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A la suite d'un drame familial, l' AVC de son père, l'auteur part sur les traces de cet homme privé de parole. Entre secrets de famille et retour au pays natal, Doan Bui découvre tout un pan familial inconnu, tragique et complexe. Doan Bui livre un récit délicat, pudique ou son talent d'écriture fait merveille, ou sa sensibilité et le choix de ne pas porter de jugement l'honore. Un très beau récit sur les liens familiaux, la transmission, l'exil et les blessures de la vie.
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Doan Bui est grand reporter à l'Obs.
Ses parents sont vietnamiens mais elle et ses soeurs sont nées en France et ont vécu au Mans.un jour, son père victime d'un AVC, devient hémiplégique et perd l'usage de la parole.
Elle se rend alors compte qu'elle n'a jamais vraiment parlé avec lui, et ce nouveau silence imposé et irrémédiable devient insupportable pour elle .
Après de nombreuses recherches sur sa maladie, elle commence à fouiller dans sa vie et dans ses origines.
Elle fera le voyage au Vietnam pour retrouver la famille restante.
C'est un très beau récit, poignant.
Qu'il est dommage qu'elle n'ait jamais appris un mot de vietnamien, langue que son père aimait tant.
Quel dommage de passer à côté de la vie de ceux qui nous sont le plus cher.
On sent très bien les regrets qui l'habitent.
C'est écrit sans déballage, avec une grande sincérité.
J'ai beaucoup aimé ce témoignage sincère, sensible et émouvant sur la famille, sur l'exil
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J'ai été émue par ce livre autobiographique dans lequel une jeune journaliste d'origine vietnamienne recherche les traces de son père devenu silencieux suite à un AVC.
J'ai découvert une famille où les non-dits prennent une place primordiale et où les secrets de famille, jusqu'alors cachés, se dévoilent peu à peu, comme l'autrice apprend progressivement à comprendre ses racines étrangères et à connaître d'où elle vient.
Ce livre est très bien écrit, avec un vrai talent et j'ai respiré les multiples parfums et surtout les saveurs de ce petit pays colonisé, maltraité et source de mes révoltes d'autrefois.
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Les histoires de famille m'ont toujours plu. C'est la raison pour laquelle je me suis inscrite pour recevoir ce livre de la part de Babelio et des éditions L'Iconoclaste que je remercie au passage.

Ce roman est autobiographique. L'auteure ne semble rien cacher de son histoire familiale à la fois si particulière et à la fois représentative de l'intégration des enfants d'immigrés.
Ce qu'elle évoque ici pour sa famille originaire du Vietnam aurait certainement pu s'appliquer pour une famille issue d'une autre immigration : le sentiment des enfants (la deuxième génération) de se sentir français et d'être confronté à leur différence du fait de leur apparence physique. La métaphore de la banane est particulièrement bien trouvée : jaune dehors mais blanc dedans.
L'auteure pointe du doigt les stéréotypes accolés aux vietnamiens.
Et ce sentiment d'être français crée de la distance au sein même de leur famille, face à leurs parents encore attachés à leurs origines. le fossé générationnel devient fossé culturel.

Le point de départ du roman, de l'enquête de l'auteure, c'est de mieux connaître son père, homme déjà peu disert et secret avant l'AVC qui le rend aphasique.
Elle replonge alors dans ses racines qu'elle a toujours niées pour pouvoir mieux s'intégrer et révèle alors des secrets de famille enfouis.

J'avoue que le début est un peu lent, lorsque la narratrice/auteure tente de cerner son père. Elle essaie de pénétrer sa façade silencieuse et impassible par différents biais, différents thèmes mais le personnage paraît hermétique à une connaissance approfondie.
Je retiens néanmoins la description très claire et précise des effets de l'attaque du père.
Le silence du père n'est pas seulement physique (incapacité de parler) mais aussi affectif,semble-t-il, voire symbolique et culturelle (éviter de « perdre la face »).
La plongée dans la culture vietnamienne (la question de hiérarchie sociale, notamment) nous révèle des aspects d'une communauté, d'une culture, d'une façon de penser peu mises en avant en dehors des éléments liés à la guerre du Vietnam et souvent confondues avec la communauté et la culture chinoise.
Au delà de l'aspect de découverte culturelle, c'est la relation père-enfant traditionnelle que l'auteure interroge. Il est vrai que le père, c'est souvent celui qui au téléphone vous passe plus au moins rapidement votre mère, c'est celui qui était plus lointain dans votre enfance, moins proche de vos petites préoccupations d'enfant et d'ado (vos disputes avec les copines, vos boutons d'acné, votre apparence physique …). C'est le cas pour Doan Bui et ses frères et soeurs et tenter de mieux comprendre leur père finit par relever de l'enquête journalistique.

En résumé, ce roman m'a beaucoup plu, moins pour la forme, même si l'auteure a parfois des phrases d'une grande justesse mais surtout pour le fond : l'accueil et l'intégration des immigrés (question d'actualité brûlante), l'interrogation sur l'identité française (qu'est-ce qu'être français alors que toutes les références, jusqu'à l'onomastique, n'ont rien à voir avec le français ?), le souvenir de mondes disparus (le Sud Vietnam non communiste mais cela pourrait être l'Algérie française, l'Iran du Shah...), le sentiment d'être apatride (n'appartenir ni ici, ni là-bas) sont des thèmes que j'ai trouvés passionnants et qui m'ont touchée.
Trois étoiles et demie.

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... Et l'odeur entêtante des secrets qui pourrissent lentement...
C'est presque par cette phrase que se termine le livre, c'est par cette phrase que je commencerai ma chronique.

Le silence de mon père est un livre enquête que mène l'autrice, sans en avoir eu l'idée au départ.
Elle se décide à raconter son père, muet suite à un AVC.

Mais de fil en aiguille, parfois au hasard de recherches effectuées pour d'autres rédactions de textes qu'elle effectue pour son travail de journaliste, elle découvre que son père, et finalement, toute la famille, tait un secret, voire plusieurs.

C'est un roman à tiroirs. Une fois qu'elle a commencé à dérouler la pelote, le fil se libère et libère également la parole.

C'est donc un roman largement autobiographique, comme le premier livre que j'ai lu d'elle: la tour.

C'est une autrice très discrète qui mérite pourtant amplement d'être lue. La langue est simple mais pas simpliste, les recherches sont étayées, on sent le travail de la journaliste reconnue et primée. Son centre d'intérêt: la famille, la diaspora vietnamienne, l'installation en France ou ailleurs, certains sont arrivés en France, d'autres ont tenté leur chance aux USA, au Canada.

J'ai à nouveau passé un excellent moment en sa compagnie, je vous la recommande chaleureusement.
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Très beau roman , extrêmement bien écrit.
Sur fond d'exil, l'ouvrage questionne avec pertinence les problématiques liées à l'intégration, l'héritage familial et la transmission mais également la construction identitaire.
En entamant une enquête sur ses origines, l'auteur chemine au travers de la culture des non-dits afin de comprendre et de libérer la parole, fil rouge de ce roman qui permettra finalement la libération et l'acceptation du passé.
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Quand son père a brusquement été frappé d'aphasie, après les "Et si..." et les "Pourquoi", sont apparus les "jamais plus" : ce silence qu'il a adopté au fil des années avec ses enfants, plus jamais on n'aurait moyen de savoir ce qu'il cachait.

Quel passé, quelles déchirures, quelles racines jamais replantées, quelle résilience pour ce Vietnamien arrivé en avion faire ses études à Paris, vite interdit de retour puisqu'il allait être suivi par des milliers des ses compatriotes fuyant en Boat people l'enfer de Pol Pot?

Sa fille , qui dès l'enfance a résolument tourné le dos à ce passé familial a l'intuition brutale qu'il est incontournable. Journaliste spécialisée qui a suivi le parcours de nombreux réfugiés, elle comprend qu'elle n'a jusqu'à présent que traqué inconsciemment son histoire familiale à travers ses reportages aux quatre coins du monde.

Elle s'arme des outils habituels de ce genre de recherche : archives, voyage aux sources, interrogatoire des aînés, pour enfin essayer de comprendre le traumatisme de l'exil de ses parents. de prospection en hasards et coïncidences, elle découvre que se cachaient là non seulement l'histoire tragique et complexe d'un pays, mais aussi l'histoire intime de son père , sous-tendue par la honte, masquée par le secret. En même temps que celui-ci se dévoile, le père arrive, dans son effroyable isolement, à une espèce de rédemption.

Elle s'interroge sur le silence et ce qu'il cache, ce qui n'est pas dit et ce qui n'est pas entendu : l'impossible communication, liée à une langue non partagé, à des mots trop difficiles à dire, hiatus infranchissable entre deux générations voués à des appartenances différentes.

J'ai adoré cette recherche si fructueuse révélatrice de tant de faits du passé, lesquels donnent un sens tout autre au présent. . le père qui ne parle plus, permet que les secrets se lèvent, que la transmission reprenne. J'ai déjà lu de nombreux livres qui décrivent de telles démarches et leurs découvertes privées et historiques, toujours surprenantes et bouleversantes. Ils parlaient le plus souvent d'un autre exil, et d'autres persécutions, touchant les Juifs. le Viet-Nam et son histoire amènent ici une ouverture nouvelle, la découverte d'un aspect historique moins habituel, et d'une autre culture.
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Une jeune femme d'origine vietnamienne, ayant grandi dans sa famille au Mans, se retrouve à mener une enquête sur ses origines et surtout sur l'histoire de son père, celui-ci se retrouvant mutique suite à un AVC.
Elle va effectuer une plongée dans ses racines qu'elle a toujours ignorées afin de mieux s'intégrer et va découvrir des secrets de famille enfouis.
C'est un beau récit, empli de tendresse, de pudeur et de nostalgie qui soulève des questions de fond telles que le déracinement, l'immigration, l'intégration, la construction identitaire ...
On y apprend aussi beaucoup sur la culture vietnamienne
J'ai été émue par ce livre que je recommande chaudement
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En arrière-plan la guerre du Vietnam, longue, interminable.
Au premier plan l'AVC du père.
C'est l'élément déclencheur pour sa fille Doan Bui, grand reporter.
Dans ce livre en partie autobiographique, l'auteur cherche à communiquer avec ce père touché par la maladie. Elle veut connaitre son histoire, celle de sa famille, de ses origines, elle nous fait partager ses souvenirs d'enfance, langue, nourriture, coutume, tradition ; à travers une enquête minutieuse menée auprès de la famille et des archives de l'Etat, elle va percer les secrets de ce père et elle va se retrouver confrontée à la réalité.
Pour elle-même, ses frères et soeurs et ses propres enfants, elle va renouer avec ses racines vietnamiennes.
Ce livre est touchant, sensible, et rempli de compréhension.
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Doan Bui, grand reporter à l'Obs, s'interroge sur son père, cet homme enfermé dans le mutisme suite à un AVC. Entre la France et le Vietnam, elle se livre a une véritable enquête sur cet homme si pudique, si secret.
Nous la suivons donc, au fil des pages, de découverte en découverte.
Cet ouvrage retrace une véritable interrogation sur l'identité, celle de son père, de sa famille, puis la sienne.
Avec beaucoup de pudeur et de justesse, elle questionne ce "devenir français" auquel ses parents tiennent tant. Que garde-t-on de ses origines, de sa culture, de son pays de naissance, quand on est confronté à ce désir si impérieux d'appartenir au pays dans lequel on vit ?
Et, finalement, cette enquête nous permet de comprendre qu'il n'est pas question de choix mais bien de l'affirmation d'une identité avec plusieurs sources, une identité véritablement multiple.
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