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EAN : 9782253940814
336 pages
Le Livre de Poche (15/11/2023)
3.76/5   168 notes
Résumé :
Les Olympiades. C’est là, autour de la dalle de béton de cet ensemble d’immeubles du Chinatown parisien que s’est installée la famille Truong, des boat people qui ont fui le Vietnam après la chute de Saigon. Victor Truong chérit l’imparfait du subjonctif et les poésies de Vic-to-Lou-Go (Victor Hugo). Alice, sa femme, est fan de Justin Bieber mais déteste Mitterrand, ce maudit « communiste » élu président l’année où est née leur fille Anne-Maï, laquelle, après une ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (61) Voir plus Ajouter une critique
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La Tour est parmi celles qui se dressent sur la dalle des Olympiades, l'un des quartiers asiatiques de Paris, dans le treizième arrondissement. Mille destins s'y côtoient, dans un caléidoscope dont le raccourci « Chinatown » ne donne qu'un très approximatif aperçu. Y habitent ainsi les Truong, boat people échoués ici après leur fuite du Vietnam à la chute de Saigon ; Ileana, pianiste devenue nounou de petits Parisiens dans l'espoir d'offrir un avenir à sa fille restée en Roumanie ; Virgile, sans-papier sénégalais qui squatte les parkings du sous-sol et vit d'arnaques « à la nigériane » sur internet… Et, parmi les Français de souche, Clément, ex-provincial obsédé par le Grand Remplacement, et aussi Michel Houellebecq, qu'il idolâtre au point d'en jalouser le chien…


La plus grande malice préside au récit, et c'est avec jubilation que l'on se délecte de cette série de portraits hauts en couleurs qui dresse un tableau plein d'ironiques vérités sur le Paris d'aujourd'hui. Rédigé avec une précision dont on ne sait si elle est totalement documentaire ou si elle le simule dans une forme de bluffante auto-dérision, le texte s'avère aussi divertissant qu'édifiant dans l'acuité de ses observations et la pertinence de ses commentaires. L'on se trouve vite convaincu de la parfaite représentativité de cette brochette de modestes personnages plus ou moins imaginaires, où viennent complaisamment se mêler les silhouettes décalées, bien connues du quartier, du célèbre écrivain et de son chien corgi.


Les trajectoires de vie qui s'échouent dans ce quartier comme autant de naufrages sur une île, dessinent une humanité bigarrée qui n'a pour point commun que ses innombrables et inguérissables meurtrissures. Et, pendant que Clément et ses semblables « historiquement » français se sentent dépassés par ce qu'ils envisagent, avec une certaine panique, comme une vague venue les submerger, tous les déracinés rassemblés ici tentent, modestement et douloureusement, de s'acclimater à une existence dont ce froid et rigide environnement de béton souligne très symboliquement l'aspect désespérément hors-sol.


Des trois histoires d'exil, de deuil et de séparations que l'auteur évoque avec une lucidité implacable assortie d'autant d'humour que d'humanité, le lecteur ressort plein d'une tendresse émue pour leurs personnages plus vivants que nature, dont l'ordinaire et modeste anonymat cache de si tragiques parcours et tant d'absurdes et injustes drames. Plus jamais l'on n'envisagera du même oeil ce quartier de Paris, que l'on quitte, à l'issue de cette lecture, le coeur empli d'un irrésistible mélange de tristesse et de rire. Un premier roman époustouflant et un grand coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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En prologue, l'autrice prévient : la dalle des Olympiades existe. La tour Melbourne, cependant, est le produit de son imagination peuplée de fantômes.

Et pourtant, elle est diablement incarnée cette tour, inscrite dans l'histoire de cette fin de vingtième siècle. Relevant d'une utopie, son destin échappe aux décideurs Elle s'anime peu à peu au gré des vagues d'immigration qui résulte des politiques guerrières des décideurs. Parmi les arrivants, la famille Truong, accueillie plutôt chaleureusement et épargnée par les tracas administratifs d'une obtention de légitimité. Et pourtant quelques dizaines d'années plus tard, le rejet et le racisme ordinaire feront leur chemin.

L'itinéraire de la génération suivante est particulièrement intéressante, illustrant bien l'inaccessible rêve d'une intégration sans heurt, impossible tant l'héritage génétique trahit dans les traits du visage « l'origine », fut-elle lointaine.

Nostalgie d'un passé perdu, désillusion d'un avenir dont les lendemains chantent faux, le propos est réaliste et sombre. Et cependant l'écriture spirituelle de Doan Bui séduit dès les premiers pages, d'autant plus qu'entrent en scène des personnages singuliers qui font la trame de ce roman foisonnant.

Le tragique n'exclut pas l'humour, même pour évoquer l'histoire du Vietnam, pris en otage par de grandes puissances, comme deux enfants qui détruiraient un jouet commun convoité. Salomon a détourné les yeux…

Récit réjouissant qui utilise avec talent le support d'un projet architectural pour mettre en valeur les vies qui s'y sont abritées.
J'ai aussi beaucoup apprécié l'évocation du futur proche de ce récit

Très belle découverte, à la fois instructive et plaisante à lire.

Merci à Netgalley et aux éditions Grasset.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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J'ai choisi ce livre à la suite d' une critique d'Olivia de Lamberterie. Je connaissais ce quartier que j'arpentais dans mes années de jeune adulte. La dalle des Olympiades, les tours autour, les rues souterraines et le centre commercial pas très loin. Bienvenue à Chinatown ! La tour Melbourne n'existe que dans l'imagination de l'auteure ou sur les plans des architectes de l'époque. Ce quartier destiné à des cadres supérieurs n'a jamais attiré personne. Enfin si, ceux qui n'avaient pas le choix ou Michel Houellebecq et son chien.

Et voici notre tour existante sous une plume caustique, peuplée d'habitants n'ayant rien en commun, avec des vécus douloureux. La dalle devait accueillir des jeux pour enfants, des magasins, du bonheur à portée de main, ce sera plutôt l'odeur de pisse et des déchets en tous genres. Les rues souterraines abritent les réfugiés qui n'ont pas la chance de demeurer dans les tours. Des abris sans air mais tempérés qui serviront bien plus tard, mais ça c'est une autre histoire.

Les habitants sont attachants, un peu particuliers mais comment vivre ou survivre dans ce quartier de dépit. Il faut s'adapter, être malléable. Certains ne franchiront jamais les limites des Olympiades un peu comme les habitants des villages reculés. Tiens, comme l'agent recenseur, vieille figure de mon village qui est né et qui mourra ici sans rien connaître d'autre sinon au travers du téléviseur et des réseaux sociaux.

Je ne vais pas vous décrire les personnages, ce serait dommage. Ce roman, un brin historique, un brin futuriste, tragique et pourtant drôle est à découvrir dans son ensemble. Il y a l'histoire principale et les détails dans les notes souvent débordantes de l'auteure.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Cruel et magnifique roman qui démasque nos incohérences, relate leurs doutes, exprime nos hontes, étale leurs peurs, cautionne nos combats et justifie leurs guerres.

C'est en 1979, lorsque « Les Olympiades », un morceau du 13ème arrondissement de Paris est totalement rebâti par un architecte plus habité que ses tours après un flop total qu'a germé l'idée d'y loger les premiers « Boat people » chargés de vietnamiens. C'est la genèse du Chinatown parisien.

Comme Doan Bui le décrit avec tellement d'humour, pour tous, les asiatiques sont chinois, qu'ils soient vietnamiens, laotiens ou cambodgiens. S'il existait un « Vietnatown » dans le monde, ça se saurait.
Plus que l'histoire, le ton est donné. Croustillant, intelligent, drôle, touchant.
La 1ère génération a tout perdu, elle n'est plus de là-bas mais ne sera jamais d'ici.
A l'époque, ce sont des réfugiés, pas des migrants. Ces mots sont synonymes et pourtant les premiers font « blottis », les seconds inquiétants. « le réfugié, lui, était encore un homme »
La 2ème génération, dans un élan procustéen a voulu s'insérer dans le moule d'une France à la gauloise filtrée par un bien présent Vercingétorix, mais le looser magnifique l'a empêchée. Beaucoup ont mal tournés, une autre s'est défenestrée.

Horrible de l'acuité des exodes du monde et merveilleux de finesse et de justesse, ce roman est écrit à fleur de peau de toutes les couleurs.
« Depuis que le monde était monde, les dominants se serraient les coudes pour protéger leur caste, tandis que les dominés se piétinaient, espérant attraper quelques miettes de la lumière des heureux du monde. »

J'ai eu de l'empathie pour Virgile, spécialiste de Proust, sénégalais faiseur d'histoires pour endormir l'administration.
Je me suis attaché à Victor Truong, amoureux d'Hugo et de l'imparfait du subjonctif.
« Cette merveille ne servait à rien, ou pas grand-chose, et c'est son inutilité même qui subjuguait Victor Truong. L'inutilité était la définition même de l'élégance. »
J'ai eu un « crush » pour Anna-maï, si mignonne et tant bafouée.
J'ai ressenti de la peine pour Ileana, roumaine et pas rom, à la vie tissée de désastres.
Et finalement c'est Clément qui m'a cloué le bec, cet homme qui voulait être le chien de Michel Houellebecq.

C'est un roman foisonnant, fort de ses souffrances et de ses espoirs. Son achèvement se situe en 2045. Les aquariums-ascenseurs des tours réduisent le stress par la présence des poissons, leur contemplation pendant le voyage abaisse le taux de cortisol dans le sang. Tu es au top à l'arrivée au roof-top pour voir voler les oiseaux épargnés par l'extinction et échapper à la chaleur devenue sans cesse accablante...

« Demain quand l'aube blanchit quoi ?
Quelle aube ? Que se passera-t-il demain ?
Quel jour était-on ? Quand ? »


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Imaginées comme un concept moderne et haut de gamme, les Olympiades avaient pour vocation de dynamiser le XIIIè arrondissement de Paris en attirant les cadres et les familles aisées. Las ! L'arrivée au pouvoir de Giscard en 74 et sa détestation des tours qui lui gâchaient la vue ont mis un frein à l'expansion du quartier. Les piscines, la patinoire, les espaces verts n'ont jamais vu le jour et les cadres supérieurs n'ont pas voulu emménager dans ces tours agencées autour d'une dalle de béton. A l'agonie, les Olympiades ont été sauvées par les boat-people vietnamiens qui ont pris possession des bâtiments, suivis ensuite par d'autres réfugiés, en vagues successives, au gré des guerres et des exils.
Arrivés en France après la chute de Saïgon, les Truong ont été parmi les premiers à investir la tour Melbourne, 37 étages pleins à craquer, jusqu'au parking souterrain, dernier refuge de SDF venus d'ici ou d'ailleurs. Un melting-pot d'habitants qui se croisent, se toisent, tentent surtout de planter leurs racines dans le béton français, au grand dam des bons blancs angoissés par le grand remplacement.

Avec ce premier roman, la journaliste Doan Bui frappe fort en termes d'originalité, d'écriture et de personnages.
C'est un conte moderne qui commence dans les années 70 quand les Olympiades sortent de terre et se terminent en 2045 lorsque leur but premier est enfin atteint : la modernité et le standing.
Entre temps, l'autrice nous présente des individus déracinés qui ont quitté leur pays pour une meilleure vie. Mais l'est-elle vraiment ?
Sont-ils heureux les Truong dans leur F3 sans perspective, eux qui vivaient richement au Vietnam ? La France, pays rêvé, aimé, a-t-elle tenu ses promesses ? Leur accent dérange, l'odeur de leur cuisine dérange, leur présence dérange. Ils sont vietnamiens et alors ? En France, ce sont des Chinois, des jaunes, les vecteurs du Covid. Leur fille, leur fierté, est née en France, n'a jamais connu le Vietnam, mais comme tous les Asiatiques, elle n'est qu'une Chinoise parmi les autres. Elle ne sera jamais ni blanche, ni blonde, ni belle.
Autour de cette famille, d'autres destins se jouent. de Roumanie, du Sénégal, d'Algérie, des familles, des individus, perdus dans un océan de réfugiés qu'on appelle désormais migrants, qu'on tolère dans le meilleur des cas, qu'on souhaite voir partir dans le pire.
C'est une photographie de notre société que nous donne à voir Doan Bui, avec ses excès, ses dérives, mais aussi ses moments suspendus, ses bulles d'espoir.
Elle-même d'origine vietnamienne, elle brosse un portrait drôle et touchant de la famille Truong, avide d'intégration mais toujours légèrement décalée.
Un roman léger et cynique, savoureux et tendre, sérieux et fantaisiste. Une belle réussite qui donne à réfléchir sur la France, cette terre d'accueil de moins en moins hospitalière.
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critiques presse (4)
LeMonde
02 mai 2022
Sans tenter de l'épuiser, Doan Bui livre dans « La Tour », trente-sept étages, deux cent quatre-vingt-seize fenêtres, le portrait d'une France travaillée par les questions identitaires.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Bibliobs
24 janvier 2022
Avec beaucoup de désillusions, mais aussi d’humanité et d’humour, Doan Bui signe l’inquiétant portrait éclaté d’un pays houellebecquien rongé par son histoire coloniale, où il n’est pas toujours facile de se sentir chez soi. La France mode d’emploi.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeFigaro
20 janvier 2022
La journaliste lauréate du Prix Albert Londres en 2013 raconte les vies des habitants d’un immeuble du 13e arrondissement de Paris. Une réussite.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Lexpress
12 janvier 2022
Avec La Tour, son premier roman, la journaliste Doan Bui propose une radioscopie passionnante des habitants de l'une des tours du 13e arrondissement. Une Vie mode d'emploi à la sauce asiatique.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (78) Voir plus Ajouter une citation
L’échelle de valeur de sa mère était corrélée à la couleur de peau. Le teint clair se conjuguait à la puissance. En Asie c’était évident : la minorité dominante des Han, chinoise, ou les Japonais, c’est à dire les plus clairs, avaient longtemps dominé. Quant aux Occidentaux, les tãy, Alice Truong les haïssait, mais elle les admirait aussi. Elle avait toujours respecté la force et la puissance, fussent-elles injustes. Les Blancs décidaient de l’avenir de la planète. La décolonisation ? Quelle blague. Les Blancs avaient gardé l’argent et le pouvoir. Leur supériorité innée était-elle que lorsqu’ils s’installait dans un pays étranger, ils n’étaient pas des « immigrés » mais des « expatriés », fêtés et flattés . Un jour dans un instant d’accablement Alice avait fait cet étrange aveu :
– Peut-être que nous avons fait quelque chose de mal dans une vie précédente pour avoir tant de malheurs et n’être pas aussi blanc qu’eux.
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Le minéral l’emporta. L’architecte en chef l’avait martelé les espaces verts étaient ineptes, Paris c’était le béton. Les Olympiades s’épandaient en de longues surfaces vides et planes où s’engouffrait le vent. Sur le sol les par résonnaient la nuit, tac, tac, tac, comme dans les couloirs vides des tours.
Pour pallier l’absence d’arbres, il y eut bien quelques jardinières. Mais les pousses mourraient, écrasées sous les mégots, les crachats, lurine. On abandonna les jardinières. Il y eut aussi d’éphémères bassins pour les enfants mais les habitants y baignaient leurs chiens, scandalisant ceux qui n’en avaient pas. Pour éviter les conflits, les bassins furent vidés. Et il ne resta plus rien. Ni sable, ni terre. Juste des bassins en béton.
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Les français semblaient tellement obsédés par l’idée de sujet qu’il dictait sa loi à toute la phrase. Tel un roi Soleil, le sujet attirait tout à lui, qu’il fût masculin ou féminin, singulier ou pluriel.
Plus déroutant encore, la « concordance » des temps. Les français avaient eu l’absurde et délicieuse idée de changer les temps lorsqu’on colle des phrases ensemble. Il n’y avait pas de « que » de « qui » en vietnamien tandis que le français avait besoin de complexifier, rajouter des vis, des boulons, des conjonctions. Comme la tour Eiffel, la langue française lui semblait une construction splendide et bizarre. Un jeu de Meccano qui échappait à la pesanteur, un miracle aérien s’élançant vers les airs.
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Pour les femmes de couleur, la quête de la beauté était d’autant plus absurde qu’elle n’avait qu’une obsession : ressembler à des Blanches et avoir leurs cheveux. Les Noires se napalmaient la tête pour arborer des chevelures lisses, les Maghrébines tiraient sur leur boucle pour arborer des brushings impeccables, les Asiatiques s’infligeaient des permanentes et se débridaient les yeux. Toute s’enferraient dans cette détestation d’elle-même qui les conduisait en plus de vouloir ressembler à des femmes blanches, à ne vouloir plaire qu’à des hommes blancs, quitte à n’être pour eux que de objets exotiques de consommation.
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En France, vieillir c’était déchoir, contrairement au Vietnam où les aînés avaient le privilège d’être choyés et entourés de leurs progéniture, toutes les générations vivant sous le même toit. En France, les vieux allaient mourir dans ce qui ressemblait à des prisons ,-lino au sol, ascenseur avec code, cantines où l’on servait du pain tout mou avec de la confiture et du fromage sous plastique. Pendant l’épidémie, les Tuong horrifiés avaient vue à la télévision les maisons de retraite mises sous cloche et les vieux interdits de visite pour éviter les contaminations
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Lettres d'amour et de guerre | Doan Bui
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