlements de comptes intestins, toujours très sanglants, dépassent une police disposant de moins en moins de moyens.

Trouver, dans ce contexte, l'assassin de Nouri Saroukhan, renié par les siens, va s'avérer aussi compliqué que périlleux, les enquêteurs devant se colleter tantôt avec des Mahallami franchement hostiles, tantôt avec des zélotes du monde de la finance ayant érigé le fric et les signes extérieurs de richesse au rang de Dieux, et qui ne suscitent pas davantage de sympathie.

Chastity Riley est la narratrice, héroïne mémorable et atypique, qui vit dans un entre-deux permanent -on lui confie des affaires quand personne d'autre n'a le temps de s'en occuper-. Elle est toujours épuisée, boit beaucoup trop et ne prend pas soin de son apparence, mais cela ne l'empêche pas d'être percutante, inventive et toujours sur le pont. Elle nous livre sa parole en toute spontanéité, avec une familiarité souvent drôle. le flux de ses pensées, constitué de considérations tantôt blasées, tantôt rigolardes, mais toujours lucides, est empreint d'un humour désabusé et d'un grand sens de l'autodérision.

Ses déambulations urbaines nous amènent dans les quartiers délaissés de Hambourg où la décrépitude flétrit autant les murs que les habitants. Tout au long du roman, ville et personnages se mettent à l'unisson, se calquant sur les mêmes rythmes, atmosphère et état d'esprit s'interpénétrant.

"C'était comme si les bâtiments s'écroulaient sur les gens. Un, deux cubes colossaux, carrés gigantesques, tous morts. Des architectes sous speed ont voulu jouer à Tetris mais ont perdu le contrôle. Ici et là, monstrueux, des blocs de béton lavé et d'acier ; dans les années 60 et 70 du siècle dernier, ils étaient blancs et brillants – depuis, la lumière s'écaille par grosses plaques.

Partout des fissures.

Entre elles, du verre réfléchissant impitoyable. Les rares vitres ouvertes ont peut-être été défoncées ou brisées, en tout cas elles ont disparu – va savoir comment se sont formés ces trous noirs dans les façades. Les rues sont des abîmes ; bien qu'on ait planté un arbre solitaire ou créé un espace vert courageux ici ou là, c'est un lieu qui ne convient à aucun être vivant, quel qu'il soit."

C'est un texte à la fois mélancolique et nerveux, empreint d'une fausse désinvolture sous laquelle affleure le désespoir que provoque la noirceur du monde.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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"Les histoires d'amour finissent mal, en général..." une bonne partie des boomers francophones connaît ce fragment , cette pépite de la culture french pop extraite de la chanson "les histoires d'A" du groupe Rita Mitsouko. Les histoires d'amour peuvent finir mal, surtout quand les protagonistes doivent lutter au sein de leur famille pour faire accepter qu'il ne peut en faire autrement, qu c'est lui ou elle et pas un ou une autre, que l'on s'en fout du qu'en dira-t-on, que l'on s'en tamponne de la tradition, que l'on s'en balek de la religion, que l'on s'en contrecarre de la nationalité. C'est lui ou elle et c'est tout. C'est tout? Non, ce n'est pas tout, ce n'est que le début. C'est en tout cas celui de "Rue Mexico", le nouveau livre de l'autrice allemande Simone Buchholz, paru chez l'Atalante , dans sa collection Fusion.

A Hambourg comme dans d'autres grandes villes, des voitures sont brûlées sur le parking dans la nuit ou au petit matin. Sauf qu'ici, il y a un corps, celui de Nouri Sarouthan, fils d'une famille faisant du trafic à Breme. La procureure Chastity Riley, avec le flic Stepanovic, va être mobilisée sur cette affaire mais aussi chargée de trouver une mystérieuse rousse que fréquentait Nouri et pourrait être soit en danger soit potentiellement soupçonnable de ce fait divers morbide. Mais Chastity va-t-elle garder la tête froide avec le retour de Turquie d'Inceman?

Un an après la sortie de Béton rouge, Chastity Riley revient avec ce nouvel opus initialement sorti en Allemagne en 2018 et primé en 2019 du pprix du meilleur polar allemand. Les lecteurs de Buchholz ne sront pas déroutés car la forme et le style singuliers de l'autrice sont toujours là. Saluons encore le travail de Claudine Layre, fidèle traductrice. Dans cette épisode, on ne peut pas dire que le personnage de Chastity Riley soit omniprésent dans cette histoire, au contraire. et ce n'est pas si grave car les histoires de Nouri et Aliza suffisent pour faire tenir ce récit qui navigue entre la ville des musiciens, Breme, et celle des besogneux, Hambourg. Simone Buchholz réussit encore et encore à embarquer son lectorat, quand bien même il faut bien l'avouer il n'y a plus forcément la même surprise formelle qu'en ouvrant "Nuit bleue" il y a deux ans, il reste toujours le plaisir de lecteur et sa façon de s'approprier un grand thème, ici celui de l'amour impossible, et pas abordé uniquement avec Nouri et Aliza. Mais n'en déflorons pas plus et ne faisons pas passer "Rue Mexico" pour un feuillet parfumé à l'eau de rose. Ca sent la pollution et le kérosène et c'est ce qu'on lui demande.
Lien : http://www.rcv99fm.org
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Qu'est ce qui se cache derrière toutes ces voitures qui brûlent, dans toutes les villes du monde, même à Hambourg ? En ce joli mois de mai, il y a un cadavre dans une voiture incendiée et Chastity Riley est sur place. Lorsqu'elle découvre l'identité de la victime, elle appelle Stepanovic. Un groupe d'enquête est constitué de flics que Chastity apprécie, on y retrouve Calabretta. de ses amis d'avant, c'est le seul que Chas revoit, raison professionnelle oblige. Chastity est seule, surtout la nuit, seule dans le silence avec les cigarettes et la bière comme compagnons et ce n'est pas Stepanovic le solitaire qui peut y changer grand-chose. Il y a vraiment un air de désenchantement qui hante Chastity depuis « Béton rouge ».

L'enquête se déplace de suite à Brême, la grande voisine de Hambourg, deux grandes villes soeurs du nord de l'Allemagne, avec leurs différences mais qui se ressemblent, liées par la mer et l'ouverture sur le monde, rivales avec le foot. A Brême Chastity entre dans une autre histoire, celle d'Aliza et Nouri. Une belle histoire d'amour qui finit tragiquement. Ils n'auront pas le temps de partir vivre à Mexico, c'était leur rêve, ils voulaient fuir leurs familles respectives, les Saroukhan et Anteli, deux clans où règnent la toute puissance des hommes.

Grâce à Simone Buchholz j'ai découvert les Mahallami , groupe ethnique tribal originaire de Turquie et dispersé dans le Moyen-Orient avec une forte présence au Liban, avant de fuir vers l'Europe. « Mais alors, ils ont quels passeports ? Quelle importance de savoir qui est de quel pays et qui a quels papiers pourtant on parle tout le temps de quoi ? de passeports, de nationalités, alors que, bon sang, ce sont des êtres humains ». Rejetés partout où ils se réfugient. La clandestinité c'est une porte entrouverte vers les organisations criminelles et le repli sur soi avec le clan comme seul univers et une haine qui brûle chez certains comme ces voitures qui quotidiennement brûlent dans toutes les villes du monde. Mais on n'est pas mieux avec nos affairistes obnubilés par les profits, aiguillonnés par la coke. Gagner toujours plus, peu importe les moyens. Nouri avait gagné assez d'argent pour aller à Mexico avec Aliza mais ils n'auront pas le temps de partir. La faute à des traditions d'un autre temps et au mal actuel qu'est l'argent.

Dans ce roman Simone Buchholz raconte une belle histoire d'amour née entre deux enfants qui se sont sentis proches l'un de l'autre avant que leurs familles décrètent que ce n'était pas possible. L'enquête progresse et en même temps grandit un sentiment de révolte sociale. le lecteur ne peut pas rester indifférent. Il en ressort ému et avec un sentiment d'impuissance. Tout brûle autour de nous, partout, inéluctablement. Il est bien loin le temps de la première rencontre avec Chastity Riley ( « Quartier rouge » ) lorsqu'elle vivait dans la bonne humeur, avec ses ami(e)s. Un air de fête flottait alors dans sa vie. Désormais tout est noir.

Simone BUCHHOLZRue Mexico , titre original «Mexicoring» ( Allemagne 2018 ). Traduit de l'allemand par Claudine Layre pour les Éditions de l'Atalante, collection Fusion. Parution 23 février 2023. ISBN 9791036001338.
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Difficile de décrocher une fois que l'on a découvert cette procureure d'Hambourg et cette série. Et c'est vrai qu'avant même de commencer je partais quasi conquis. J'ai chroniqué récemment les premiers romans noirs de l'autrice et ça se confirme c'est une belle découverte, qui donne un nouveau souffle au genre. Je découvre un peu à la bourre cette année les aventures de Chastity mais c'est vraiment du bon polar sur toute la ligne. La procureure est un personnage réussi et on sent que Simone Buchholz se régale à la faire évoluer. Elle tente de contrôler ses vieux démons encore une fois et son cynisme à toute épreuve est une nouvelle fois de la partie tout comme une autre substance dont elle a tendance à abuser. Dans « Rue Mexico » des voitures brûlent un peu partout dans le monde et à Hambourg, une voiture brûlée est aussi retrouvée mais avec un homme dedans. Un homme entre la vie et la mort et qui vient du clan Saroukhane. Un clan de mercenaires redoutables installé à Brême. Une jeune femme mystérieuse assiste à la scène lorsque la voiture brûle avant de fuir lorsque Chastity arrive sur les lieux. C'est le début d'une nouvelle enquête pour elle et son compère du moment, Stepanovic. Un autre personnage croisé précédemment et qui prend de l'épaisseur ici. Il y a toujours un bon mot d'un chapitre à l'autre dans les romans de Simone Buchholz ou toujours une réflexion sur le monde qui nous entoure et « Rue Mexico » ne fait pas exception. La violence sous toutes ses formes plane au dessus de l'histoire, que ce soit celle des riches salariés qui travaillent pour des compagnies d'assurance ou celle des clans. En bref on a hâte de lire à nouveau les punchlines de cette procureure pas comme les autres.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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